Après le génocide rwandais de 1994, l’un des plus grands carnages avec épuration ethnique s’est déroulé à Goma du 26 au 30 janvier 2025 par l’armée rwandaise qui a déployé plus de 10.000 hommes de ses forces spéciales à partir du 25 janvier 2025, révèle l’ancien Gouv’ du Nord-Kivu qui détaille : « Les points d’entrée des forces spéciales rwandaises étaient la frontière rwandaise aux bornes 11,12 et 13 puis par la petite barrière. Puis « des massacres sélectifs ont été organisés par l’armée rwandaise dans la ville de Goma comme ce fut le cas de l’épuration ethnique lors des massacres de KISHISHE, RUGARI, NTAMUGENGA, JOMBA, TONGO, KICHANGA, KIBIRIZI, NYANZALE et ailleurs dans les zones occupées. Les militaires congolais qui avaient des drapeaux blancs au port de KITUKU et ailleurs dans la ville de Goma ont été tous massacrés les 27, 28 et 29 janvier 2025 par l’armée rwandaise en violation du droit international et du droit de la guerre ».
La ville touristique de Goma, aujourd’hui théâtre des affrontements militaires et d’un drame militaires sans précédent avec un nombre horrible de corps jonchant ses rues, ne pouvait pas laisser indifférent Julien Paluku Kahongya, celui-là même qui a géré la province du Nord-Kivu pendant douze années comme Gouverneur. Son mandat était, certes, ponctué par le même genre de situation, mais pas autant que ce que lui-même qualifie aujourd’hui de « carnage ».
C’est un homme révolté et triste que notre estimé confrère Blaise Z’Ahinda a fait parler pour recueillir ses impressions ainsi que ses analyses et propositions de solutions à cette crise qui n’est pas la première à l’Est de la RDC.
Révélations sur le carnage de Goma perpétré par l’armée rwandaise
L’actuel ministre du Commerce extérieur ne s’est pas empêché, d’entrée de propos, de faire remarquer « qu’après le génocide rwandais de 1994, l’un des plus grands carnages avec épuration ethnique s’est déroulé à Goma du 26 au 30 janvier 2025 et se poursuit par l’armée rwandaise qui a déployé plus de 10.000 hommes supplémentaires à partir du 25 janvier 2025 ». Révélations pour révélations, Julien Paluku, en fin connaisseur de la zone, fait savoir que « les points d’entrée des forces spéciales rwandaises étaient la frontière rwandaise aux bornes 11,12 et 13 puis par la petite barrière ».
Par la suite, poursuit-il, « des massacres sélectifs ont été organisés par l’armée rwandaise dans la ville de Goma comme ce fut le cas de l’épuration ethnique lors des massacres de KISHISHE, RUGARI, NTAMUGENGA, JOMBA, TONGO, KICHANGA, KIBIRIZI, NYANZALE et ailleurs dans les zones occupées ». Et ce n’est pas tout !
« Les militaires congolais qui avaient des drapeaux blancs au port de KITUKU et ailleurs dans la ville de Goma ont été tous massacrés les 27, 28 et 29 janvier 2025 par l’armée rwandaise en violation du droit international et du droit de la guerre ».
Puis de poser cette question qui fend les cœurs : « Jusqu’à quel degré de cruauté reconnaîtra-t-on le génocide commis par l’armée rwandaise en RDC ? » Et encore : « Une enquête internationale n’est-elle toujours pas une nécessité ? »
Faisant savoir que « la MONUSCO et CICR détiennent les images horribles à ce sujet », l’ancien Gouverneur du Nord-Kivu, qui maîtrise parfaitement ce dont il parle grâce à ses sources, déplore que « les médias internationaux se taisent face aux horreurs du génocide le plus atroce du 21ème siècle sur les populations civiles, faisant de la guerre de la RDC une guerre sans images et donc une guerre oubliée ».
Qui donc doit être tenu pour responsable de ce carnage ? Sans embage, le Ministre Paluku fait suivre son regard : « Le sang des congolais que verse le Président rwandais pour rebondir sur la scène internationale au motif de rechercher les FDLR doit crier vengeance ». Le criminel est donc pointé.
