Le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et sécurité et sa délégation gouvernementale ont regagné Kinshasa le week-end dernier sans avoir pu pacifier le territoire de Kwamouth en proie à un conflit de cohabitation entre les Teke et le Yaka. Pour preuve, la fin de la mission a été signée par le meurtre de deux membres de famille du chef coutumier du village Mudjeto le dimanche dernier. Les populations ont, elle, continué à fuir les villages affectés par les affrontements entre ces deux communautés, les uns allant vers le Congo Brazzaville, les autres descendant vers Maluku à Kinshasa.
Au terme de son séjour à Kwamouth, rapportent nos sources, le VPM de l’Intérieur n’est pas arrivé sur les sites des affrontements, autant que les 200 militaires et policiers qui l’y avaient précédé. Des échanges qu’il a eus avec différents groupes, on note que Daniel Aselo et sa délégation n’ont pas rencontré la partie des Yaka.
La délégation kinoise a regagné Kinshasa après la suspension, par Daniel Aselo, de l’Administrateur du territoire et les responsables des services de sécurité de Kwamouth. L’on craint, cependant, que cette délégation ait regagné la capitale avec des informations fragmentaires et sans avoir identifié la vraie cause et la vraie nature du conflit qui oppose les teke et les yaka. Difficile donc de dire s’il s’agit d’une querelle sur la répartition des taxes coutumières, d’une querelle de voisinage ou d’un conflit intercommunautaire.
On rappelle que les affrontements entre teke et yaka dans le territoire de Kwamouth, province de Maï-Ndombe, ont éclaté depuis un peu plus de deux mois et que, malgré la gravité de la situation et les alertes lancées maintes fois, la réaction de Kinshasa est qualifiée de tardive. A ce jour, en effet, plus de 30 personnes ont été tuées dans ce conflit contre des centaines de maisons brulées, du bétail emporté, tandis que plus de 2.000 personnes ont fui leurs habitations pour aller se réfugier ailleurs.