Alors que tire à sa fin le mois de février, les indicateurs de la lutte pour la fin de l’agression de la RDC projettent des signaux qui donnent à espérer quant à l’éclatement de la vérité et à la manifestation de la justice. Autant les avancées des forces d’agression les font s’enfoncer dans la stigmatisation internationale jusqu’à mettre à mal tous leurs soutiens tapis dans l’ombre et bénéficiant de leurs équipées meurtrières, autant la conscience internationale se réveille et impose progressivement sa raison pour ouvrir la voie au triomphe de la cause congolaise.
La vérité des escaliers rejoint le mensonge de l’ascenseur
En effet, les efforts diplomatiques déployés jusque là procurent à la RDC des gains de plus en plus évidents dans cette injustice internationale qui lui est imposée. Déjà par le fait du réveil général de la même communauté internationale sur l’ignominie d’une agression qui, en plus de braver l’ordre et les valeurs internationaux, touchent jusqu’aux fondements de l’humanité au regard du carnage humain que charrie cette invasion, sans compter le bilan humain macabre en termes de déplacements massifs et sans précédent des populations, des viols et violences faites à la femme, d’exactions, d’exécutions sommaires et autres enrôlements forcés des enfants, etc.
On n’oublie pas la prédation sur les ressources minières congolaises qui, finalement, se révèle comme le soubassement de cette guerre d’agression qui répond au plan machiavélique de balkanisation-soudanisation de la RDC.
Bref , comme le dit si bien ce chantre congolais, le mensonge monte par l’ascenseur, mais la vérité le rejoint par les escaliers et y arrive toujours.
Quatre trophées diplomatiques majeurs pour la RDC
La vérité aujourd’hui, ce sont ces précieux trophées diplomatiques qui se traduisent par la pression qui ne cesse de croître contre le Rwanda. Du Conseil de sécurité de l’ONU au Conseil des droits de l’homme en passant par les USA et le Parlement européen, en effet, des mesures tombent, mettant désormais le Rwanda en mauvaise posture et donnant les raisons d’espérer à la République Démocratique du Congo après l’agression menée par les RDF/AFC/M23. Faisons les comptes.
D’abord, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU qui donne son feu vert, en date du 7 février2025, à l’ouverture d’une enquête sur les exactions commises dans l’est de la RDC à la faveur de l’offensive de l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23.
Ensuite, le Parlement européen qui, le 14 février 2024, vote une résolution appelant à suspendre immédiatement le mémorandum d’entente conclu entre l’Union européenne et le Rwanda sur les chaînes de valeur des matières premières durables, signé le 19 février 2024.
Le Parlement européen encore qui, le même jour, attribue officiellement la crise sécuritaire de l’Est de la RDC à l’exploitation minière frauduleuse du Rwanda.
Et encore, les Etats-Unis qui, en date du 20 février dernier, annoncent des sanctions financières contre le tout puissant ministre de l’intégration régionale rwandais, le tristement emblématique James Kabarebe, reconnu comme l’homme orchestre du soutien rwandais au M23. Des sanctions également contre Lawrence Kanyuka, l’un des ténors du M23, et certains de ses collaborateurs.
Et, last but not least, le Conseil de sécurité de l’ONU qui, le 21 février, vote à l’unanimité une résolution condamnant le Rwanda et lui enjoignant de quitter le territoire de la République Démocratique du Congo.
Ce sont donc là quatre précieux trophées diplomatiques que salue Patrick Muyaya, porte-parole du Gouvernement, qui ne lève pas le pied de la pédale communicationnelle. Pendant ce temps, le Rwanda, sérieusement travaillé au corps par les boutoirs de la diplomatie et la communication de la RDC, et acculé dans les cordes, se réduit désormais au discours du désespoir, appelant «tous les pays, ainsi que les organismes régionaux et internationaux, à s’abstenir d’adopter des récits empreints de partialité comme celui du Parlement européen, et les exhorte plutôt à encourager les belligérants à l’Est de la RDC à s’engager dans un dialogue constructif en vue de parvenir à une paix durable dans la région des Grands Lacs».La vérité des escaliers a finalement rattrapé le mensonge de l’ascenseur.
Jonas Eugène Kota