Environnement – COP 30 : Scandale sur la toile autour d’un faux ordre de mission

À quelques jours de la tenue de la COP 30 au Brésil, un ordre de mission collectif attribué à la Ministre congolaise de l’Environnement, Développement durable et Nouvelle économie du climat, Prof. Marie Nyange Ndambo, a enflammé la toile, provoquant un véritable tollé dans l’opinion publique. Le document, qui circule depuis le week-end sur les réseaux sociaux, désigne cinq députés nationaux censés se rendre à Belém du 9 au 23 novembre pour participer à la conférence des Nations unies sur le changement climatique.

Problème : l’analyse du document révèle qu’il s’agit d’un faux grossier, monté de toutes pièces, et cela saute aux yeux même des observateurs les moins aguerris.

D’abord, le statut des voyageurs trahit la supercherie : les personnes censées être envoyées en mission sont toutes des députés nationaux, lesquels ne peuvent être couverts que par des ordres de mission signés par le Président de l’Assemblée nationale, et non par un membre du gouvernement. Cette incohérence administrative suffit à elle seule à discréditer totalement le document.

Ensuite, une simple comparaison graphique met à nu la falsification : la page porte deux mentions de date, l’une en haut à droite, l’autre en bas du texte – un détail qui indique qu’il s’agit très probablement d’un document trafiqué à partir d’un autre modèle officiel.

De plus, aucun sceau ni cachet sec n’y figure, alors qu’un tel document, même en copie, en contient toujours.

« Tous les députés mentionnés dans ce faux savent pertinemment sous quelle couverture ils partent en mission, surtout à l’étranger », commente une source parlementaire jointe par notre rédaction.

Un précédent déjà en septembre

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’un faux ordre de mission attribué à la ministre Nyange circule sur la toile. En septembre dernier, à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, un autre document similaire avait fait le tour des réseaux sociaux, listant près de quinze membres du cabinet, à l’exception notable des chauffeurs ! Cette exagération grotesque avait suffi à jeter le doute, avant que l’on apprenne que la ministre n’avait voyagé qu’avec seulement deux collaborateurs dans sa suite officielle.

La répétition de ces montages aux erreurs si flagrantes laisse désormais peu de place au doute : les auteurs semblent avoir l’intention manifeste de nuire à la nouvelle ministre, qui n’a même pas encore totalisé cent jours à la tête d’un portefeuille aussi stratégique que celui de l’Environnement.

Pourquoi viser Marie Nyange ? La question mérite d’être posée. Pourquoi s’en prendre à une personnalité qui, depuis son arrivée, s’est attelée à redéfinir la vision congolaise sur le climat, un enjeu mondial vital ?

Selon plusieurs analystes, cette campagne de déstabilisation s’expliquerait par la volonté de certains milieux de freiner les réformes profondes qu’elle entend impulser. En effet, Marie Nyange prépare pour la COP 30 à Belém une stratégie de positionnement audacieuse du leadership congolais dans la gouvernance climatique mondiale qui sort la RDC des discours pour lui conférer un rôle plus proactif. Cette stratégie vise notamment à renforcer la place de la RDC comme pays-solution, grâce à la mise en valeur de ses forêts, de ses tourbières et de son immense potentiel en captation carbone.

L’image du pays en jeu

Au-delà de la ministre, c’est l’image même du pays qui est mise en danger par ces manipulations répétées. À l’heure où la RDC cherche à consolider sa crédibilité internationale et à défendre sa voix au sein des grandes instances environnementales, ce genre de faux documents porte atteinte à l’intégrité institutionnelle et décrédibilise l’action nationale.

En attendant que lumière soit faite sur l’origine de ce nouveau faux, une chose est claire : la ministre, dont le pedigree en matière environnementale fait pâlir plus d’un malgré les tentatives de déstabilisation, semble déterminée à porter haut la vision congolaise du climat à la COP 30 — celle d’une Afrique actrice, responsable et innovante face à l’urgence planétaire.

JEK

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