Par Thierry Nlandu Mayamba
Professeur Ordinaire à la Faculté des Lettres/Université de Kinshasa
Consultant en développement Organisationnel
Comme hier récent et sur fond d’une manipulation grandeur nature, n’assistons-nous pas à une tragicomédie qui perdure dans notre pays la RDC avec comme acteurs par procuration les Présidents Kagame du Rwanda, Museveni de l’Ouganda, les Kabila jadis et Tshisekedi actuellement sans négliger les autres Présidents des Etats de l’Est africain ? En effet, tous ces Présidents, acteurs d’un théâtre écrit et mis en scène ailleurs, ne s’évertuent-ils pas à rivaliser de talents dans une pièce tragique où, les uns et les autres se livrent un combat à mort pour le leadership dans cette riche région de l’Est du Congo sous le regard attentif du maître néocolonial ? L’enjeu de cette guerre ne se serait-il pas tout bêtement le pénible et douloureux refus d’un ancien leader régional de passer le témoin à un nouveau leader qui, aujourd’hui, affirme être capable d’offrir les mêmes services si pas mieux aux lobbies du colonialisme néolibéral qui exploitent cette contrée ?
Etrange comme ce jeu émouvant se répète sans que les acteurs locaux ne tirent des leçons. Hier, c’était Mobutu, l’orange jetée à la poubelle après avoir été vidée de tout son jus ! Aujourd’hui, c’est le tour de Kagame qui refuse d’admettre que, pour le dramaturge et le directeur du théâtre néocolonial, le moment est, sans doute, venu de changer d’acteurs et de décor scénique. L’époque des intermédiaires, ces rideaux de l’arrière scène qui cachaient les véritables acteurs responsables du pillage des richesses du Congo est révolu. Voici venu l’ère du jeu à découvert, sans rideau d’arrière scène, un vieux- nouveau genre théâtral qui ne s’attachera plus les soins coûteux en vies humaines ni en dignité des spectacles du passé. C’est l’époque d’une énième fiction-faction faite de négociations directes avec les nouveaux acteurs du régime en place sur cette terre qui regorge des richesses dont les lobbies nationaux et internationaux ont besoin. Révoltant : Kagame comme Mobutu hier est sur le point d’être jeté dans les oubliettes de l’histoire mouvementée de cette sous-région, emporté par la musique funèbre des canons boomerang du M23. La question qui reste est celle du quid de l’après Kagame ?
C’est ici que les metteurs en scène du théâtre nouveau peinent à trouver un scénario dont le but reste toujours le même depuis les origines de l’exploitation de la terre de Conrad : comment conférer une légitimité aux élus d’hier et d’aujourd’hui, à travers des rébellions de façade bâties sur l’histoire de rébellions passées afin de créer l’illusion du vrai et du salut auprès de la population congolaise et continuer, à chaque saison, à la tondre telle une brebis consentante ? Pour y arriver que de stratégies contradictoires et maladroites qui rivalisent de créativités et de ruses sans oublier les violences meurtrières dont sont victimes de nombreux fils et filles de ce pays.
1. Des récits d’un passé douloureux récent pour démoraliser les Congolais
La première stratégie consiste à faire croire aux Congolaises et Congolais que l’histoire se répète en boucle. En effet, depuis le début de la rébellion du M23, la chanson que l’on fredonne à travers les médias est celle d’une histoire cyclique, qui se répète ! Hier, c’était, paraît-il, le chant du cygne pour Mobutu suivis des Kabilas ! Aujourd’hui, il s’avère que, ce même oiseau entonne son chant lugubre pour Kagame afin d’ouvrir la porte à Tshisekedi dans la région !
