RDC-Lutte contre la fracture numérique : Esengo Towers, une joint venture Orange-Vodacom, veut implanter 2.000 tours de télécommunication à travers le pays

L’ambition de combler la fracture numérique en République démocratique du Congo prend un nouveau tournant. La société Esengo Towers, joint-venture détenue à parts égales par Orange et Vodacom, a présenté au ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information, Me José Mpanda Kabangu, un ambitieux projet de construction de 2.000 tours de télécommunications à travers le pays.

Selon Jean-Philippe Léonard, directeur général d’Esengo Towers, la première phase du projet prévoit le déploiement de 1.000 antennes sur quatre ans, pour un investissement initial de 179 millions de dollars américains. Une seconde phase viendra ensuite ajouter 1.000 sites supplémentaires, avec un accent particulier sur les zones rurales et enclavées, encore largement dépourvues d’accès à la téléphonie et à l’internet mobile.

« Nous ciblons les zones blanches et les milieux ruraux, où nous installerons des sites alimentés par énergie solaire. L’objectif est de favoriser l’inclusion digitale et financière de millions de Congolais », a expliqué M. Léonard.

Une licence d’exploitation encore attendue

Pour l’heure, le seul obstacle à ce projet reste l’obtention de la licence d’exploitation, document délivré sous l’autorité du ministère et de l’ARPTC (Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo). C’est dans ce cadre que le dirigeant d’Esengo Towers a sollicité le soutien du ministre José Mpanda, qui a assuré sa disponibilité à accélérer le processus.

« Je m’y mets et vous aurez la licence », a promis le ministre, insistant sur l’importance stratégique de ce projet pour l’avenir numérique du pays.

Une fracture numérique encore béante

Les chiffres confirment l’urgence. Selon le rapport du quatrième trimestre 2024 de l’Observatoire du marché de la téléphonie mobile de l’ARPTC, le taux de pénétration de la téléphonie mobile en RDC s’élève à 62 %, celui de l’internet à 32,3 %, et celui de l’argent mobile à 25,7 %. Des taux en progression, mais encore faibles au regard du potentiel démographique du pays.

La RDC, vaste territoire de 2,3 millions de km², ne compte aujourd’hui que 5.105 tours de télécommunication réparties entre divers opérateurs : Helios Towers (2.591), East Castle (711), Vodacom (1.433), Airtel (88), Orange (60) et d’autres sociétés (222). Un chiffre dérisoire face aux 300.000 tours jugées nécessaires pour assurer une couverture optimale du territoire national.

Un projet aligné sur la vision présidentielle

Pour Me José Mpanda Kabangu, cette initiative s’inscrit dans la droite ligne de la vision du président Félix Tshisekedi, qui a fait de la réduction de la fracture numérique un pilier de la transformation structurelle du pays. Le ministre compte mobiliser, outre les investissements privés, le Fonds de développement du service universel (FDSU) afin de soutenir ce type de projets à fort impact social.

« Notre objectif est clair : permettre à chaque Congolais, même dans les zones les plus reculées, d’accéder à la téléphonie et à l’internet. Le développement numérique est une clé pour la croissance économique, l’éducation et l’inclusion financière », a déclaré le ministre.

Une lueur d’espoir pour les zones rurales

Si les 2.000 tours projetées représentent encore une fraction des besoins nationaux, elles constituent néanmoins un levier majeur pour désenclaver les zones rurales et stimuler les services numériques de base, tels que le mobile money, l’e-commerce ou encore l’enseignement à distance.

Avec ce projet, Esengo Towers espère contribuer à un écosystème plus inclusif, où le numérique devient un moteur de développement durable.

JDW

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