Depuis quelques semaines, la province de la Tshopo en général, et la ville de Kisangani en particulier, vit au rythme trépident des travaux de réhabilitation et de renforcement de la desserte en énergie électrique grâce au programme ad hoc que la Société Nationale d’Electricité (SNEL s.a) a lancé depuis maintenant deux années.
Ces activités se caractérisent, ces temps-ci, par les travaux de renforcement de l’éclairage public et de la desserte dans plusieurs quartiers de la ville de Kinshasa, que ce soit sur la rive gauche ou la rive droite.
La ville de la province d’espoir, autrefois ville martyr, est ainsi transformée en un vaste chantier avec des trous creusés à plusieurs endroits pour faire passer les câbles ou les rafistoler. Pas commode, non plus, pour la population qui a finalement compris la nécessité de l’interruption, ces derniers temps, de la fourniture du courant pour permettre de faire avancer les travaux.
Depuis le début de cette semaine, par exemple, les équipes de la SNEL SA étaient à pied d’oeuvre sur plusieurs artères pour y rétablir ou renforcer l’éclairage public. C’était le cas, notamment, du boulevard Lumumba en plein centre-ville où ils s’affairent encore pour éclairer la ville durablement.
Le jeudi 17 octobre, les équipes de la SNEL ont procédé aux travaux de construction des socles des poteaux de l’éclairage public sur boulevard Lumumba et à la récupération d’autres poteaux sur l’avenue Kithima pour les implanter sur le boulevard Lumumba.
Faisant d’une pierre deux coups, ils ont également récupéré des poteaux non utilisés pour les placer sur le même boulevard Lumumba.
Des groupes électrogènes pour illuminer Kisangani
Avec ces travaux, il faut dire que la SNEL a franchi une étape significative dans l’amélioration de l’infrastructure électrique de Kisangani. Cela se démontre également par la réception, mardi 15 octobre, de trois groupes électrogènes neufs de 60 kVA destinés spécifiquement à alimenter les lampadaires de la ville et à moderniser le réseau électrique urbain.
L’acquisition de ces groupes électrogènes s’inscrit dans l’ambitieux programme d’opérationnalisation de cet éclairage dans les quinze jours suivant son lancement.
Nathan Chirimwami, Chef de la gestion des réseaux à la direction régionale de la SNEL, a supervisé l’opération en présence d’une délégation de la Direction Générale, comprenant des techniciens venus spécialement de Kinshasa pour garantir une mise en service efficace et rapide. Cette collaboration interrégionale souligne l’engagement de la SNEL à renforcer les capacités techniques sur le terrain.
« Nous avons de grandes attentes concernant ces initiatives lancées aujourd’hui. À court terme, nous espérons observer une amélioration significative de la régularité de l’approvisionnement électrique dans la ville de Kisangani », a déclaré Nathan Chirimwami, exprimant son optimisme quant aux retombées positives que ces nouvelles installations devraient apporter aux habitants de la ville.
La commune de Lubunga des ténèbres à la lumière
L’autre grand coup de la SNEL dans la ville de Kisangani demeure, sans conteste, la fin des ténèbres sur la rive gauche. Début octobre dernier, en effet, une délégation de la SNEL partie de Kinshasa a effectué une visite d’évaluation des travaux de réhabilitation du courant électrique dans cette commune située sur la rive gauche du fleuve Congo.
Les travaux lancés consistaient en la sécurisation d’une pilonne qui menaçait de s’écrouler. « Cette seule pilonne pouvait entraîner l’écroulement de quatre autres. Ce qui allait replonger la commune de Lubunga dans le noir. Nous avons mis des moyens, le socle est bien fait et ça va tenir pendant longtemps», indiquait alors Clément Tshimpanga, chef du Département de distribution à la SNEL.
Outre la visite des travaux de renforcement du socle de la pilonne, le chef du département de distribution a visité trois cabines devant desservir différents quartiers de la commune Lubunga en électricité, à sa grande satisfaction. «Nous sommes très satisfaits des travaux qui ont été réalisés jusque-là. D’abord là où on a sécurisé la pilonne qui fait traverser l’électricité à Lubunga ; ensuite nous avons palpé du doigt une cabine de charge construite par la direction provinciale au quartier Wagenya. Nous sommes passés à la cabine située à la hauteur de l’hôpital général de référence de Lubunga. Nous avons constaté que les ménages sont alimentés par l’électricité», a-t-il précisé.
« La délégation a également visité la cabine de la carte, qui est en phase de finition, pour ce qui est de sa réhabilitation totale. Ce qui signifie que les travaux ont été réalisés à 100% par rapport à notre programmation », a-t-il conclu.
