L’Ambassadrice des États-Unis d’Amérique (USA), Lucy Tamlyn, a, lors d’un atelier à Kinshasa, brossé un tableau sombre du climat des affaires en République Démocratique du Congo. Un climat des affaires qui confère au pays une mauvaise réputation qui fait fuir des investisseurs.
L’atelier avait réuni des membres du gouvernement congolais ainsi que des acteurs du secteur privé et de la société civile pour discuter d’un plan d’action national pour la RDC sur les volontaires de la sécurité et des droits de l’homme.
« Les volontaires relatifs à la sécurité et aux droits de l’homme ont été créés en 2000 pour garantir que les entreprises impliquées dans les industries extractives telles que le pétrole et les mines respectent les normes les plus strictes en matière de droits de l’homme et encouragent les investissements responsables », a rappelé la cheffe de la mission diplomatique américaine à Kinshasa. Lucy Tamlyn a également relevé que ces principes « encouragent la formation des forces de sécurité publiques et privées, et le développement de systèmes d’enquête et de signalement des violations des droits de l’homme ».
L’exploitation minière étant la principale activité qui contribue le plus dans l’économie de la RDC et constitue une source essentielle d’emplois, Lucy Tamlyn a aussi considéré que ces principes sont particulièrement pertinents pour les congolais, mais ils sont confrontés à des défis majeurs, à savoir : la pauvreté des communautés locales, les activités illégales et les violences liées à l’exploitation.
« En adhérant à ces principes, la RDC pourrait non seulement stabiliser son secteur minier, mais aussi attirer davantage d’investissements responsables tout en améliorant la dignité et la sécurité de millions de Congolais », a-t-elle estimé.
Mettant cela en perspective, l’Ambassadrice américaine a déploré les « conditions inadmissibles » dans lesquelles les opérations minières se déroulent en RDC avant de s’interroger : « Comment gérer les invasions dangereuses et anarchiques des concessions minières privées lorsque les communautés qui les entourent vivent dans une pauvreté abjecte ? Comment respecter la dignité et garantir les droits des jeunes et des femmes enceintes qui ont besoin du dollar par jour qu’ils gagnent en creusant pour extraire le cobalt ? »
Les principes volontaires visent à trouver une voie commune pour relever ces défis, une voie qui réunit les voix de l’industrie, des communautés et du gouvernement, qui intègrent les points de vue de ceux qui travaillent dans le secteur des voix qui sont trop souvent négligées dans les capitales, a-t-elle encore estimé.
Albert Omba