Etrange, comme le passé devient présent avec les mêmes menaces de la prise de Goma par des rebelles qui, comme hier, étaient et sont soutenus par le Rwanda et l’Ouganda d’après la vuvuzela du vuvuzelateur national. Bunagana est tombé ! « Nos troupes ont fait un repli stratégique sur Rutshuru » ! Rutshuru est tombé ouvrant grandement les portes de Goma ! « Goma ne tombera pas » ! « Les Nations Unies condamnent vivement la rébellion » ! « La population congolaise se réveille et exige le départ de la Monusco ! C’est parti ! Le « Makwadumbu et le Kamulangu sans oublier l’Egundele national nous entraînent dans une nouvelle vieille danse aux conséquences désastreuses pour les fils et filles de cette nation en souffrance.
Etrange ! Le scénario reste le même que celui qui a conduit à la fin des régimes Mobutu et Kabila. Comme hier, nos différents Présidents en pareille circonstance, ne savent plus à quel Saint se vouer. A chaque époque, chaque Président ressemble à cette personne qui se noie et s’accroche à la première feuille morte qui flotte sur l’eau croyant qu’il s’agit d’un tronc d’arbre qui peut l’aider à se maintenir en surface. Ses choix d’actions sont non seulement contradictoires ; mais aussi d’une maladresse à faire pleurer ses proches et tous les Congolais :
- Voie diplomatique : voie privilégiée, mais sans aval du peuple congolais ni de ses délégués au Parlement
- Non à toute négociation avec les terroristes
- Refus de participer aux pourparlers d’ici-bas ou d’ailleurs
- Participation aux négociations avec toujours le même couac d’un M23 qui ne s’est jamais senti concerné par les accords issus de toutes ces négociations
- « Ndoto ya baaba » de voir la Monuc, Monusco ou autres forces sous régionales mettre fin au M23 et à la rébellion
- Toutes ces forces d’interventions se sont toujours illustrées par un refus constant de s’engager au combat
- Oui aux négociations avec les terroristes du M23 s’ils se retirent des zones occupées
- Oui/non à la création d’une zone tampon où seront cantonnés les terroristes du M23
- Non à la balkanisation du Congo
- Option militaire, mais sous embargo : comment faire ?
- Mobilisation générale. Vivement le soutien politique de la forte église catholique. Mais à quel prix demain ?
- Interdiction de toute négociation avec les terroristes : dixit Parlement. Tout doit désormais passer par cette institution !
- Les Forces régionales privilégient les négociations : vivement Nairobi pour y dialoguer avec les groupes armés : mais, comme à chaque fois, sans les Banyamulenges
- Les forces régionales ne quitteront le pays que lorsque nous aurons une armée et une police à même d’assurer la sécurité de notre population. N’est-ce pas une balkanisation qui ne dit pas son nom ?
- Victoire diplomatique : levée de l’embargo. Nous pouvons désormais nous approvisionner en arme
- Le M23 se retire d’une agglomération et refuse de la céder aux FARDC. La zone sera sous contrôle des forces de l’EAC , une autre force d’occupations ?
2. Donner l’image d’un Président victime d’un complot venu des voisins
Depuis les origines de cette rébellion et à travers le temps, les conférences de presse où les différents Présidents Congolais appellent à la mobilisation générale font partie d’une grande manœuvre dilatoire aux résultats souvent mitigés. Visiblement et malheureusement, il s’agit, à chaque fois, d’une pénible et douloureuse tentative de convaincre les Congolais à s’aligner derrière le Président pour mener un combat dont ils ne réalisent pas tous les contours dans un contexte où, à l’Ouest, on continue allègrement à célébrer une gouvernance émotive, aux relents tribalo-ethniques clientélistes de l’état. C’est, sans doute ce qui explique la contribution politique de l’église catholique venue au secours d’un pouvoir englué dans ses propres contradictions et pas du tout à même de nous mobiliser tous pour la bonne cause.
