Rafle des Kuluna : 61 Ong mettent en garde contre la manipulation de la société civile

Dans une déclaration ce mardi 4 octobre 2022, la NSCC et le CEGO déplorent les tentatives de récupération politique des dérapages dont ont été émaillées les arrestations des Kuluna à Kinshasa et dans certaines provinces du pays dont le Kasaï Central et le Lualaba. Selon les signataires, cette manipulation s’est opéré « par des déclarations de certains acteurs de la société civile, visiblement manipulés par les forces politiques à la recherche d’un positionnement quelconque ou tout simplement pour servir d’escalier à une tendance politique pour des intérêts égoïstes et/ou ethniques ».

Ils rappellent également que « ces acteurs de la société civile instrumentalisés se sont laissés manipuler pour l’un ou l’autre motif, foulant au pied le principe sacro-saint de la société civile fondé sur la veille et le contrôle citoyen conduisant à des critiques assorties des recommandations constructives pour l’émergence et l’édification d’une Etat véritablement démocratique et de l’Etat de droit ».

Par ailleurs, ils reconnaissent que « la population congolaise en général et celles de provinces de Kinshasa, Kasaï-central et Lualaba, en particulier, ont été victimes d’actes de vandalisme et des atteintes graves à la vie humaine et aux biens perpétrés par les jeunes dits « KULUNA », « MAIBOBO » ou simplement « Enfants de la Rue » mettant aussi en péril non seulement la sécurité publique mais aussi, menaçant dangereusement le fonctionnement des services publics, notamment la Police Nationale Congolaise ». Cependant, « tout en saluant les actions menées par les forces de l’ordre dans le sens de rétablir l’ordre public et la quiétude des citoyens à Kinshasa, dans le Kasaï Central et dans le Lualaba », elle ne peuvent pas « s’empêcher de déplorer quelques dérapages enregistrés lors des arrestations de ces jeunes, lesquels dérapages ne doivent pas être mis sur le dos des autorités politiques provinciales et ne sauraient, du reste, l’emporter sur le bienfait des actes de la police pour le rétablissement de la paix et de la sécurité de personnes et de leurs biens dans ces provinces ci-haut citées ».

Pour mettre fin à ces pratiques, les 61 Ong signataires de la déclaration ci-dessous formulent une série de recommandations aux acteurs sociopolitiques et économiques afin de mettre fin à ces dérives et de lutter efficacement contre le banditisme urbain de ces jeunes en délicatesse avec la société.

COMMUNIQUE CONJOINT DES 61 ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE DE LA RDC

Kinshasa, le 04 octobre 2022. La Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), La Ligue africaine des droits de l’homme et des peuples (LIGADHOP), Le Centre pour la Gouvernance (CEGO) ainsi que les 61 autres organisations partenaires et alliées signataires du présent communiqué ont suivi avec attention soutenue les actions de lutte contre la délinquance de jeunes dans plusieurs centres et chefs-lieux des provinces, particulièrement à Kinshasa, dans le Kasaï-Central et dans le Lualaba.

Les organisations signataires sont d’avis que la population congolaise en général et celles de provinces de Kinshasa, Kasaï-central et Lualaba ont été victimes d’actes de vandalisme et des atteintes graves à la vie humaine et aux biens perpétrés par les jeunes dits « KULUNA », « MAIBOBO » ou simplement « Enfants de la Rue » mettant aussi en péril non seulement la sécurité publique mais aussi, menaçant dangereusement le fonctionnement des services publics, notamment la Police Nationale Congolaise.

Les organisations signataires, tout en saluant les actions menées par les forces de l’ordre dans le sens de rétablir l’ordre public et la quiétude des citoyens à Kinshasa, dans le Kasaï Central et dans le Lualaba ne peuvent pas s’empêcher de déplorer quelques dérapages enregistrés lors des arrestations de ces jeunes, lesquels dérapages ne doivent pas être mis sur le dos des autorités politiques provinciales et ne sauraient, du reste, l’emporter sur le bienfait des actes de la police pour le rétablissement de la paix et de la sécurité de personnes et de leurs biens dans ces provinces ci-haut citées.

