Alors qu’il doit obtenir l’investiture à l’Assemblée provinciale où il a déposé son programme ce mercredi, le nouveau Gouverneur de la ville de Kinshasa signe son premier scandale légal et constitutionnel avec la même équipe gouvernementale dont il a publié les arrêtés ce même mercredi.
En effet, contrairement aux dispositions constitutionnelles et aux instructions données par le VPM de l’Intérieur, Daniel Bumba s’est donné la liberté s’adjoindre à ce Gouvernement une équipe de commissaires généraux non prévus par la loi et interdite par la tutelle.
Le 20 dernier lors de sa rencontre avec les 22 Gouverneurs convoqués à Kinshasa pour recevoir les notifications de leur nomination par le chef de l’État, Jacquemin Shabani leur avait rappelé les dispositions légales qui limitent à 10 le nombre de ministres au sein du Gouvernement.
Il avait explicitement interdit la pratique des commissaires spéciaux utilisées pour dépasser ce nombre. Le VPM Shabani dénonçait donc cette pratique comme une violation de la loi visant à satisfaire le clientélisme politique tout en étant budgétivore.
Cette entorse soulève la problématique de l’autorité du pouvoir central qui est ainsi bafouée après le scandale de la ministre déléguée à l’environnement qui a été démissionnée quelques jours après l’investiture du Gouvernement. Daniel Bumba brave ainsi l’autorité de sa tutelle comme la dame Mbombo l’avait fait avec sa titulaire Ève Bazaiba.
La question est alors de savoir comment Jacquemin Shabani, issu de l’Udps comme le Gouville, va se comporter face à cette bravade de Bumba qui est déjà le fruit d’une tricherie électorale avec une élection qui avait été lourdement entachée par la corruption au moyen des jeeps et des sommes d’argent offerts par son parti politique et revendiqués par le Secrétaire général Augustin Kabuya.
Et comme si son destin était scellée sur la corruption, même l’investiture de son Gouvernement fait l’objet de chantages à l’Assemblée provinciale où, selon des sources non encore formellement recoupées, laissent entendre que les députés provinciaux exigeraient de l’argent.
JDW