L’épouse de Kabund en justice : Remember Gécoco, Malonda et la femme pisseuse

Parti en justice contre Christine Mikombe, épouse du député Jean-Marc Kabund, Gérard Mulumba, dit Gecoco, vient d’empocher un réquisitoire d’une année de prison et des dommages et intérêts de Usd 1.500.000. C’est ce qu’a requis, hier jeudi, le ministère public lors de l’audience sur une plainte du Vice-Gouverneur de la ville au Tribunal de paix de Kinshasa/Matete pour fausse détresse, dénonciation calomnieuse, imputations dommageables et injure publique.

Des préventions avancées par la défense du plaignant sur base d’une vidéo diffusée par l’épouse de l’ancien Président a.i de l’Udps, dans laquelle elle se plaint de la destruction de sa maison à Kingabwa sur ordre de Gérard Mulumba et du danger dans lequel elle et ses enfants se trouveraient depuis lors.

L’affaire a été prise en délibéré en l’absence de l’accusée et la cour doit rendre le verdict à l’audience prévue pour le jeudi de la semaine prochaine. Mais on ne sait pas si l’accusé va faire opposition et interjeter appel en cas de prononcé du jugement.

Mais en attendant, et sans préjudice du droit légitime de quiconque de réclamer réparation pour des dommages dont il estime avoir été victime, la cause en présence appelle un certain nombre de considérations d’ordre plutôt moral qui mettent en vedette le plaignant. Gérard Mulumba est, en effet, rattrapé par un malheureux précédent moral relatif à l’affaire de la femme qu’elle avait fait uriner sur une effigie de Ronsard Malonda en juillet 2020.

Gérard Mulumba, Ronsard Malonda et la femme pisseuse

Les vidéos disponibles montrent, en effet, le député de la Funa/Kingabwa, à la tête d’une marche de son parti, l’Udps, sur le Boulevard Lumumba pour s’opposer à la désignation de Ronsard Malonda, ancien Secrétaire exécutif national de la CENI, comme Président de cette centrale électorale nationale. Les images montrent Gérard Mulumba stoppant net la procession avant de saisir une effigie de Malonda qu’il jette par terre, et sur laquelle une femme, jambées écartées, vient uriner après avoir retroussé son pagne jusqu’à la garde.

La vidéo fait le tour de la toile et suscite, à la vitesse éclaire, l’indignation des bonnes consciences. Plusieurs organisations des femmes protestent et appellent à des sanctions contre le chef de cette procession et cette femme indigne.

L’on s’attend également à ce que la justice, dont le parquet de Kinshasa/Matete situé sur la 4ème Rue/Limete à un jet de pierre de cette scène ignoble, se saisisse de Mulumba, malgré ses immunités parlementaires, et de cette femme pour flagrance, mais rien de tel ne va se produire. A la place, Gérard Mulumba va apparaître sur une vidéo dans laquelle il nie les faits mais présente ces excuses qui, cependant, ne convainquent pas les bonnes consciences.

L’ingratitude de Gérard Mulumba

Au contraire, quelques années plus tard, Gérard Mulumba, porté par son parti qui contrôle désormais la majorité au pouvoir, va être gratifié d’une élection comme Vice-Gouverneur dans cette même ville de Kinshasa. Et aujourd’hui, c’est sous cette casquette d’autorité provinciale qu’il réclame réparation pour des préjudices qu’il aurait subis de la part d’une femme ; des préjudices que lui-même avait causés à la pudeur publique deux années plus tôt.

Toujours sans lui dénier son droit de recouvrer sa dignité et son honneur qui auraient été bafoués, on se serait attendu à ce que Gérard Mulumba s’assume comme autorité publique et prenne les propos de cette femme comme un acte de désespoir d’une administrée frustrée par une mesure impopulaire, mais légale, d’une autorité publique. Surtout que celle-ci (la femme) n’est pas la seule à récriminer sur la campagne de démolition des constructions érigées sur les emprises publiques.

Le Vice-Gouverneur Udps se trouve, par ailleurs, dans une posture doublement délicate : d’un côté avec ce passé d’attentat à la pudeur par une femme indigne qui urine en public sous ses ordres, et, de l’autre, l’affaire de cette femme qui est l’épouse d’un acteur politique en opposition avec son parti et son leader, Tshisekedi, qu’il (Mulumba) défend. Soit, en clair, une seconde posture qui sublime un combat politique au milieu duquel se retrouve incidemment cette femme à travers son acte.

Christine Mikombe réprimée à la place de Kabund…

Au nom de la morale, et par devoir de reconnaissance de l’indulgence du tribunal moral après ses méfaits de juillet 2020 sur Ronsard Malonda, Gécoco Mulumba avait, et a encore, la possibilité de s’élever pour surmonter les attaques de son adversaire d’aujourd’hui. Pour ce faire, il aurait fait œuvre utile en prenant jurisprudence sur Denise Nyakeru, épouse de son leader Félix Tshisekedi, qui a pardonné à une femme, Mama Marie, qui, par des vidéos également, avait posé des actes similaires à ceux de Christine Mikombe.

A la place, Gécoco Mulumba – dont le parti est champion des atteintes à la dignité des personnes à travers son discours – a préféré cracher sur l’indulgence de la communauté morale pour sublimer son orgueil personnel. Dans le fond, on comprend qu’en fait, Christine Mikombe subi une répression indirecte qui ne ciblerait que son époux, Jean-Marc Kabund, qui est illégalement privé de son assignation à résidence par une justice qui n’a plus de preuve à faire sur sa double vitesse.

Dont acte…

JEK

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *