La Commission électoral nationale indépendante a publié, samedi 26 novembre 2023, le calendrier des élections à tous les niveaux, dont les scrutins sont fixés au 20 décembre 2023. Comme d’habitude depuis 2006, ce calendrier prévoit également les élections urbaines et locales qui, jusque-là, n’ont jamais été organisées. Et ce calendrier évoque aussi la participation des congolais de l’étranger dans certains pays qui pourront voter pour la première fois.
Ce calendrier dégage, cependant, un certain nombre d’inconnus qui soulève la perplexité quant à sa faisabilité. La première est la durée de 30 jours impartie pour l’identification et l’enrôlement des électeurs, alors que cet exercice prenait autour de 3 mois lors des précédents cycles électoraux. Ce calendrier prévoit plutôt des enrôles dans des airs géographique pour une durée invariable de 30 jours, sans tenir compte des spécificités de chaque air, notamment les dimensions et les voies d’accès.
Denis Kadima, Président de la Centrale électorale nationale, n’a pas eu d’arguments suffisants pour apaiser les inquiétudes qui ont tout de suite fusé dans la salle avant de déferler dans l’opinion.
L’autre inconnu, qui ne relève pas de la responsabilité de la CENI certes, est la question sécuritaire. Aujourd’hui, en effet, les zones de sécurité sont plus nombreuses que l’ors du processus électoral de 2018. Les conflits armés de ces derniers mois ont provoqué d’importants déplacements des populations et les autorités ne donnent pas d’indication sur la manière dont elle compte s’y prendre pour rétablir ces populations dans leurs lieux d’ici la date d’enrôlement des électeurs.
Par ailleurs, il ne se dégage pas assez de lisibilité sur l’enregistrement des partis et regroupements politiques. La crainte est de voir s’impliquer dans les élections plusieurs structures sans existence légale et donc non qualifiées pour participer aux élections.
Et au sujet de la logistique, les premières inquiétudes viennent de la Monusco qui est aujourd’hui en phase de redéploiement et de retrait de plusieurs zones. L’on sait, en effet, que l’appui logistique terrestre et aérien avait été plus que déterminante pour le déploiement des matériels électoraux par le passé. Mais aujourd’hui déjà, le Gouvernement est en conflit ouvert avec la Monusco qu’elle a demandé de se retirer sans attendre ni prendre en compte le plan prévu et arrêté de commun accord.
Ci-dessous la synthèse du calendrier électoral.
JDW