La nation congolaise rend hommage, ce mercredi 15 mai 2024, aux victimes (36 au total) des bombardements M23/RDF du camp des déplacés internes de Mugunga dans le Nord-Kivu. Des bombes en provenance de la ligne de front de la coalition M23/RDF ont ciblé, le vendredi 3 mai 2024, un camp de déplacés au quartier Mugunga à Goma, faisant au moins 36 morts et 37 blessés parmi les déplacés de guerre en provenance du territoire de Masisi. Des bombardements qui ont suscité un émoi planétaire et des condamnations du Rwanda.
Une forte délégation du Gouvernement central séjourne à Goma pour ces hommages dont la cérémonie est retransmise en direct sur la télévision nationale. Ces hommages vont être marqués par l’ouverture d’un cimetière-mémorial du génocide en RDC dénommé « Génocost », un terme qui signifie « Génocide pour des intérêts économiques ». Le Gouvernement provincial du Nord-Kivu a, en effet, affecté au moins 4 Ha d’un ancien cimetière militaire pour ce cimetière dont les travaux d’aménagement ont été supervisés par le Ministre national des droits humains, Albert Fabrice Puela.
« Un site des Anciens combattants (Soldats de la Force publique du Congo belge) situé à Nyiragongo, au Nord-Kivu, (Est de la République démocratique du Congo) a été choisi pour l’inhumation des victimes des bombes larguées par l’armée rwandaise sur Mugunga-Lushagala à Goma », fait savoir une dépêche de l’ACP. « Sur ce site qui était réservé aux anciens combattants sera érigé un site de mémoire, ce cimetière qu’on appellera « Genocost » (…) Et nous tous, nous viendrons ici pour nous souvenir et conjurer le sort », a déclaré Fabrice Puela, ministre des Droits humains, lors de la visite du site par la délégation mixte Gouvernement-Assemblée nationale.
« Génocost » est un terme lancé par un groupe de jeunes réunis au sein du CAYP (la plateforme d’actions de jeunes Congolais). Cette structure, mise en place pour la reconnaissance du Génocide contre la population de la République Démocratique du Congo, mène, depuis cinq ans maintenant, une campagne pour la reconnaissance officielle de la date du 02 Août comme « un jour de commémoration en souvenir de tous ceux que nous avons perdu dans notre longue histoire de violence au Congo ».
JEK