Kinshasa : Deux mois sans e-Taxe à la DGRK, des millions de dollars intraçables !

La Direction générale des recettes de Kinshasa La DGRK vient de passer presque deux mois sans son système de gestion des recettes fiscales. Appelé e-Taxe, ce dispositif numérique avait été mis en place en 2020, en pleine crise du Covid-19, grâce à une partenariat entre la ville et le consortium Solutech pour gérer la traçabilité des paiements des impôts et taxes. En fait, ce système gère toute la chaîne de dépense à commencer par la constatation, la liquidation, l’ordonnancement et le recouvrement des recettes.

Par ce dispositif, qui est également opérationnel à la DGPE et à l’aéroport international de Ndjili, la ville a pu dématérialiser les procédures fiscales pour permettre aussi aux assujettis de faire leurs déclarations et effectuer leurs paiements en un temps record grâce, notamment, à la note de perception générée par ce système e-Taxe.

Toujours par ce système, le Gouvernement provincial est en mesure de tracer tout paiement en temps réel, car ce système notifie à tous les acteurs impliqués chaque paiement dès l’instant où il est effectué, ce qui permet d’éviter la fraude. Concrètement donc, la DGRK a fonctionné pendant plus de cinquante jours, soit tout le mois d’août jusqu’au 22 septembre, par le système empirique déjà dépassé. Le consortium Solutech avait, en effet, déconnecté le système informatique suite à des arriérés de paiement de ses prestations qui remonteraient à au moins huit mois.

Selon des agents et cadres de cette régie qui se sont confiés à Congo Guardian, il est aujourd’hui impossible de tracer les recettes de la ville pour cette période. Et nos interlocuteurs parient que le Trésor de la ville loge des cadavres dans ses placards pour cette période. En effet, un agent de la DGRK dans la chaîne de perception a confié à Congo Guardian qu’il a mentionné « néant » dans ses rapports d’août et septembre, et il n’est pas le seul. Pourtant, lors d’une évaluation du dispositif e-Taxe en mars 2021, il avait été constaté que les recettes de la ville s’étaient améliorées de 200%.

L’on fait savoir, d’ailleurs, que, grâce au concours de l’IGF, une évasion de plus de 2,5 millions Usd vient d’être évitée de justesse au niveau d’Equity BSCD. Un pactole qui était arrivé au bout de la chaîne d’expatriation au profit de bénéficiaires non clairement identifiés et au titre d’un paiement non mentionné nulle part.

Congo Guadian poursuit son enquête pour en connaître le fin mot. Mais en attendant, la ville de Kinshasa vient de passer une longue parenthèse fiscale au profit, sans nul doute, d’individus qui se la coulent douce pendant que bien d’institutions et service de la ville accusent des mois d’arriérés de salaire.

C’est le cas des ministres provinciaux qui accuseraient au moins 3 mois d’arriérés contre plus de 8 mois pour leurs conseillers ainsi que ceux du Gouverneur de la ville. C’est aussi le cas des Députés provinciaux, à part, bien entendu, une poignée d’entre eux qui sont nourris par des invisibles.

JEK

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