RDC : Les journalistes congolais en forum national à Kinshasa pour la paix et la sécurité en période de guerre

Les journalistes sont réunis, ce lundi à Kinshasa, en forum pour la paix et la sécurité en période de guerre. Ce forum rassemble 100 journalistes et autres représentants du gouvernement et des organisations sociopolitiques du pays à l’initiative de l’ong Journalistes en danger (JED) en collaboration avec l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) et le Gouvernement.

Ces assises se veulent comme un forum de réflexion et d’orientation sur le renforcement du rôle des médias dans la promotion de la paix, la sécurité et la défense des droits humains en République Démocratique du Congo. Les chevaliers de la plume vont également apporter leurs voix à la dénonciation des atteintes à la liberté de la presse, et sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale sur la crise humanitaire et sécuritaire à l’Est du pays.

L’objectif de ce forum est de « contribuer à la promotion de la paix, de la sécurité et de la liberté de la presse en République Démocratique du Congo à travers une mobilisation médiatique ». Plus spécifiquement, il s’agirait de « dénoncer les atteintes à la liberté de la presse et les agressions contre les journalistes ; sensibiliser sur la crise humanitaire et sécuritaire causée par l’agression rwandaise et leur bras terroriste du M23 ; renforcer la collaboration entre les médias nationaux et internationaux, le Gouvernement, les FARDC et les institutions de régulation et de l’autorégulation ; lancer une campagne médiatique de sensibilisation et « produire un document de plaidoyer à remettre au Gouvernement et aux Nations Unies ».

Retraçant le cadre et le contexte de ce forum, le Secrétaire général de JED, Tshivis Tshivuadi, a, dans son mot d’ouverture, souligné que ce forum se veut un cadre pour le renforcement du rôle des médias comme acteurs de la paix pour aider à mettre fin à cette guerre dont les auteurs n’ont pour objectif que de détruire, piller et occuper les terres congolaises.

Les médias, a-t-il poursuivi, sont d’autant plus capables d’un tel rôle qu’ils ont aussi la capacité de faire adhérer les populations à un projet de réconciliation ; de mobiliser, inspirer et mettre en confiance les acteurs de la paix.Les médias aussi la capacité, par l’information, de former l’opinion et l’orienter ; alimenter les tensions comme en préserver les communautés, ou encore s’offrir comme plateforme de débat sur la sortie de crise, etc.

Par ce forum, a poursuivi le Secrétaire général de JED, les médias sont appelés à accompagner le processus de paix et suivre la mise en œuvre des différentes recommandations pour ce faire. Il a souhaité, pour cela, que les médias soient soutenus dans leur couverture professionnelle des actions liées aux enjeux de paix avec pour objectif d’aider la population à s’approprier les efforts pour le retour à la paix.

Intervenant à son tour, Kamanda wa Kamanda Muzembe, Président de l’UNPC, a d’abord relevé le triple défi qui se pose au journaliste pour faire face à l’enjeu de la paix et la sécurité nationale, à savoir, d’abord la sécurisation du journaliste et professionnel des médias aussi bien sur le théâtre des opérations que dans le rendu de son travail par rapport à l’enjeu de l’information qui devient une arme de guerre, et des médias qui deviennent un front de guerre.

Il y a, ensuite, le devoir d’objectivité et d’équité dans le traitement et la diffusion de l’information pour garantir le droit du public à cette information dont le journaliste est l’agent, et, troisièmement : le devoir de responsabilité dans le contexte de guerre où le journaliste est tiraillé entre le besoin de sa propre survie physique et celui de son équilibre professionnelle par rapport au devoir de citoyenneté qui s’impose à lui au-delà de tout ou bien, carrément, avant toute chose.

« Dans ce contexte de guerre, a-t-il poursuivi, les devoirs citoyens du journaliste priment désormais, autant que la nécessité de l’encadrement plus spécifique de l’exercice du métier par de permanentes interpellations éthiques et déontologiques notamment ».

Le Président de l’UNPC a terminé par exprimer la disponibilité de son institution à accompagner le programme attendu du présent forum tout en sollicitant les appuis des différents partenaires pour ce faire.

Et dans son allocution d’ouverture , le ministre de la communication et médias s’est félicité de ce forum qui se veut comme une réponse à l’appel du chef de l’Etat pour la mobilisation générale contre l’agression. Tout en s’engageant à poursuivre le soutien de Gouvernement à ce forum et ses actions à suivre, Patrick Muyaya escompte de ces assises le renforcement des capacités de la première ressource du combat pour la paix qu’est l’homme.

JDW

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