UDPS/Temps de la fin pour le SG? Coincé entre Maman Marthe, la Première Dame, les combattants et les cadres du parti, Augustin Kabuya s’en remet à Dieu

Un audio de moins de dix secondes et monté en boucle donne la mesure du désarroi qui envahit Augustin Kabuya, le tout puissant Secrétaire général de l’UDPS, parti présidentiel. Parlant vaguement d’officiers qui doivent plaider sa cause auprès du Chef de l’État tout en se plaignant de subir des menaces de « son épouse », Kabuya s’en remet à Dieu. « Seul Dieu fera tout pour faire entendre ma voix. Nzambe ako talela nga likambu oyo », soupir cet homme qui semblait avoir droit de vie et de mort politique sur tout le monde au sein du parti.

L’homme, qui vit désormais dans un confort financier et matériel plutôt insolent face à l’étendue de la misère qui jonche encore la devanture du parti à la 19eme rue squattée par des « combattants » aux yeux rougis par l’alcool forte, fait désormais l’objet d’une fronde qui déborde de toute part.

Au courant de la semaine, Kabuya a tenté un chantage à l’endroit de de ses contestataires en prétendant, comme à ses habitudes, que ce sont des traîtres manipulés pour déstabiliser le régime de Tshisekedi. Cela n’était, cependant, plus suffisant car la fronde semble partir de toutes parts pour converger sur la cible qu’il est devenu, comme une entilope tétanisée par les puissants phares des prédateurs.

La mèche partie d’Eteni Longondo, qui a été le premier à dénoncer les dérives de Kabuya, va toucher les Secrétaires nationaux – 33 au total – faisant partie de la Présidence du parti, organe censé gérer le parti en cas d’indisponibilité du Président. Un organe qui, avec la Convention démocratique du parti (CDP), avait été neutralisée à la suite de la nomination de Jean Marc Kabund comme Président intérimaire, fonctions non prévues par les statuts.

La Présidence du parti, qui a également déclaré son désaveu, fonctionne désormais autour de son doyen d’âge à qui le porte parole du parti fait désormais allégeance.

Plus à la base, la fronde a également touché la jeunesse du parti qu’Augustin Kabuya a tenté de diviser en tentant de monter la base de cette jeunesse contre son comité dirigeant au motif que même au PPRD, la jeunesse ne saurait s’éloigner du parti pour des fonctions au sein des institutions. Ce samedi, cette jeunesse a marché à Kinshasa pour lever toute équivoque quant à son désaveu du SG.

Et ce samedi toujours, c’est Paul Tshilumbu, l’un des kadors du parti présidentiel, qui fait le buzz dans les réseaux sociaux avec ses révélations sur une réunion présidée en fin de cette semaine par Maman Marthe, mère de Félix Tshisekedi et veuve d’Étienne Tshisekedi. Manque d’amour et d’équité dans le partage, et inexistence du parti dans le Congo profond, tel est son diagnostic qui fait retourner tous les regards vers le même Kabuya. Et Tshilumbu de lâcher, imperturbable :  » Augustin Kabuya va partir et il sait bien qu’il va partir. Si réellement il aime le parti comme il le prétend, qu’il cède (…) le parti lui a tout donné, je ne vois pas, il s’accroche à quoi… »

Tout de même, Kabuya semble bénéficier du soutien de quelques cadres de l’exécutif national du parti qui ont décoché une déclaration de soutien en sa faveur, alors qu’en fin d’après-midi de ce samedi, les combattants livrent un show anti Kabuya au siège du parti.

Enfin, si certains frondeurs appellent à la mise en place d’un comité de crise pour gérer la situation, Jonas Mukamba, « patriarche de la Nation », tente de jouer à l’apaisement.  » Pour un pays en guerre, l’urgence ne devrait pas être l’implosion du parti présidentiel, mais plutôt s’occuper de la mobilisation de nos populations sur l’insécurité qui sévit à l’Est », dit le Sénateur dans un message.

JEK

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