La petite vidéo de 3 minutes a fait le tour de la toile avant même que ne se couche le soleil. Elle même en scène un Vital Kamerhe dans sa plus puissante posture d’animal politique faisant face à un public amené nombreux à l’hémicycle pour saboter sa toute première grande sortie comme nouveau speaker de l’Assemblée nationale. De jeunes hooligans perchés sur le balcon de la salle des congrès auraient manifestement été montés par les leaders de leur parti politique pour saboter cette sortie qui coïncidait avec le tout aussi stratégique oral de Judith Suminwa pour l’investiture de son gouvernement qui, elle aussi, était sous fortes pressions de rejet.
En vrai animal politique, VK a su identifier les groupuscules en face de lui et, reconnaître leurs maîtres cornaques dont l’un le colle juste au flanc gauche : Christophe Mboso. Le sang du Président de la chambre basse ne fait alors qu’un tour avant qu’il n’amorce une descente en flamme en citant nommément et uniquement Mboso comme le chef du groupe des instigateurs de ce désordre avant de lui demander de calmer ses molosses.
Sans détour, Kamerhe demande à Mboso de faire taire ses « petits militants » avant d’enfoncer le clou : « s’ils continuent, je vais vous demander d’aller les faire sortir vous même ». Le tout avec un gestuel sans équivoque à l’endroit de son voisin de gauche.
Kamerhe ne s’arrête pas en si bon chemin. Il joue au trafic d’influence lorsqu’il identifie son sort à la République et au chef de l’État en disant que ce sont eux aussi qui sont visés. Sans oublier le peuple congolais qui attend beaucoup de l’investiture de ce gouvernement qui doit prendre en charge ses besoins urgents.
Seul maître de la parole, VK n’a même pas besoin de l’appui de la plénière qui semble avoir également compris le manège et son origine, et veut lui apporter son soutien. Et le speaker va finir par rallier cette plénière à sa cause en passant au vote le sort de ce raffut et son « auteur intellectuel ».
Belle revanche, dirait-on, de VK qui n’était plus du tout dans l’estime de Christophe Mboso qui n’a jamais digéré de s’être fait aplatir lors des primaires de l’Union sacrée face notamment à VK pour passer unique candidat de la plateforme tshisekediste à la présidence de l’Assemblée nationale. Rancunier, Mboso en était arrivé jusqu’à omettre Vital Kamerhe, pourtant député national, dans la déclaration de l’Assemblée nationale relative à l’attaque du Palais de la Nation le jour de la Pentecôte. Une attaque qui avait pourtant débuté par un assaut sur la résidence de Kamerhe où deux policiers de sa garde avaient trouvé la mort.
C’est suite à la clameur publique que le Président du bureau d’âge finira par publier un autre communiqué portant, cette fois-là, le nom de son collègue infortuné.
JEK