Les organisations signataires déplorent ainsi les tentatives de la récupération politique de ces dérapages par des déclarations de certains acteurs de la société civile, visiblement manipulés par les forces politiques à la recherche d’un positionnement quelconque ou tout simplement pour servir d’escalier à une tendance politique pour des intérêts égoïstes et/ou ethniques.

C’est dans ce sens que les organisations signataires rappellent à ces acteurs de la société civile instrumentalisés qui se sont laissés manipuler pour l’un ou l’autre motif, foulant au pied le principe sacro-saint de la société civile, fondé sur la veille et le contrôle citoyen conduisant à des critiques assorties des recommandations constructives pour l’émergence et l’édification d’une Etat véritablement démocratique et de l’Etat de droit.

Dans cet ordre, les organisations signataires déplorent la désinformation voulue, orchestrée et orientée qui a été pratiquée dans la province de Lualaba où, certains acteurs de la société civile, profitant du crédit que leur procure les fonctions assumées dans les organisations de la société civile, ont eu à véhiculer les opinions des acteurs politiques et propageant des faux bruits sur le nombre de personnes ayant trouvé la mort lors du rafle contre les jeunes désœuvrés arrêtés à Kolwezi et dans certaines autres agglomérations et entités de la Province de Lualaba. Ces prises de positions individuelles et partisanes ne sauraient être portées sur le

dos de l’ensemble des organisations de la société civile de ladite province.

Elles engagent ainsi chacune des organisations signataires et de toute autre organisation de la société civile dont le membre s’est écarté pour des raisons qui lui sont propres de la ligne conductrice des actions de la société civile de prendre des dispositions conformément aux instruments juridiques qui leur régissent pour décourager les pratiques politiques dans la manière de mener les actions du contrôle citoyen.

Les organisations signataires portent à la connaissance de l’opinion publique qu’elles ont mise en place d’un vaste projet de contrôle citoyen sur la gouvernance dans les provinces issues de la réforme de la territoriale de 2015. Elles annoncent à cet effet, la tenue dans les proches jours d’un « Forum national des acteurs de la société civile sur l’évaluation de la gouvernance dans les nouvelles provinces ».

Ce Forum national dont l’objectif consiste à évaluer le niveau de la gouvernance et redevabilité des Institutions politiques dans les nouvelles provinces, attend engager un débat démocratique, citoyen et ouvert à toutes les forces politiques et sociales dans chacune des nouvelles provinces. Il s’agira d’évaluer et capitaliser :

1. Le niveau de rapprochement de l’Administration des administrés ;

2. Les réalisations de l’Administration au profit de la population ;

3. Le partage d’expériences de la décentralisation et la gouvernance entre les anciennes et les nouvelles provinces.

A l’issue du Forum, les organisations signataires s’attendent aux résultats ci-après :

1. Le degré de rapprochement entre l’Administration et les administrés est connu et les leçons tirées ;

2. La redevabilité des autorités provinciales entre les institutions, d’une part et vis-à-vis des Entités territoriales décentralisées et la population, d’autre part, est établie ;

3. Les réalisations de l’administration au profit de la population sont évaluées et connues ;

4. La mise en place d’un mécanisme multi-acteurs de redevabilité, suivi, évaluation et contrôle citoyen dans les nouvelles provinces.

Les organisations signataires appellent ainsi à tout acteur de la société civile, politique, partenaires nationaux et internationaux épris de paix et de la justice et, soucieux du développement des nouvelles provinces à partir de la base à se joindre à elles pour la réussite dans ce grand rendez-vous des acteurs de la société civile à la veille des grandes manœuvres électorales 2023 voulue inclusive et paisible.

Fait à Kinshasa, le 04 octobre 2022

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