Entre diplomatie, complicités et balkanisation : L’Occident plus accompagnateur de l’invasion rwandaise de la RDC que chercheur de la paix

Dossier de Jonas Eugène Kota

L’intense offensive diplomatique menée ces trois dernières semaines par la RDC en rapport avec son agression par le Rwanda a eu le mérite de mobiliser toute la communauté internationale pour la recherche des solutions. Washington, Brucelles, Paris, Londres, New York, Moscou, Nairobi, Luanda, Addis-Abeba, etc.; sont autant de places diplomatiques fortes qui sont ainsi engagées dans des rencontres spéciales, mais qui toutes, ne parviennent pas à franchir le cap décisif de la coercition contre le Rwanda qui continue de braver, sans conséquence, toutes les injonctions aussi bien au cessez-le-feu qu’au retrait de ses troupes. Pire, Paul Kagame, le Président rwandais, ne s’est pas caché pour affirmer ubi et orbi que ce ne sont même pas les sanctions qui vont l’intimider.

Dans tous les cas, bien de leaders des groupes armés pro rwandais, notamment Corneille Nangaa, sont sous sanctions internationales, comme viennent de l’être James Kabarebe et Kanyuka, mais cela n’ébranle nullement leur ardeur à violer tous les textes et autres déclarations. Des sanctions d’autant plus hypocrites et inutiles que les équipées de ces mêmes sanctionnés en RDC rapportent des minerais que les mêmes sanctionneurs ne rechignent pas pour acheter.

Plus la coalition RDF-M23-AFD progresse, plus les condamnations se multiplient alors que les vraies mesures tardent à être prises. On finit par comprendre que personne, en Occident, ne trouve d’intérêt à ce que se termine la guerre à l’Est qui procure au vieux continent des minerais précieux entrant dans la nouvelle technologie de pointe et ou le programme de l’énergie propre.

Autrement on ne peut pas comprendre comment l’Union européenne a ravalé toutes ses valeurs pour passer une entente avec le Rwanda sur les minerais de la RDC, alors que cette même Europe sait que les minerais convoités se trouvent dans une zone de guerre et que son client, le Rwanda est indexé dans tous les rapports onusiens sur la situation dans les grands lacs pour ses libertés avec l’État de droit, la démoratie, les droits de l’homme, etc.

Accompagner l’invasion pour reprendre pieds sur les minerais et détrôner les prédateurs asiatiques

Alors que Kagame fait progresser sa machine d’invasion qui charrie des situations humanitaires scandaleuses jusqu’à toucher aux fondements de l’humanité même, l’Occident s’avère finalement être le simple accompagnateur de cette invasion pour ses intérêts bien compris. Il s’agit de reprendre pieds sur l’or, le coltan, le lithium et tous les autres minerais critiques de la RDC dont les « récoltes » sont destinées, à plus de 60%, à la Chine, à l’Inde et aux Émirats arabes qui ne s’embarrassent pas des valeurs démocratiques ou des droits de l’homme.

En faisant l’impasse sur ses propres valeurs, dont les directives de l’OCDE sur l’exploitation minière, l’Europe, par exemple, a décidé de jouer à armes égales avec ses concurrents prédateurs jusqu’à financer, à travers le programme « Global Gateway », l’équipement et l’installation de raffineries au Rwanda pour donner une valeur ajoutée à la production des minerais dont ce pays ne dispose pas.

La réalité est que l’Occident, en choisissant de faire l’autruche, s’emploie au recel et au blanchiment des minerais du sang pour alimenter, la conscience en paix, son industrie de pointe. Et dans cette perspective, l’objectif le plus rêvé est de mener à bien le plan machiavélique de balkanisation-soudanisation de l’Est de la RDC sous la conduite de Kagame, l’ogre des Grands lacs jouissant de l’impunité totale.

Retirer les ressortissants pour faciliter l’avancée des agresseurs

Et le dernier stratagème de l’Occident dans la facilitation et l’encouragement de l’invasion de la partie Est de la RDC n’est autre que cet appel récurrent au retrait de leurs ressortissants ou tous ces messages de découragement de voyager en RDC, sans oublier les suspensions des vols vers ce pays.

C’est le cas de la Belgique qui vient à nouveau d’appeler ses ressortissants, sous prétexte de « situation sécuritaire volatile », à quitter les provinces du Tanganyika, Haut-Lomami, Lualaba, Haut-Katanga ou « de réévaluer si leur présence est indispensable ».

Médiations et facilitations aux africains, prédation minière aux occidentaux

Dans la traditionnelle formule communicationnelle de psychose, la Belgique prévient qu’il « est encore possible de quitter la région par ses propres moyens, tout en sachant qu’il est bien sûr impossible de prédire comment la situation va évoluer, que ce soit à court, moyen ou long terme ».

Les provinces décommandées aux ressortissants belges se trouvent être curieusement sur l’itinéraire conquérante des troupes rwandaises que la même Belgique et les occidentaux refusent de contraindre jusqu’au point de refuser de mentionner, dans leurs déclarations, le Rwanda comme pays agresseur.

Pendant ce temps, et last but not least, le même Occident renvoie de plus en plus la quête diplomatique aux africains alors qu’il est connu que c’est en Occident que ce trouve le problème et c’est là-bas qu’il faut le résoudre.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *