Circulation routière : Les « wewa » sans plaque font de la vitesse et multiplient des accidents

Depuis le lancement du contrôle des plaques d’immatriculation la semaine dernière à Kinshasa, les taxi-motards récalcitrants ont changé de tactique pour échapper à l’ordre. Ces « wewa » ont choisi de faire de la vitesse pour éviter de se faire arrêter et ainsi encourir des pénalités.

Aux arrêts comme sur les trajets qu’ils empruntent, les transporteurs à deux roues sont aux aguets pour démarrer dès la vue d’un agent de police de circulation routière. Dès qu’ils ont embarqué les passagers, ils démarrent et roulent à vive allure afin de ne pas être rattrapés.

Dans cette précipitation, ils sont gênés par les embouteillages, mais ne se découragent pas pour autant. Samedi dernier aucroisement des avenues OUA et Tangu en face du HCR (quartier GB), un motard roulant à vive allure a fini sa course sur la jeep d’un diplomate américain à cause de l’excès de vitesse.

En effet, alors que le véhicule devant lui venait de s’arrêter pour laisser passer la jeep qui bifurquait vers l’avenue Tangu, le motard a surgi de la droite du véhicule arrêté pour aller heurter violemment la jeep diplomatique qui était déjà engagée. N’ayant subi aucun dommage, le conducteur de la jeep a poursuivi son chemin, mais le motard a décidé de le poursuivre au motif que c’est cette jeep qui était en faute.

C’est ce genre de conduite dangereuse qui entraîne des accidents parfois graves et souvent mortels. De jour comme de nuit, en effet, les hôpitaux et centre médicaux enregistrent une montée de cas d’accidentés à moto, aussi bien les conducteurs que leurs passagers qui sont plus nombreux. Ces derniers sont conduits très souvent par des personnes de bonne volonté après la fuite du motard.

Pour justifier leur refus d’acheter la plaque minéralogique, les « wewa » multiplient des justifications souvent sans tête ni queue. Certains évoquent la lenteur aux points de vente ou l’épuisement des stocks de plaques qui, pourtant, sont fabriquées localement. D’autres disent avoir déboursé de l’argent par le passé sans obtenir les plaques et exigent qu’elles leurs soient octroyées sans frais cette fois-ci.

D’autres encore se demandent à quoi cela servirait de débourser de l’argent quand la taxe de parking qu’ils paient chaque jour ne produit rien en termes d’aménagement des lieux de stationnement. Enfin, une autre catégorie avance que les autorités détournent l’argent de l’Etat et ils ne voient pas pourquoi ils doivent leur en donner encore en achetant les plaques.

Personne, cependant, ne se rend compte que se doter d’une plaque d’immatriculation est une forme de protection pour eux et leurs motos, notamment en cas de vol.

Albert Osako

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