Ce dimanche 23 février 2025, vingt jours viennent de s’écouler depuis que les églises catholiques avaient entamé leurs consultations en vue de la tenue d’un dialogue nationale pour la paix et la cohésion. Ces consultations pour ce dialogue, qui fait partie du vaste programme du Pacte social « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs », avaient débuté par une audience auprès du chef de l’État le 3 février 2025.
La caravane CENCO-ECC sillonne, depuis, le pays et certaines capitales africaines et européennes où elle rencontre les parties prenantes, aussi bien de la société civile que des rébellions et de l’opposition non armée, voir même certains chefs d’Etat. Les grands ténors de l’opposition ont déjà été écoutés, notamment Fayulu, Katumbi et Joseph Kabila qui, rapportent des sources proches des chefs religieux, était le premier à l’être après Félix Tshisekedi.
L’ancien chef de l’État est, d’ailleurs, prêt pour ce dialogue après avoir restructuré son parti politique en remettant en scelle son négociateur attiré en la personne d’Aubin Minaku.
Tous d’accord, sauf les rentiers et situationnistes de l’Union sacrée
Les comptes aujourd’hui indiquent que, malgré les agitations qui s’expriment, l’idée de ce dialogue remporte l’adhésion de toutes les parties prenantes, à part certains extrémistes de l’Union sacrée qui, du reste, n’est pas encore consultée officiellement.
Le 11 février, un communiqué présenté comme émanant du directoire de l’USN rejetait vigoureusement l’initiative des chefs religieux, mais d’autres sources assurent que la plateforme présidentielle ne s’est encore jamais réunie officiellement pour statuer sur la question.
Pour preuve, la discordance des voix entre différents groupes. Par exemple, si l’Udps, parti présidentiel, ne cache pas son aversion contre les « politiciens en soutane » en raison de leurs prises de position sur les questions d’actualité qu’ils jugent hostiles à leur pouvoir, l’UNC de Vital Kamerhe se trouve aux antipodes de cette position.
En définitive, on comprend de plus en plus que le front du rejet du dialogue est tenu, selon les observateurs, par les rentiers du régime qui tiennent à préserver leur situation de rente, assurés que ce dialogue va incontournablement mettre fin à leur régime des privilèges. Avec eux, même des membres de l’exécutif national dont l’annonce, par le Chef de l’Etat, d’un Gouvernement d’union nationale doit avoir résonné comme un tonnerre.
Félix Tshisekedi d’accord et engagé, place à la bataille des préalables
Dans tous les cas, il est clair que le Président de la République, lui-même, a déjà adhéré, depuis le début, à l’initiative des chefs religieux qu’il attend, d’ailleurs, pour une évaluation de leur tour de table. Samedi lors de sa rencontre avec les élus et mandataires de sa famille politique, Félix Tshisekedi a annoncé, à part le Gouvernement d’union nationale, la désignation de son Conseiller spécial pour tout suivre. Il n’a pas, non plus, mâché ses mots pour dire son amertume du peu de soutien dont lui, commandant suprême des forces armées, et les FARDC ont bénéficié de sa propre famille politique dont certains ténors s’emploient à torpiller une initiative qui jouit de son adhésion.
Pour le reste, chacun y va de ses préalables que la facilitation CENCO-ECC sera appelée, le moment venu, à arrondir.Notamment le rejet de tout dialogue avec les « pantins » pour Félix Tshisekedi, chef de file de l’USN, la démission de l’actuel chef de l’État pour les rébellions et certains opposants ou encore le libération des prisonniers politiques et le retour des exilés pour la société civile du Grand Katanga, etc.
C’est cela aussi, le cycle de vie des négociations dans la faune politique congolaise, et on en verra d’autres.
JEK