RDC/Affaire forages surfacturés : Nicolas Kazadi s’était assis sur un rapport qui avait révélé les surfacturations depuis novembre 2021

Ce mardi soir lors du débat sur le programme du Gouvernement en vue de son investiture, une députée a posé ouvertement la question sur le sort du dossier des scandaleuses surfacturations des marchés des forages d’eau et des lampadaires  d’éclairage à Kinshasa. Une question qui tombait fort à propos dans cette même antre parlementaire où attend le réquisitoire du Procureur général près la Cour de cassation contre les désormais anciens ministres des finances et du développement rural au sujet du seul scandale des forages d’eau .

Un scandale qui continue de dérouler les mécanismes de la fraude qui auront été articulés aussi bien sur le temps (le contexte) que sur les dispositifs structurels et institutionnels pour soulager illégalement le trésor des avoirs de la République.

Un rapport alarmant des services des finances alertait déjà sur les irrégularités du marché des forages

Alors, donc, que se déroule le débat qui aborde aussi l’épineuse question de la justice, de nouvelles révélations jaillissent pour montrer comment Nicolas Kazadi avait dribblé les structures tout en passant outre les positions précédentes du Gouvernement en court-circuitant le principe de continuité de l’État. Notre confrère Africanews apporte, dans une démonstration, ci-dessous ce mécanisme de la fraude émanant du rapport de mission de contrôle effectuée du rapport de mission de contrôle effectuée du 30 novembre 2021 au 08 décembre 2021, sur ordre du ministre des Finances Nicolas Kazadi, rapport repris dans un document de la Cellule de suivi des projets et programmes du ministère des Finances (CSPP).

Ce rapport révèle, entre autres, que Nicolas Kazadi avait by-passé les recommandations de la Cellule de suivi des projets et programmes (CSPP) du ministère des Finances, évoquant le plan des procédures de passation des marchés et soulignant la violation de l’article 15 de la Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marchés publics et celle des articles 20 et 21 du Décret n° 10/22 du 02/06/2010 portant Manuel des procédures de la loi relative aux marchés publics, rendant non exécutoire le contrat du 21 avril 2021 entre le ministre du Développement rural et le Consortium piloté par Mike Kasenga.

Sylvestre Ilunga Ilunkamba n’a jamais autorisé la signature du contrat du marché des forages

«Le motif est que Son Excellence Monsieur le Premier ministre, en sa qualité de l’Autorité approbatrice, n’a jamais autorisé la signature du contrat, au terme de deux avis de non-objection de la DGCMP, datés le même jour du 20 avril 2021», indique le rapport de la CSPP adressé à Nicolas Kazadi et parcouru par notre confrère AfricaNews.

Et ce rapport égrène un chapelet d’actes frauduleux qui avaient entouré la gestion du dossier par Nicolas Kazadi jusqu’au déblocage des fonds en plusieurs tranches. D’abord, «sur le plan politique, la signature du contrat est intervenue le 21 avril 2021 en violation du communiqué du 30 janvier 2021 du Directeur du Cabinet du Chef de l’Etat, qui interdisait tout engagement vis-à-vis des tiers par le Gouvernement démissionnaire de l’ancien Premier ministre Ilunga Ilunkamba».

Ensuite, «la non-définition de la structure des coûts et le modèle des prix rendant ainsi très élevé le prix par unité de station de pompage».

Autre observation : «l’absence du mini-réseau rend incomplet le projet et ne répond totalement aux attentes de la population bénéficiaire».

Un rapport de la CSPP avait signalé des surfacturations déjà en 2021

Par ailleurs, le rapport de la Cellule de suivi des projets et programmes du ministère des Finances (CSPP) déposé sur la table du ministre des Finances Nicolas Kazadi en décembre 2021 fait part de la mission d’inspection des sites de Kimpoko Maluku et Kimpoko Nsele, et indique que le coût unitaire, fourni par le Consortium Stever Construct-Sotrad Water de Mike Kasenga, pour une station de forage de 2,5m3/h avec citerne de 8m3 et 8 robinets sans mini-réseau de distribution, s’établit à 168.956 dollars.

Malgré ces précieux détails et renseignements venus de ses propres services, Nicolas Kazadi a payé au prix de 298.000 dollars par station de forage après la prétendue révision à la baisse du coût unitaire par Stever Construct – Sotrad Water. Côté coût unitaire, il se constate donc un écart de 129.044 dollars à justifier.

Les observateurs attendent donc de voir comment Firmin Mvonde, qui avait également commis une réquisition d’information sur les sites d’implantation des forages.

Avec AfricaNews

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