Le Gouvernement congolais appelle la population congolaise, en générale, et de Bunia (en Ituti) en particulier, au calme après les mouvements militaires de forces ougandaises observées à Boga, contrée située à 120 du chef-lieu de la province.
Mardi lors de son briefing de presse, en effet, le Ministre de la communication et médias a assuré que le Gouvernement « suit de prêt cette situation », assurant qu’à chaque situation « ma collègue des affaires étrangères posent toujours les questions qu’il faut à qui de droit ».
Patrick Muyaya a également assuré que « rien n’est négligé » avant de faire remarquer que « les affaires d’Etat ne se gèrent pas dans les réseaux sociaux mais par les canaux diplomatiques appropriés », faisant allusion aux déclarations du Chef d’état-major général de l’armée ougandaise et fils du Président Toweri Museveni.
Tout en invitant la population à ne pas céder à la psychose, il a rappelé que le commandement militaire local s’est déjà exprimé et que « la situation est suivie pas à pas malgré la grande préoccupation sur le Nord-Kivu et le Sud-Kivu ».
Contexte
L’armée ougandaise a annoncé mardi avoir envoyé des troupes dans à Bunia à la suite des « massacres de la population par des milices ». L’envoi de ces troupes a coïncidé avec la prise, dimanche dernier, de la ville de Bukavu par la coalition M23/RDF.
« Oui, nous avons déployé nos troupes à Bunia », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la défense ougandaise, Felix Kulayigye. « Il y a eu des massacres commis par des milices et nous avons convenu avec nos homologues congolais de mener des opérations conjointes pour sauver des vies », a-t-il poursuivi.
Samedi, le chef des forces armées ougandaises Muhoozi Kainerugaba avait donné 24 heures « à toutes les forces de Bunia pour rendre leurs armes ». « S’ils ne le font pas, nous (…) les attaquerons », avait aussi averti sur X le fils du président Yoweri Museveni, réputé pour ses publications incendiaires.
L’armée ougandaise (UPDF) avait annoncé fin janvier qu’elle allait « renforcer ses défenses » dans l’est de la RDC contre les groupes armés, sans détailler combien d’hommes y seraient envoyés.
Selon des sources militaires, des milliers de soldats ougandais sont déployés en Ituri dans le cadre de la traque, conjointe avec les FARDC, des islamistes ougandais de l’ADF qui ont tué des milliers de civils et multiplient des pillages et meurtres malgré le déploiement de l’UPDF aux côtés des forces armées congolaises dans le cadre de l’opération appelée « Shujaa », lancée fin 2021.
Les assurances des FARDC
L’armée congolaise a appelé, lundi 17 février, la population au calme et surtout à vaquer librement à ses occupations après le déploiement d’un nouveau renfort des militaires ougandais sur le sol congolais à Boga, dans la partie Sud du territoire d’Irumu.
Une première réunion sécuritaire a eu lieu ce même lundi à Boga, à 120 kilomètres de la ville de Bunia. Les FARDC et l’armée ougandaise (UPDF) ont échangé sur la mutualisation de leurs moyens dans cette partie de la province où les rebelles ADF sont actifs.
Au cours de cette réunion d’harmonisation, les deux armées ont mis en place des mécanismes pour mener des opérations contre les ADF de manière ordonnée et planifiée.
Le porte-parole des FARDC en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo, a indiqué que les relations entre les deux armées sont normales. Il a ajouté que les opérations conjointes sont menées dans le but de garantir la paix dans la région et la sécurité des civils.
Congo Guardian (Avec AFP et Radio Okapi)
