Ministre ou combattant ? Devant la presse médusée, Peter Kazadi se suicide en direct

Pour sa première sortie médiatique, Peter kazadi, ci-devant Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, soit deuxième, personnalité du Gouvernement après le Premier ministre, est en train de faire un sacré buzz sur la toile. Alors qu’il se produit encore devant micros et caméras, les échos de ses déclarations explosent comme des détonations dans les esprits.

Sur place dans la salle, les journalistes, pourtant triés sur le volet par les soins de ses services, sont médusés et le font savoir dans des tweets en appui des extraits de ses déclarations.

En somme, sur toute la ligne, ils croient avoir face à eux un de ces combattants lambda de son parti politique, l’UDPS, abonnés à la dénégation systématique et systémique des responsabilités. Sans aucune forme d’argumentation digne d’un homme d’Etat, Peter Kazadi renvoie à l’emporte-pièce toutes les responsabilités de la puissance publique dans la répression sanglante de la marche de l’opposition dimanche dernier. Avant lui, pourtant, le Ministre des droits humains, avait stigmatisé, sans détour, cette responsabilité de la police dans une déclaration le même samedi 20 mai. Autant que le porte-parole du Gouvernement le lundi dernier.

Et pince sans rire, le VPM de l’intérieur tente de dédouaner les « forces du progrès » de son propre parti politique en voulant maladroitement les assimiler aux gros bras d’autres partis en citant nommément le PPRD. Les images sont pourtant implacables et immortalisent des visages connus notoirement à la 12ème rue/Limete.

Ultime suicide, et trahison de la panique qui tenaille tout le régime, Peter Kazadi avance péremptoirement que le Gouvernement est obligé d’assumer certaines choses juste pour éviter des sanctions internationales. Pourtant quelques instants plus tôt, il vient d’affirmer n’avoir été associé à rien dans l’encadrement ou la préparation de l’encadrement de ladite marche. Il dit n’avoir pas été associé à l’autorisation de trois marches le même jour et dans la même ville, comme si cela relève de sa compétence.

Et immédiatement, il sa dit subitement au fait des responsabilités pour identifier l’opposition comme le seul agent causal de tout ce qui s’est passé.

Plus encore, VPM de l’intérieur qu’il est, Kazadi ne dit rien de la revendication, avant le crime, de ces exactions dans la marche de l’opposition, par un membre des « forces du progrès » qui s’était exprimé dans une vidéo la veille de la première date de la marche initialement prévue le 13 mai.

D’un bout à l’autre, Peter Kazadi a aligné des perles qui l’ont propulsé droit dans un suicide médiatique devant une presse qu’il a sélectionnée lui-même mais qu’il traite de partiale. Les propos qu’il a débités, et qui n’ont convaincu personne, viennent pourtant de lui-même.

Au total, on finit par comprendre que Kazadi a voulu prendre le relai du chef de l’Etat qui, dans une vidéo hier, a félicité la police pour son travail samedi dernier à la marche de l’opposition. Un travail pourtant hué par une opinion quasi unanime.

Résultat, ces mots qui claquent comme un fouet : suicide, catastrophe, scandale, etc., pour qualifier cette sortie médiatique qui restera mémorable. Sans oublier cette terrible question : était-il obligé de parler ?

JEK

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