Au cours de l’émission « Déclic » de la RTBF diffusée ce samedi soir, Erik Nyindu, Directeur de la Communication du Président Tshisekedi a affirmé que « l’enquête a prouvé que Stanis Bujakera est l’auteur de l’article » de Jeune Afrique pour lequel ce journaliste a été arrêté et se trouve en détention depuis 30 jours. Le chargé de communication du Chef de l’État a ajouté que Bujakera « n’est pas arrêté parce qu’il est journaliste, mais parce qu’il a propagé de faux bruits » au sujet de l’article de Jeune Afrique qui avait exploité un rapport de l’ANR accusant les renseignements militaires d’avoir assassiné l’ancien député Chérubin Okende à la mi-juillet 2023.
C’est la toute première fois que l’État congolais, par sa plus haute institution, prend officiellement position sur cette détention de Stanis Bujakera et sa responsabilité par rapport aux allégations portées contre lui. Une position donnée par un chargé de communication qui ne s’est encore jamais exprimé publiquement dans le cadre de ses fonctions.
Le Gouvernement, par la voie du VPM en charge de l’intérieur, avait adressé un droit de réponse à J.A, après l’arrestation de Bujakera, pour déclarer que la note exploitée était un faux documents. Mais la direction de la revue, notamment le rédacteur en chef François Soudan, avait émis des réserves sur ce démenti, sollicitant de débattre de cette fausseté dudit document dont il soutenait l’authenticité entre les lignes au cours d’une Interview sur RFI. Une éditorialiste de la même revue avait émis les mêmes réserves.
Les déclarations d’Erik Nyindu prennent le contre-pied des propos du Président Tshisekedi à New York lors d’une conférence de presse en marge de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Si elles s’avèrent véridiques, ses déclarations, au regard de sa position de chargé de communication, emportent la responsabilité de celui qu’il est censé « vendre ». Ce qui pose un sérieux problème de l’indépendance de la justice dont les enquêtes censées être secrètes, mais qui se retrouvent sur la place publique par les soins de la plus haute institution du pays.
A plusieurs reprises, les avocats de Stanis Bujakera ont fait état de fortes pressions que les interrogateurs de Bujakera exerçaient sur lui pour lui faire, soit avouer être l’auteur de l’article de J.A, soit accepter de porter des propos citant certains noms du camp katumbiste comme étant les auteurs du rapport de l’ANR déclaré faux. Ce à quoi Stanis Bujakera a toujours refusé de se prêter.
JDW