RDC/Presse : L’argent, la politique et les ambitions sèment un nouveau bordel à l’UNPC

Le comité directeur en fonction de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) devait se réunir, le lundi 27 mars 2023, avec Internews pour motiver les termes de référence de l’atelier du comité scientifique qui doit faire des propositions d’harmonisation des textes de l’UNPC en vue de la tenue de son congrès extraordinaire. Ce congrès avait fait l’objet d’une recommandation des états généraux de la communication et médias tenus à Kinshasa voici n peu plus de deux années. L’objectif de ce congrès était de mettre fin aux contradictions à la base de l’instabilité de l’organe faitier de la profession journalistique en RDC en vue de revaloriser celle-ci.

Aux dernières nouvelles, cette rencontre avec Internews a été postposée en attendant un ultime réglage, cette semaine, avec le Ministre de la communication et médias sur la contribution financière du Gouvernement pour l’organisation du congrès.

Le déclic attendu de la réunion entre l’UNPC et Internews s’entrevoyait au moment où venait de s’éclater une nouvelle crise entre les organes de l’Union jusqu’à l’apparition d’une sorte de comité directeur parallèle, sévissant surtout dans les réseaux sociaux. Sûrement pour des raisons d’égos surdimensionnés jusqu’à vouloir faire dire aux textes ce qu’ils ne disent pas, la direction de la commission de la carte, soutenue par celle de discipline et la présidence provinciale de Kinshasa, a laissé entendre qu’elle aurait déposé le Président national intérimaire, faisant, ipso facto, de la Trésorière la nouvelle présidente a.i de l’UNPC. Celle-ci, qui n’a jamais réagi à cette actualité abracadabrantesque, a reçu un élan de sympathie et des félicitations de quelques professionnels des médias dans les réseaux sociaux. Voilà pour le résumé.

Statuts et règlement intérieurs délibérément ignorés, l’argent et les ambitions rendent fous…

Personne, dans ce nouveau déferlement de l’hystérie qui est devenue une nature à l’UNPC, ne s’est donné la peine de faire parler les textes et donner quelqu’officialité à quelqu’initiative que ce soit, en dehors des différents communiqués et mises au point, somme toutes judicieux, du comité directeur encore en fonction. Tout s’est passé dans le style du bateau ivre qui caractérise l’UNPC, comme une malédiction des fonds de l’océan au bord duquel elle tint son congrès de toutes les illégalités et irrégularités.

« Bordel », le terme paraîtrait peut-être inapproprié, mais il ne semble pas assez fort pour qualifier la puanteur qu’exhale la fange qui s’est installée dans les structures de l’Union et que remuent lubriquement certains animateurs de certaines de ses structures au niveau national et dans la ville de Kinshasa.

Les évidences de la méconduite qui a valu des sanctions au Président de la carte se passent de tout commentaire au regard des textes. Mais on peut s’étonner de la passivité active de la commission de discipline qui s’est gardée de s’activer malgré sa saisine par le comité directeur. Une posture de cette commission de discipline dont le leadership, pourtant débouté au Tripaix/Gombe, a juré de décapiter le comité directeur – principalement le Secrétaire général – d’avoir empêché son président (aujourd’hui devenu ministre des sports) de participer aux états généraux de la communication et médias. Une fatwa qui a toujours été soutenue par le comité provincial de Kinshasa.

Le congrès qui fait agiter les requins

Ainsi donc, pour des besoins d’un leadership égoïste en perspective du prochain congrès « extraordinaire, les gens veulent asseoir leurs positions à la faveur du temps qui ne cesse de s’«élastiser» depuis les états généraux de la communication et médias. Chacun s’escrime en désordre dans le dessein de faire main basse sur l’Union en vue d’en tirer des marrons politiques en cette période électorale où les instances des médias n’échappent guère à la prédation politicienne sur la presse. Prédation qui n’est plus à démontrer, et cela pour des raisons évidente de sa mise au pas, si pas de son musèlement.

En effet, cet élan parti de Muanda se poursuit et s’aggrave avec le foisonnement des ambitions aiguisées par l’appât des espèces soyeuses pour faire commerce du quatrième pouvoir. Une situation facilitée par la grave faiblesse du leadership issu du congrès de la cité côtière du Kongo central, leadership qui, au finish, n’aura jamais pris sérieusement ses marques pour faire jouer pleinement le rôle de l’UNPC , d’abord, sur la profession et, ensuite, sur la société globale.

La mise en disponibilité du Président national est maladroitement lue comme une vacance par ceux qui veulent la combler tout aussi maladroitement à travers un tout aussi maladroit règlement de comptes qui passe par une instrumentalisation des positions des uns et des autres au sein des structures de l’Union. Tout se passe, en effet, en dehors et dans l’ignorance – parfois délibérée – des statuts et du règlement intérieur de l’Union.

Les textes demeurent souverains et opposables à tous

Comme le sang qui rend les requins fous, cette mise en disponibilité a donc suscité une levée des boucliers jusqu’à perte de raison dans la quête d’assouvissement des ambitions pantagruéliques. C’est ainsi que l’on assiste à la proclamation d’un nouveau leadership  à la faveur des mesures prises par le seul Président de la commission de la carte à l’encontre de certains sociétaires bien ciblés pour les besoins de la cause, dont le Vice-Président national qui assume l’intérim du Président qui est frappé d’indisponibilité.

Les statuts et le règlement intérieur de l’UNPC ne devraient,  dans le cas d’espèce, souffrir d’aucune difficulté d’interprétation sous le fallacieux prétexte de l’autonomie – du reste très mal comprise – de ses organes dans leur fonctionnement. Il est, en effet, clair que le Président de la commission de la carte n’a aucun pouvoir de conférer ou de retirer, à lui tout seul, la carte de presse, donc l’identité professionnelle, sans le contreseing du Président national. Par contre, celui-ci est le seul qui est investi du pouvoir de représentation de l’Union aussi bien en interne que vis-à-vis des tiers.

A ce sujet, le Comité directeur en fonction a été clair dans ses mises au point et ses dernières mesures à l’encontre du Président de la commission de la carte dont le comportement s’apparente à une rébellion. En sorte que toutes les conclusions qui se tirent aux coins des comptoirs des bistrots sont anarchiques et, donc, nulles et de nul effet.

JEK

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