Etrange, le scénario reste le même avec un Président en quête de légitimité et qui s’évertue à utiliser cette rébellion pour embarquer le peuple dans son action. Cette tentative de victimisation est sans doute convaincante aujourd’hui. Mais, dans la durée, que se passera-til si les résultats ne sont de la taille de ceux attendus par la population congolaise ? Seules, sans doute les prochaines campagnes électorales nous éclaireront, car cette thématique trouvera certainement une place de choix dans les débats et autres ébats électoraux. Néanmoins, au-delà de ces agitations propagandistes, chaque prestation présidentielle pendant cette guerre de façade cache mal un Président à genoux qui doit se rendre à toutes les négociations pieds et poings liés.
En effet, l’inhumanité de cette rébellion qui est l’œuvre du néocolonialisme avec pour relais Kagame et Museveni c’est qu’elle est un parfait exemple de la thérapie du choc et du chaos, administrée sur un membre du gang qui a tendance à ne pas obéir afin de le réduire en victime et lui recommander comme médecin son propre bourreau. N’est-ce pas le message que véhicule toutes ces rencontres de négociations d’hier et d’aujourd’hui ainsi que les interventions des troupes ougandaises, burundaises, soudanaises et autres kenyanes ?
La rébellion du M23 n’est rien d’autre qu’un acte de rappel, hier aux Kabilas et aujourd’hui, à Tshisekedi qui ne doit pas croire qu’il peut devenir acteur principal sur le damier congolais et sous régional sans laisser des plumes. L’accès à ce rôle se joue au-delà des marionnettes Kagame et Museveni. Eux ne sont que les parties visibles de cet iceberg qui lui broie les doigts et lui font savoir qu’il n’est qu’un pion que l’on peut à tout moment retirer de l’échiquier congolais comme cela a été fait, hier, avec Kabila ou encore NKunda Batware et autre Ntaganda. Le message est clair : « ne te laisse pas enivrer par les avoirs auxquels nous te permettons d’avoir accès en RDC et surtout pas par l’opportunisme des acolytes congolais que nous associons au pouvoir que tu gères par délégation. Sinon… ». N’est-ce pas ce qui explique les différentes parties de négociations où l’on rencontre, dans les coulisses, les réels détenteurs du pouvoir en RDC ainsi que les deux promoteurs par procuration d’une rébellion chantage qui, à chaque occasion, maquille son réel objectif en annonçant les objectifs émotionnels de la prise prochaine de Goma et de la balkanisation de l’Est du pays ?
Ainsi, alors qu’une bonne partie de l’Est du pays est sous contrôle des rebelles et que Goma soit menacée, nos successifs Présidents congolais ont toujours cru que l’action diplomatique d’envergure qu’ils devaient entreprendre c’était de participer aux nombreuses et hétéroclites rencontres orchestrées par les lobbies, maîtres du jeu, donnant ainsi à l’opinion congolaise, l’image de présidents impuissants dont le système néocolonial, à travers les différents Présidents de la sous-région, se font la peau avec délectation ! Etrange diplomatie que celle dont les dirigeants et le pays tout entier se font baiser au propre comme au figuré !
Personnellement, je n’en crois pas mes yeux, car tout ceci ressemble à une manipulation grandeur nature orchestrée par les lobbies étrangers avec la sous-traitance du Rwanda et l’Ouganda et la complicité si pas la naïveté des différents Présidents congolais qui apparaissent, lors de ces différentes rencontres, soit comme des agents en disgrâce qui se font taper dessus parce que n’ayant pas accompli comme il se devait la mission qui leur sont successivement confiée ; soit encore comme des chiens de Pavlov bavant pour un pouvoir sans lendemain parce que, jusqu’à ce jour, n’émanant jamais du peuple congolais .
En effet :
- Comment expliquer ces communiqués, à répétition depuis 2006, demandant au M23 d’arrêter son action et de se retirer des zones occupées ?
- Comment comprendre ces communiqués communs qui affirment que le retrait se ferait selon le plan qui sera soumis par les trois compères ?
