« Candidat de l’étranger » : Bemba et Tshisekedi en rupture avec la Cour constitutionnelle

Le thème  » Candidats de l’étranger «  lancé par Félix Tshisekedi, président de la République en fonction postulant pour un second mandat, a une autre interprétation pour les siens :  » candidats étrangers «  !
En d’autres mots, pendant qu’il s’abstient, lui, de remettre en cause l’arrêt de la Cour constitutionnelle validant les candidatures comprenant parmi les pièces requises les certificats de nationalité, les siens violent délibérément l’article 168 de la Constitution ainsi selon formulé : « *Les arrêts de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours et sont immédiatement exécutoires par les autorités administratives et juridictionnelles de la République démocratique du Congo civiles et militaires ainsi qu’aux particuliers« .
Au nombre de ces derniers, vous et moi, évidemment…

Vice-président de la République à l’époque du 1+4 (2003-2006), sénateur ayant gardé son mandat deux législatures durant alors qu’il n’y avait nullement droit (2007-2018), cosignataire de la charte constitutive de Lamuka et co-désignateur, aux côtés de Moïse Katumbi, de Martin Fayulu comme candidat commun de cette plate-forme à Genève en 2018), Jean-Pierre Bemba est tombé dans ce piège malsain, même s’il se réfère à un opposant zambien. Et avec lui, d’autres acteurs politiques et communicateurs de l’Union sacrée.
Deux ou trois jours avant l’intervention du coordonnateur Usn pour la zone linguistique lingala, plusieurs médias se sont jetés sur cet os, sans prendre le temps de réaliser que cette affaire remonte à 2018 ! Voici exactement 5 ans !
Média en ligne, Congo Guardian s’est fait le devoir de le rappeler en relevant que « La vieille coupure de presse c’est, en fait, cet article du journal zambien en ligne Diggers (diggers.news) intitulé ‘NDC asks gvt to explain Katumbi’s zambian passport’. Le journal en ligne reprend la déclaration du Secrétaire général du parti zambien d’opposition (à l’époque) NDC qui demande au Gouvernement zambien de s’expliquer sur le passeport zambien que détient (en son temps) Moïse Katumbi. Selon ce chef de parti, dont les propos sont repris dans cet article, il s’agit d’un ‘passeport diplomatique’ que détiendrait (remarquez le conditionnel) le ‘sujet congolais’ Katumbi. Mwenya Musenge, Secrétaire général du NDC, souligne, dans la même déclaration, qu’il n’a rien contre le congolais Katumbi, mais qu’il s’agit d’une question interne (à la Zambie) qui ‘pourrait potentiellement compromettre la paix et la sécurité nationales’. Même si, plus loin, il affirme que ‘la Zambie ne devrait pas et ne sera jamais utilisée comme un refuge pour les étrangers ».
Pour la première fois, Olivier Kamitatu, compagnon de Jean-Pierre Bemba à l’institut de Hautes Études de Commerce à Bruxelles et même de rébellion au Mlc, est monté sur ses grands chevaux. « 
Après avoir écouté Bemba Jean-Pierre déblatérer ses attaques personnelles contre Moïse Katumbi et Salomon Kalonda, j’ai éprouvé une profonde tristesse. Le dictionnaire affirme que la manifestation d’une grande bassesse de caractère tient de l’égoïsme sordide d’une personne marquée par l’âpreté au gain, la mesquinerie et l’avarice. Tout est dit !« , a-t-il déclaré.
Finalement, là où il attend des candidats des programmes de gouvernement, l’électorat congolais est surpris du débat sur le sexe des anges, débat pour le moins insipide.

S’il est un reproche à faire à l’Udps – il faut absolument qu’il en soit ainsi – c’est celui de ne pas saisir la dimension de la pitié pour la victime dans le chef de l’africain, le sentiment étant nègre, la raison hellène, dixit Léopard Sédar Senghor.
Au cours des 28 années comprises entre 1990 et 2018, ce parti s’est attiré le soutien populaire parce que les régimes qui se sont succédé ont été présentés en bourreaux.
Même quand il lui arrivait de susciter certains incidents, la répression disproportionnée du Pouvoir lui attirait la sympathie et la solidarité de l’homme de la rue.
La crise Pprd-Katumbi avait eu le même effet. C’est, du reste, sur cette crise que s’était construit le rapprochement Udps-Katumbi en 2015 à Paris, à Île de Gorée et à Genval.
En refaisant au même Katumbi ce que le Pprd lui avait fait à son époque, l’Udps est en train de transformer cette personnalité en victime de l’injustice, en martyr.
Conséquence : pour se venger de l’Udps, tous ceux qui s’opposent actuellement à ce parti, à ses dirigeants et à ses alliés pour une raison ou une autre se mobilisent pour ou autour de Moïse Katumbi.
Voilà comment, mine de rien, l’Udps est en train de renforcer la position de cet acteur politique dans l’opinion congolaise.

Déjà, le silence de la Cour constitutionnelle et du Csac ne rassure pas de la suite des événements !
Normalement, la Haute Cour se devait d’ouvrir une information judiciaire à l’égard des forces et des personnalités politiques et sociales de l’Union sacrée de la nation qui contestent son arrêt. Ou alors ouvrir une information judiciaire sur l’initiative du fameux opposant zambien, même si le démenti du Gouvernement zambien est arrivé.
Il n’y a pas que la Cour constitutionnelle. Il y a aussi le Csac (Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication). Il est de son devoir d’interpeller, et le cas échéant, de sanctionner les professionnels des médias qui se rendent coupables de violation de l’arrêt de la Cour constitutionnelle.
Il se constate seulement que les deux structures ont opté pour le silence.
Il s’agit d’un silence coupable.
Un État normal avec un peuple normal est celui qui assume ses erreurs, ses fautes, voire ses crimes.
Dès l’instant où la Justice s’est prononcée en dernier ressort – comme c’est le cas pour le dossier de candidature de Moïse Katumbi – personne d’autre ne peut s’y opposer, sauf production de la preuve contraire.
Après tout, l’article 149 de la Constitution dispose à ses alinéas 4 et 5 : « La justice est rendue sur l’ensemble du territoire national au nom du peuple  » pour le premier,
« Les arrêts et les jugements ainsi que les ordonnances des Cours et tribunaux sont exécutés au nom du Président de la République
 » pour le second.
*_On ne peut pas se revendiquer du Président de la République en fonction, en l’occurrence Félix Tshisekedi, candidat à sa succession, et remettre en même temps en cause les arrêts rendus à son nom !
C’est en définitive le contester lui-même.
Au profit alors de qui ?

  • Le titre est de la rédaction

Omer Nsongo die Lema
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