La population kinoise s’est réveillée ce mardi sur un spectacle d’apocalypse après la pluie qui s’est abattue la nuit dernière à partir de 2 heures du matin. Une pluie violente qui a provoqué la montée des eaux de plusieurs rivières ainsi que du fleuve Congo.
Des torrents d’eau ont déferlé dans les quartiers emportant sur leur passage maisons, véhicules, arbres. Depuis le matin de sont des scènes de déluge que les kinois continuent à découvrir, alors que l’on parle d’au moins 100 personnes (hommes, femmes et enfants) qui ont trouvé la mort, emportées par les eaux, électrocutées ou ensevelis dans les décombres des maisons écroulées. Et le bilan est encore provisoire.
Malgré les embouteillages montre, l’on continue à voir des cortèges d’ambulances et des véhicules privées transportant des corps vers les morgues pendant que la croix rouge poursuivi des recherches dans plusieurs quartiers à Mont Ngafula, Bandalugwa, Ngaliema, Limete, etc.
Sur les infrastructures, la plus grande catastrophe est sans doute celle de la Route de Matadi coupée en deux entre Matadi Kibala et En Vrac dans la commune de Mont Ngafula. C’est une érosion de plusieurs centaines de mettre de long et plusieurs dizaines de mettre de large qui s’est créée de part et d’autre de la route, engloutissant des maisons au passage. Descendu sur le lieu avec des experts de l’Office des Routes et de l’ACGT, le Premier ministre a fait savoir que des travaux vont être lancés immédiatement afin que le trafic reprenne pour les véhicules de petit tonnage.
Des cratères jonchent de nombreuses voies, réduisant à néant l’opération « Zéro trou ». Jusqu’en fin de matinée sur le Boulevard du 30 juin au niveau du rond-point Socimat, il était impossible de joindre la ville ou gagner Kintambo après la montée des eaux du fleuve qui a refoulé sur la rivière Gombe. La station-service en face du saut-de-mouton était engloutie sous les eaux qui avaient également envahie le Boulevard, remontant jusque sur l’avenue Mgr Moke communément appelée Prince de Liège.
La crue de la rivière Gombe est remontée jusque vers la commune de Lingwala, envahissant la chaussée et ses accotements. Les écoles belge et française ont été inaccessibles, autant que plusieurs bureaux, sans oublier l’hôtel Venus.
Même spectacle au centre-ville, particulièrement autour de l’Hôtel de ville dont l’ancien bâtiment est systématiquement inondé à chaque pluie. Idem vers le marché central et toutes les avenues qui l’entourent, sur Flambeau en remontant vers Bon marché ; sur l’avenue des Huileries, particulièrement à la hauteur du Palais du Peuple jusque vers le rond-point Kasa-Vubu sur l’avenue Assossa.
Le rond-point Moulaert à Bandalungwa n’a pas fait exception, autant que le Boulevard Lumumba de Limete vers la rivière Ndjili.
Bien entendu, les transporteurs ont largement profité de la situation pour augmenter les prix des courses alors que les trajets habituels sont sectionnés à plusieurs endroits à cause des embouteillages causés surtout par les nombreux trous qui ont endommagé la chaussée. Les tarifs ont été multipliés par deux, voire même par trois. Conséquence : plusieurs personnes ont préféré rebrousser chemin tandis que d’autres se mises en colonne sur les trottoirs qui ont refusé du monde.
Côté énergie, plusieurs quartiers sont sans eaux après la rupture de la tuyauterie. Même situation pour l’électricité suite à l’écroulement de plusieurs pylônes. Plusieurs stations haute-tension, dont celle de la Funa, sont également sous eau.
Dans l’ensemble, les dégâts causés par la dernière pluie pourrait s’évaluer à plusieurs dizaines de millions de dollars et il faudra plusieurs jours pour ramener la vie des kinois à la normale. Pour l’heure, l’on peut s’attendre à une hausse des prix de certaines denrées alimentaires dont la ville de Kinshasa est approvisionnée à partir du Kongo Central et de l’ex-Bandundu.
JEK
