A l’initiative du Professeur Berckmans Kitumu, Directeur des bibliothèques et du musée universitaire de l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication, le Professeur Pierre Nsana a animé, samedi 18 juin 2022, une conférence sur la pratique du journalisme en période de conflits. Basé sur son ouvrage intitulé « Médias et conflits en RDC : journalistes en danger, journalisme en chantier », il pris prétexte sur les confrontations entre les FARDC et le M23 dans la période de 2012 à 2013 pour analyse les rapports complexes entre le journaliste et le contexte des conflits armés où l’information devient un enjeu majeur.
L’intervenant a proposé des matériaux de compréhension du type de traitement de l’information par les médias dans cette période de confrontation armée qui, à cette époque et en chaque activité armée, suscite une vive hostilité de l’opinion. Ecartelé entre l’opinion publique et les belligérants, le journaliste se trouve dans une posture délicate où il doit batailler pour sauver aussi bien sa vie que sa profession suivant son obligation d’objectivité qui est redoublée par son devoir de responsabilité. Une période qui soulève la problématique de la couverture médiatique des conflits par rapport aux normes professionnelles.
Face à une tendance à l’héroïsme, le journaliste est, selon le professeur Nsana, soumis à des contraintes qui le met devant une situation où il doit littéralement s’inventer en imaginant des stratégies pour continuer à être juste tout en demeurant vivant. Pour le professeur Pierre Nsana, le journaliste est appelé à faire montre de beaucoup de prudence et de vigilance tout en demeurant à cheval dans les normes professionnels. Le contexte de guerre met, en effet, le journaliste devant un dilemme entre sa profession et la citoyenneté. La pression de l’opinion est très forte sur lui, en sorte qu’il doit demeurer ferme pour demeurer vivant aussi bien physiquement que professionnellement.
JDW