RDC : La délégation du Conseil de sécurité évoque avec Sama Lukonde des sanctions contre le M23 et les groupes armés

Le Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a eu une séance de travail, ce vendredi 10 mars 2023 à l’immeuble du gouvernement, avec une forte délégation de tous les 15 pays membres du Conseil de Sécurité des Nations-Unies. Ces derniers sont venus à Kinshasa pour écouter, palper du doigt et comprendre les réalités de la guerre qui sévit, depuis plusieurs décennies, dans l’Est de la RDC, en vue d’agir dans le sens de trouver des réponses aux causes profondes. Tous les services et tous les membres sectoriels du gouvernement congolais, et quelques membres du cabinet du Premier Ministre, ont également pris part à cette rencontre, dont la restitution a été faite par Nicolas de Rivière, Représentant permanent de la France au Conseil de Sécurité des Nations-Unies et Co-président de la délégation ; Michel Xavier Biang, Représentant du Gabon au Conseil de Sécurité des Nations-Unies et également Co-président de la délégation, ainsi que Christophe Lutundula, Vice-premier Ministre, Ministre congolais des Affaires étrangères.
Nicolas de Rivière reconnaît une situation très difficile dans l’Est de la RDC avec l’action des groupes armés et dit la détermination des Nations-Unies d’aider le pays à y mettre fin.  » Le Conseil de sécurité n’était pas venu en RDC depuis 2018. Il était temps qu’on retourne à nouveau dans ce pays. La situation est très difficile, notamment dans l’est avec l’action des groupes armés », a-t-il déclaré. La délégation onusienne a exprimé sa « solidarité avec la RDC et la détermination des Nations-Unies de l’aider. Nous avons aussi évoqué le rôle de la Monusco. Comment la Monusco peut contribuer de manière encore plus efficace à la réalisation de son mandat et à la sécurisation de la RDC, à la réforme du secteur de sécurité et à toutes les autres parties de son mandat ».
Et de poursuivre : « Nous avons évoqué aussi la préparation des élections qui doivent se tenir avant la fin de l’année ».
Sur le volet des sanctions, Michel Xavier Biang a affirmé n’exclure aucune possibilité dans l’objectif de ramener la paix dans l’est de la RDC.  » Nous sommes conscients de l’ampleur des enjeux sécuritaires, humanitaires, et politiques. « Nous sommes là pour écouter, pour toucher du doigt et surtout trouver des réponses. Les sanctions sont un levier d’action du Conseil de Sécurité. Mais au-delà des sanctions, il y a d’autres leviers. Nous envisageons toutes les possibilités dans l’objectif de rétablir la paix et la sécurité dans l’est de la RDC ».
De son côté, Christophe Lutundula a martelé sur la nécessité de rénover le partenariat avec les Nations-Unies et de muscler le mandat de la Monusco en mettant à sa disposition les moyens nécessaires pour ramener la paix et la sécurité dans l’est de la RDC.  » Il faut d’abord souligner que la rencontre était importante et nécessaire. Parce que, d’un côté cela fait longtemps (5ans) que le Conseil de Sécurité des Nations-Unies a mandaté une mission en RDC. Ensuite, la situation particulière de notre pays exige que nous ayons une communication permanente avec l’institution chargée de la sécurité internationale, en l’occurrence le Conseil de Sécurité. Ensuite, c’est une rencontre essentielle pour relancer, sur des bases rénovées, le partenariat entre les Nations-Unies et la RDC’’.
Pour la RDC, a-t-il poursuivi, ‘’ce partenariat doit être un partenariat pour la paix et la sécurité, un partenariat pour la stabilité du pays, un partenariat pour le développement économique et social de notre pays sur la base du programme du gouvernement. Ce partenariat doit être un partenariat qui est ancré dans les réalités du moment. Un partenariat qui rencontre les demandes fortes, les aspirations fortes de notre population. Et de ce point de vue, la priorité des priorités, c’est la restauration de la paix et de la sécurité. Pour y arriver, il faut mettre fin à l’agression contre la RDC et aux aventures meurtrières, criminelles du M23 avec le soutien de l’armée rwandaise. Cela nécessite la mise en œuvre du plan d’action, du plan de paix de Luanda-Nairobi, qui a été avalisé par les chefs d’État de la région et par les Nations-Unies. Cela nécessite également que la Monusco soit réajustée. Si on veut avoir une Monusco qui travaille, qui est légitime aux yeux des congolais, il faut revoir, muscler son mandat et lui donner des moyens qu’il faut. Autrement, il ne sert à rien de jeter des hommes, des femmes, militaires ou civils dans une affaire pour laquelle, ils n’ont pas les moyens. Pour aussi arriver à ce résultat d’éradiquer le cancer des groupes armés et de l’agression, il faudra des sanctions. Et nous avons insisté. Les Nations-Unies, en particulier, et le Conseil de Sécurité ont les moyens. La tradition est là. Les règles de droit sont là. Les pratiques sont là. Les Nations-Unies ont tout ce qu’il faut pour sanctionner comme ils l’ont fait dans le passé et comme ils le font aussi par exemple, par rapport à la Russie dans la guerre en Ukraine. C’est ce que nous leur avons dit. J’espère que nous nous sommes compris, et que de cette compréhension, nous allons maintenant avoir un partenariat renouvelé et rénové pour mettre fin à la crise qui sévit dans notre pays « , a conclu Christophe Lutundula.

Cellule de communication de la Primature

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