Le Ministre Teddy Lwamba témoin du miracle de la SNEL à Kisangani
Les nouvelles des performances qu’opère la SNEL pour la stabilisation et le renforcement de la desserte en électricité dans la province de la Tshopo n’ont pas laissé indifférent le Ministre des ressources hydrauliques et de l’énergie.
Celui-ci a, en effet, effectué personnellement, début août dernier, une mission d’évaluation des travaux notamment de réhabilitation du réseau de distribution électrique de Lubunga dans la rive gauche du fleuve Congo.
« Teddy Lwamba a consacré sa journée du jeudi 1er août, jour férié, pour évaluer les travaux de réhabilitation du réseau de distribution électrique de Lubunga dans la rive gauche de Kisangani », indiquait en son temps un communiqué de son cabinet.
Au terme de sa ronde des chantiers, Teddy Lwamba a constaté la réalité de la SNEL qui a entrepris des travaux de raccordement de toutes les cabines de la commune de Lubunga.
Par ailleurs, l’objectif de cette descente à la Tshopo était de palper du doigt la situation de la desserte en énergie électrique et accélérer la réhabilitation du groupe 1 de la centrale hydroélectrique de la Tshopo. Lors de cette visite, Teddy Lwamba a également examiné les travaux effectués par les Fonds spécial de réparation et d’indemnisation des victimes des activités armées de l’Ouganda en RDC (Frivao), ensemble avec le Directeur général de la SNEL.
La Première ministre également impressionnée
Les réalisations de la SNEL dans la province de la Tshopo ont également impressionné la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, qui s’en était personnellement rendu compte lors de son séjour à Kisangani début août pour la commémoration du Génocost. Et elle avait décidé, après ce qu’elle avait vu, d’apporter l’accompagnement du Gouvernement à la SNEL.
« La première ministre Judith Suminwa, promet d’accompagner la SNEL SA dans la rénovation du réseau de distribution de Kisangani et de la centrale hydroélectrique de Tshopo 1 », indiquait un compte-rendu de sa visite fait par la Primature.
A la centrale hydroélectrique de la Tshopo, Judith Suminwa s’était donné tout le temps pour observer et écouter les explications du ministre des Ressources hydrauliques et du directeur général de la SNEL SA. Elle s’est exprimée sur ce qu’il faut faire dans un avenir proche pour améliorer la desserte en électricité de Kisangani : « On se rend tout de suite compte qu’il y a des problèmes », a-t-elle déclaré.
Elle avait alors reconnu qu’au regard de la vétusté de ses turbines datant de 1955, bientôt 70 ans, cette centrale de la Tshopo ne permet plus de produire ce qu’elle devrait : « la centrale devrait produire normalement plus ou moins 19 mégawatts, mais aujourd’hui, on est à plus ou moins 5. Ces machines sont vieilles, elles doivent être remplacées ».
La première Ministre a également évoqué la question du financement en se félicitant, d’ores et déjà, de ce que le comité directeur fait : « Ils ont déjà les alternatives en termes de financement. Nous allons juste nous assurer que l’on peut dérouler le plan d’actions », a-t-elle noté avant de promettre l’intervention du gouvernement.
Une promesse qui résonne ainsi, d’une part comme la reconnaissance du travail fait jusque là et qui mérite d’être soutenu, et d’autre part comme un souffle d’espoir pour une province qui dispose des atouts nécessaires pour être une zone d’accélération pour la production d’électricité avec Tshopo 2, Babeba, Ubundu et Wania Rukula.
La SNEL déjà au chevet de la centrale de la Tshopo
Il faut noter qu’en attendant la bouffée d’oxygène du Gouvernement, la SNEL avait déjà initié la réhabilitation d’une partie de la centrale pour permettre à la ville de disposer d’un minimum acceptable d’énergie. C’est dans ce cadre que, grâce au sens managérial de son Directeur général Fabrice Lusinde, la SNEL a pu faire réparer la turbine G1. Les travaux, pour ce faire, ont été effectués aux ateliers mécaniques de Likasi pour pouvoir disponibiliser 5 MW d’électricité pour la ville de Kisangani.
Et la SNEL poursuit les mêmes efforts pour pouvoir faire réparer d’autres groupes afin de porter la production de la Tshopo à 12 MW d’ici décembre 2024.
Autant d’actions donc qui s’inscrivent dans la logique d’un management stratégique visant des actions durables différentes du saupoudrage et autres opérations tape-à-l’œil auxquels les Congolais ont été longtemps habitués.
Jonas Eugène Kota