Fraude minière au Sud-Kivu : La société civile de Mwenga boucle un plaidoyer à Kinshasa contre l’exploitation illicite des mines et pour l’indemnisation des victimes

Une délégation de l’Association pour la défense des droits des victimes des actions minières de Mwenga (ADVEM) dans le Sud-Kivu vient de boucler à Kinshasa une mission de plaidoyer pour la cessation de l’exploitation illégale des ressources minières par des chinois sans titres ni documents de séjour et l’indemnisation des victimes de ces explorations. Pendant au moins trois jours, soit du 28 au 30 janvier 2025, cette délégation – composée de représentants des églises catholiques,. protestantes et autres, ainsi que des activistes de la société civile – a rencontré aussi bien les acteurs étatiques que non étatiques ainsi que des représentations diplomatiques pour alerter et sensibiliser sur le drame de ces exploitations illicites qui impactent négativement l’environnement, l’agriculture et la santé de la population.

Selon l’Abbé Dieudonné Mukange Kalonzo de la paroisse catholique de Kamituga, sa délégation était porteuse d’un mémorandum qui a été remis à tous les interlocuteurs qui ont daigné les recevoir, notamment le ministre des Mines et le Secrétaire général de l’économie nationale, le Cardinal Ambongo, des représentants de la CENCO et de l’ECC, le Nonce apostolique ainsi que l’ambassadeur d’Italie.

Dans leur « note de plaidoyer pour le respect strict de la législation minière ainsi les droits des victimes de l’exploitation illicite des minerais dans oes chefferies de Lwindi, Basile, Luhwinja et Wamuzimu en territoire de Mwenga », la société civile de ce territoire fe la province du Sud-Kivu formule plusieurs recommandations à tous les niveaux. Du chef de l’État, par exemple, elle sollicite « l’interdiction de toute activité d’exploitation des minerais de quelque nature que ce soit (…) jusqu’à nouvel ordre afin de mettre fin aux désordres entretenus à dessein ».

A la Première ministre la société civile de Mwenga demande d’instruire le ministre des Mines de « suspendre toutes les activités d’exploitation des minerais (…) effectuées par des coopératives et des sociétés minières sous la couverture des coopératives minières ou sous forme camouflée de collaboration avec lesdites coopératives », suspendre les activités des coopératives et sociétés non en règle avec la législation en vigueur en matière des mines ou encore faire respecter l’arrêté provincial portant institution de la forêt communautaire de Mboza Za Kiliboze; à la Ministre de l’environnement de prendre des mesures de protection de l’environnement et de l’écosystème à Mwenga.

Et si au Ministre d’État en charge de la Justice, la société civile de Mwenga demande des enquêtes aux fins de poursuites judiciaires contre les auteurs des exactions, brimades et autres forfaitures à l’endroit des membres de la société civile qui lutte contre ces exploitations illicites, le patron de la défense nationale est attendu pour faire retirer les militaires commis à la garde des sites d’activités minières illicites.

Au terme de son plaidoyer mené avec ce mémo, la délégation de l’ADVEM se dit satisfait de l’accueil que lui ont réservé ses interlocuteurs et des engagements qui lui ont été exprimés. C’est particulièrement le cas du ministre des Mines qui s’est dit très touché de la somme d’informations qui lui ont été apportées.

Dès lors, une délégation du Gouvernement central, auquel pourraient être associés d’autres institutions et peut-être des députés nationaux, va descendre incessamment à Mwenga pour évaluation de la situation et vérification des faits afin de permettre une meilleure prise de décision.

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