Du rififi à l’Union sacrée : Guerre totale entre Vital Kamerhe et Modeste Bahati

La rivalité entre Vital Kamerhe et Modeste Bahati n’est plus à démontrer. Les deux leaders du Sud-Kivu se vouent une inimitié cordiale depuis les premières élections démocratiques en 2006. Le leadership dans leur province et même tout l’espace du grand Kivu, ainsi que leur influence au sein de leurs familles politiques successives – la Majorité sous Kabila et l’Union sacrée avec Félix Tshisekedi – constituent le fond de leurs antagonismes.

Aujourd’hui encore, les deux personnalités se toisent à fleurets mouchetés, quoi qu’encore par personnes interposées, depuis la sortie de prison de Kamerhe puis son acquittement. Depuis lors, en effet, les « kamerhistes » accusent Modeste Bahati d’avoir été à la base des démêlées judiciaires de leur leader. Le Président du Sénat est également accusé d’être celui qui aurait entretenu une image dégradante de Vital Kamerhe au sein de l’opinion en générale et particulièrement celle du Sud-Kivu.

Ici particulièrement c’est le rapprochement de Bahati avec le Président Tshisekedi à travers l’Union sacrée – un moment donné Bahati était présenté comme coordonnateur de la nouvelle famille politique tshisekediste – qui a été mal vécu, toujours du fait des déboires judiciaires de Kamerhe. Il y a quelques mois, Aimé Boji, VPM du Budget et ancien Secrétaire général de l’UNC, parti politique de Kamerhe, avait passé un séjour particulièrement agité au Sud-Kivu chaque fois qu’il évoquait le nom de Tshisekedi dans ses harangues.

Pour les kamerhistes donc, tout ce qui touche à leur leader est scruté à la loupe et tout dérapage par rapport à lui suscite une fatwa. C’est le cas avec Godé Mpoyi que le Secrétaire Général de l’UNC, Billy Kambale, a ciblé ouvertement dans les réseaux, l’accusant d’avoir déclaré que Vital Kamerhe a effectrivement détourné les fonds destinés au programme des 100 jours du chef de l’Etat. Une accusation que le Président de l’Assemblée provinciale n’a pas digérée et qui l’a poussé à porter plainte contre des cadres de l’UNC pour menace, diffamation et injures publiques.

JDW

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