- Comment interpréter ces décisions qui, depuis toujours, ordonnent aux Présidents congolais d’hier et d’aujourd’hui de négocier avec le M23 ?
- Comment justifier le fait que tous nos Présidents congolais, d’hier comme d’aujourd’hui, ne consultent jamais leur peuple lorsqu’ils signent des accords aux lourdes conséquences pour la nation toute entière ?
- Doit-on croire que la soif de conquérir ou de garder le pouvoir a, jusqu’à ce jour, justifié ces nombreux refus de consulter ou d’informer le peuple congolais sur l’accord secret du 23 mars 2009 qui, selon certaines personnes mieux informées que nous tous, consacrerait la balkanisation du Kivu ? Ce silence serait-il imposé par les commanditaires de cette rébellion de façade et la soif du pouvoir des hommes politiques congolais ?
A chaque rencontre, nos Présidents d’hier et d’aujourd’hui ont préféré et préfèrent toujours les huis-clos en lieu et place du parlement congolais et des forces vives de la R.D. Congo. Encore une fois, ils font étrangement le choix d’éviter de traiter, dans la transparence, les problèmes qui touchent à la souveraineté de la R.D. Congo. Et en définitive et à chaque coup, tous ces balais diplomatiques de négociations ainsi que les communiqués conjoints ont eu malheureusement pour seul objectif final que de dédouaner Kigali et Kampala qui, à chaque fois, ont pu réaffirmer que cette rébellion était et reste une affaire interne au Congo et que c’est en « bons samaritains » qu’’ils viennent au secours de ce vaste pays sans armé, sans police, et surtout sans capacité de sécuriser ses habitants ! D’ailleurs, les analystes avertis se rendront compte que le vocable désignant les rebelles change régulièrement, le temps de ces communiqués conjoints assassins de la thèse congolaise de l’implication du Rwanda et de l’Ouganda. Comprenne qui pourra.
3. Que devaient et doivent négocier nos Présidents d’hier et d’aujourd’hui avec le M23 ?
Au sortir des différents rounds de négociations, nos Présidents d’hier et d’aujourd’hui reviennent au pays avec des recommandations claires sur la poursuite de la mission qui leur a été confiée par ceux qui portent leur pouvoir à bout de bras. A chaque étape de négociation, Il s’agit tout simplement et honteusement de mettre en pratique l’accord du 23 mars 2009 et particulièrement :
- D’octroyer un statut spécial aux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, qualifiées dans l’accord comme ‘’Zones Sinistrées »
- De transformer le M23 en parti politique comme ce fut le cas avec le CNDP
- D’intégrer sa milice au sein de l’armée congolaise
- De résoudre les conflits locaux entre Congolais rwandophones et les autres regroupés au sein d’une ethnie sans nom pour faire deux ethnies en conflits comme au Rwanda
- D’organiser le retour des réfugiés présents dans les pays voisins sans citer lesquels ni définir comment en leur octroyant en prime la nationalité congolaise
- De créer une police de proximité qui n’est autre qu’une police tribale et ethnique sur base des réalités sociologiques pour assurer la sécurité des réfugiés et des personnes déplacées
- De créer une unité de police spéciale, Force spéciale d’intervention pour épauler la police de proximité en cas de besoin.
4. Les acteurs en action dans la finalisation du projet de balkanisation des Kivus
Pour finaliser cette étape de la mission, la technique reste la même, celle du génocide rwandais. « Il ne faut pas casser le verre qui est plein pour le vider. Tu risques d’attirer l’attention du monde entier. Il faut vider le verre à la petite cuillère ». La balkanisation des Kivus se fera à petits coups en veillant à ce qu’à chaque étape, on ne renonce pas aux acquis d’hier !
