Depuis l’impeachment, fin mars 2022 du Ministre de l‘économie nationale et la désignation d’un intérimaire, ce ministère stratégique a sombré dans une dangereuse léthargie. Dès le box de réception du cabinet à l’immeuble intelligent, en effet, c’est une atmosphère de morosité qui s’y observe.
Le cabinet du ministre, qui débordait d’activité autrefois, est particulièrement désert. Conseillers, administratifs, experts et personnel d’emploi ne s’y présentent plus que pour signer la présence avant de repartir pour vaquer à d’autres occupations. La raison est simple, expliquent la plupart des membres du cabinet qui se sont confiés à Congo Guardian : « il n’y a plus de boulot ». Et ils ajoutent, plus désappointés que jamais : « Même en période d’expédition des affaires courantes on n’a jamais vu ça ».
Le personnel est d’autant plus démotivé qu’en plus du manque de travail, les primes qu’ils percevaient périodiquement ne leur sont plus versées. Chacun a donc choisi de se livrer à la débrouille. D’autres, qui étaient en disponibilité, ont rejoint leurs postes d’attache.
Cette léthargie s’observe également sur le site internet du ministère qui était autrefois très achalandé en raison des activités au cabinet et dans le secteur. Le dernier article posté date de mi-juillet 2022 tandis que le précédent remonte à mars de la même année, quelques jours avant la déchéance de Jean-Marie Kalumba. Le seul changement qui y saute aux yeux est le remplacement de la photo de Jean-Marie Kalumba par celle de Nicolas Kazadi.
Nicolas Kazadi, qui a été désigné pour assurer l’intérim, ne se rend que très rarement au cabinet. « C’est seulement de temps en temps que ses collaborateurs aux finances peuvent appeler pour demander tel ou tel document », confie un agent du protocole.
Pendant ce temps, la situation économique se trouvent gravement affectée par les contrecoups internes – notamment les spéculations de tous ordres – et externes sans que le pays ne trouve nécessaire d’y faire face. Des dossiers importants amassent la poussière et les situations s’empirent par défaut de prise en charge. On parle, par exemple, du dossier de rationalisation des prix produits pharmaceutiques et des soins de santé, de la scabreuse affaire du poisson à pêcher dans les eaux namibiennes, ou encore des négociations avec la profession pétrolière. Ce dernier cas est particulièrement préoccupant en cette période où la RDC fait face à une pénurie de carburant due, notamment, au rationnement imposé par les importateurs à cause de la rétrocession que leur doit l’Etat congolais.
On parle également de la sempiternelle question du petit commerce exercé par les étrangers, du contrôle des prix sur le marché, etc. Bref, c’est un secteur vital pour la Nation qui se trouve carrément à l’arrêt suite à l’inertie du régulateur.
JDW