Mais au sujet de ce sempiternel prétexte rwandais sur les FDLR, Julien Paluku s’interroge : « Maintenant que l’armée Rwandaise est à Rutshuru, Masisi, Nyiragongo depuis 2022, elle n’a toujours pas attrapé les moindres FDLR recherchés ? » Une manière, pour lui, d’attirer l’attention sur le fait que Paul Kagame n’a plus à évoquer ce prétexte, car les forces rwandaises occupent actuellement les territoires où se localisaient les résidus des anciennes forces armées rwandaises défaites depuis trente années après la guerre de mai 1994 au Rwanda. Et cela n’est pas la première fois, car le régime de Kigali a déjà, par le fait de plusieurs autres incursions par le passé, et par des opérations de traque conjointe avec les FARDC, occupé ces zones afin de s’assurer que ces FDLR ne constituaient plus une menace pour son pays.
« Pendant la deuxième guerre, l’armée rwandaise a occupé L’Est de la RDC de 1998 à 2003, soit 5 ans sans interruption, au vu et au su de tout le monde », rappelle, en effet, Julien Paluku qui ajoute que « depuis 2022, cela fait encore 3 ans d’occupation, soit 8 ans cumulés d’occupation rwandaise ».
D’où cette question encore : « Pendant tout ce temps, le Rwanda n’avait toujours pas neutralisé les FDLR dans un petit espace de moins de 10.000km² ? ». Et se retourner ensuite vers la communauté internationale : « Pourquoi le monde entier se fait rouler par un homme (Ndlr : Paul KAGAME) qui verse continuellement le sang à la dimension d’un fleuve sans qu’aucune âme ne soit sensible ? 10 millions de morts, ce n’est pas assez ? Plus de 500 mille femmes violées, ce n’est toujours pas interpellateur ? »
Puis, l’ancien Gouv’ du Nord-Kivu fait remarquer que « KAGAME, qui dit avoir stoppé le génocide au Rwanda en 1994, fait pire en RDC sous le silence international qui ne prend aucune mesure pour stopper le drame auquel s’ajoute une crise humanitaire sans précédent ».
Et les statistiques humanitaires font froid au dos : « Plus de 5 millions de personnes sont en errance au Nord et Sud Kivu et cela n’inquiète ni ne semble préoccuper personne », se désole-t-il avant de poursuivre : « Lorsque l’armée rwandaise a abattu les hélicoptères de Nations-Unies, tué une dizaine de soldats de la paix, coupé l’eau et l’électricité à plus d’un million de personnes, bombardé des camps de déplacés vulnérables sans défense aucune, bombardé des hôpitaux dont CHARITE MATERNELLE à Goma, cela ne suffit toujours pas aux yeux de la communauté internationale aux fins de se saisir du dossier KAGAME ? »
L’argument économique est souvent avancé pour justifier l’instabilité de la partie Est de la RDC depuis ces trente dernières années, surtout depuis la montée en puissance de la technologie de pointe qui nécessite des minerais dont la RDC regorge dans cette même partie. Julien Paluku n’en démord pas et déclare que « c’est le pillage des minerais congolais – minerais des trois T et l’or – par le régime de Kigali qui se poursuit dans le Nord et le Sud Kivu à travers différents sites miniers connus: RUBAYA, NUMBI, LUESHE/SOMIKIVU ».
Il en fait la démonstration : « Il suffit de voir actuellement l’explosion des statistiques d’exportation des minerais dits rwandais vers l’Occident pour vous en rendre compte ».
Mais le fait est que « les acheteurs finaux ne se rendent toujours pas compte qu’ils alimentent les conflits en RDC en contribuant aux minerais du sang », déplore encore Julien Paluku.
Après avoir dépeint ce tableau sombre, Julien Paluku Kahongya « prie instamment les Nations du monde et le Conseil de Sécurité de l’ONU de se sentir saisis d’office et d’agir rapidement. Sinon, l’impuissance des Nations-Unies face à cette cruauté humaine et ce désastre humanitaire remettra en cause la construction de la paix dans le monde ». Et enfin : « Halte au Génocide à GOMA ! »
Jonas Eugène Kota