Sama II : Vital Kamerhe à l’économie, ses retrouvailles avec les rétrocessions pétrolières

Les affaires reprennent pour Vital Kamerhe. Il a, en effet, plu au chef de l’Etat de lui confier de lourdes charges au sein du Gouvernement en qualité de Vice-Premier ministre.

Ancien Président de l’Assemblée nationale, et donc numéro 2 de la République après le chef de l’Etat, Kamerhe était tombé en disgrâce à la suite d’un différend avec le Président Kabila et sa famille politique de l’époque sur la question de la traque conjointe des FDLR par les FARDC et l’armée rwandaise. Il va retrouver ses marques près de douze années plus tard, cette fois-ci derrière le Président de la République, Félix Tshisekedi, comme directeur de cabinet.

Avant de connaître une nouvelle descente aux enfers avec le procès sur le détournement des fonds d’achat des maisons préfabriqués dans le cadre du programme des 100 jours du chef de l’Etat qu’il pilotait à partir du Palais de la nation. Condamné à 20 ans de prison, il va recouvrer la liberté provisoirement quelque deux ans seulement plus tard avant d’être acquitté en cassation.

Retrouvant donc place au soleil, Vital Kamerhe se voit confier le ministère de l’économie nationale. Une affectation qui le renvoie à ses compétences d’économiste, mais aussi le projette au rendez-vous historique avec les pétroliers.

C’est, en effet, ici, à l’économie que le Gouvernement s’escrime avec les pétroliers sur le prix de leurs produits, mais aussi sur la rétrocession de leur manque à gagner sur la subvention du prix du carburant. Un volet bien palpitant pour Kamerhe qui, des les premières semaines de sa prise de contrôle du Palais de la nation, va se retrouver au milieu du tout premier scandale financier à la présidence de la République. C’est l’affaire de la rétrocession des 15 millions Usd.

Historiquement, cette rétrocession a toujours connu une clé de répartition qui prend en compte aussi bien les agents de l’économie que le cabinet du ministre ainsi que celui des hydrocarbures, mais aussi quelques privilégiés de la présidence de la République. Pour la toute première fois, cependant, sept chèques du Secrétaire général de l’économie à l’époque vont siffler le compte logeant ce pactole à la Rawbank.

Les faits retiennent à ce jour que les traces du pactole remontent jusqu’à la présidence, et le pot-aux-roses suscite une clameur qui retentit aux quatre coins de la ville après avoir chauffé les gorges dans les salons capitonnés. Au nom de la transparence et de la lutte contre la corruption qui sont les maitres-mot du nouveau régime, l’Inspection générale des finances (IGF), restée en hibernation depuis sa création dans les années 80, retrouve vie et Batubenga, son chef de service d’alors, lance ses fins limiers dans l’affaire.

Des vents favorables font voler de belles feuilles de ses dossiers jusque dans les réseaux sociaux et les rédactions de la place qui s’en font les choux gras. L’IGF confirme également que le pactole des 15 millions Usd a pris entièrement la destination du Palais de la nation et que les bénéficiaires n’ont pas vu le moindre Copek. Au bout du septième chèque de ponction, il ne restait plus que moins de 8000 dollars sur le compte.

Suite à ces révélations, le Dircab Vital Kamerhe va adresser une correspondance sévère à l’IGF Batubenga, lui reprochant d’avoir ouvert une enquête sans l’autorisation de l’institution Président à laquelle l’IGF est rattachée. Mais au nom de la transparence à laquelle il se dit chevillé, le Président Tshisekedi demande l’ouverture d’une information judiciaire pour en savoir le fin mot.

 Le Procureur Général va, à son tour, produire un rapport préliminaire qui conclue en des indices sérieux de malversations qui peuvent justifier l’engagement des poursuites contre les présumés coupables. Tshisekedi donne alors son feu vert, mais on va en rester là jusqu’aujourd’hui, quatre ans après.

Aujourd’hui encore, les congolais retiennent du chef de l’Etat que les fameux 15 millions Usd étaient une rétrocommission tout à fait légale dans leur pays. Quant à lui, de la Présidence à l’économie, Vital Kamerhe rejoint la source de cette rétrocommission censée être mensuelle. Désormais patron de l’économie, c’est à lui que revient désormais la charge de gérer la prime sur la subvention pétrolière revenant à une chaîne des bénéficiaires légaux. Actuellement, les pétroliers attendent la régularisation de plus de Usd 500 millions de rétrocession pour le manque à gagner dû à la subvention.

JDW

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