Dans cette démarche plusieurs forces tant internes qu’externes entreront ou sont mêmes déjà entrées en jeu en trouvant chacune son compte :
La communauté internationale qui s’est déjà offerte un marché dans le cadre de la viabilisation des zones de retour poursuivra ses investissements dans les projets humanitaires d’adduction d’eau, d’appui aux sinistrés, constructions des prisons, hôpitaux, écoles, routes dans les zones sinistrées par les milices et abandonnées par les congolais, tous des projets au bénéfice des retournés Tutsi qui viendraient du Rwanda et de par le monde avec la nationalité congolaise en prime !
La Monusco trouvera son compte dans le nouveau mandat qui lui permettra de se la couler douce pour de longues années dans cette partie de l’Afrique. Dans les jours prochains, et fidèle à son nouveau mandat de stabilisation et de consolidation et de protection des intérêts économiques des lobbies nationaux, régionaux et internationaux en activité dans la « zone sinistrée », la Monusco organisera, formera
et équipera la nouvelle police de proximité et les forces de sécurité. Elle pourrait même se transformer en Monuski ; la communauté internationale ne le verrait pas d’un mauvais œil !
Avec l’aide des lobbies internationaux et des puissances militaires sous-régionales, le Rwanda et l’Ouganda pourront créer une colonie de peuplement dans certaines agglomérations du Kivu en attendant la prochaine vague de rébellion qui ira à la conquête d’autres espaces de cette contrée. A ces armées étrangères, on confiera la mission de sécuriser les populations rwandophones qui y aura élu domicile
Le Rwanda et l’Ouganda pourront fournir le gros des effectifs et l’équipement des membres de la nouvelle police spéciale et ceux de la police de proximité afin de protéger les nouveaux occupants
Les commerçants et autres acteurs politiques congolais des Kivus, avides d’argent facile se contenteront des miettes que des réseaux commerciaux déjà en activité leur offrent et continueront à assurer
Sur le plan national, les quelques parlementaires et autres politiciens thuriféraires passeront leur temps à accuser les opposants de traitrise et chanteront la victoire de la diplomatie directe du Chef de l’état qui aura réussi à sauver la paix si pas leur régime en cédant progressivement les espaces des deux Kivus au-delà des 300 km jadis conclus avec l’AFDL dans l’accord de Lemera.
5. Peuple congolais : le bémol de ce scénario de balkanisation
Si l’action du M23 s’arrête à Goma et se limite aux deux Kivus, ce scénario érigera les Kivus en « Palestine » avec un « Hamas à l’échelle nationale » fait de militaires et de résistants civils congolais qui ont désormais compris qu’ils n’ont qu’une seule terre le Congo ! Ceux d’entre nous qui, jusqu’à ce jour, ont été régulièrement trompés par leur goût effréné pour un pouvoir venu des puissances néocoloniales et du Rwanda ainsi que par le message mobilisateur trompeur d’une rébellion dont le but ultime serait le renversement du pouvoir de Kinshasa réalisent, chaque jour qui passe, qu’il s’agit d’une supercherie dont le but est de nous endormir afin de continuer à grignoter jusqu’à balkaniser cet espace que les grandes puissances regrettent de n’avoir pas partagé à Berlin, en 1885.
Aujourd’hui, face à la mobilisation générale de notre pays, tous nos frères et sœurs congolais au pouvoir ou en attente de le conquérir doivent faire le choix entre trahir le Congo et ne plus trahir le Congo ! Aujourd’hui, plus que jamais, la question de l’Est de notre pays cesse d’être un simple et meurtrier enjeu électoral pour celui qui veut garder le pouvoir ou pour celui qui veut le conquérir. Il s’agit désormais d’un engagement citoyen noble de sauvegarde de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de notre maison commune Congo. A ceux et celles d’ici comme d’ailleurs, qui refusent de le comprendre, les fils et filles de ce pays n’envoient qu’un seul message : ils ne négocieront jamais le Congo et ils se battront, génération après génération, pour que cet espace appartienne un jour à ceux qui y habitent et non plus à ceux qui l’exploitent.
Avec l’aide de Dieu et de nos ancêtres, nous vaincrons !