« Le bambou est une ressource, mieux une matière essentielle qui permet de réduire la pression sur les forêts à travers l’exploitation du bois ». La déclaration est de l’ingénieur Bienvenu Bongolo. Il l’a faite le dimanche 5 juin 2022 au jardin botanique de Kisantu lors de la présentation des résultats de ses recherches intitulés « le bambou, alternative au bois ».
Des recherches à la découverte
Pendant plusieurs mois, en effet, l’ingénieur Bienvenu Bongolo, licencié en développement communautaire et gestion de la population de l’Institut Supérieur de Gestion (ISG) de Kinshasa, a travaillé d’abord pour la connaissance du bambou, la composition de sa matière, sa croissance, etc., pour savoir comment cette plante granulée peut servir en lieu et place du bois tiré des arbres que l’on abat au jour le jour avec des effets néfastes sur l’environnement, l’écologie, la montée du gaz à effet de serre, etc. De ces observations, il a abouti à la conclusion que du bambou, l’on peut tirer des lamelles et des planches pouvant servir à la production des meubles de toute nature, des matériaux de construction et même à de gros ouvrages d’art.
Pour parvenir à cette conclusion, le chercheur Bongolo a personnellement travaillé sur une expérience qui lui a permis de produire une planche solide. Il a également produits quelques meubles telles qu’une table, sans oublier des ustensiles domestiques d’un un mortier pour le piment, des cendriers et autres éléments de décoration intérieur et extérieur. Cette planche et certains meubles fabriqués avec le bambou ont été offerts au musée du jardin botanique de Kisantu où ils ont exposés le même jour avec le nom du chercheur.
Avantages du bambou sur le bois
Faisant le commentaire sur ses recherches, Bienvenu Bongolo a insisté pour démontrer qu’aujourd’hui, l’humanité peut désormais compter avec cette ressource qui devrait permettre, par son exploitation, de réduire la pression sur les forêts et contribuer à l’équilibre environnemental. Le bambou, quoi qu’étant une plante cylindrique creuse à l’intérieur, présente l’avantage de son accessibilité partout, sa reproduction rapide et son exploitabilité à moindre coût.
En effet, toujours selon le chercheur Bongolo, le bambou peut être exploité dès l’âge de quatre ans après sa croissance, tandis que pour le bois, il faut attendre au moins 25 ans. Si le bois demande beaucoup de moyens techniques et financiers déjà pour être abattu et transporté vers le lieu du traitement, le bambou présente des avantages tout à fait contraires.
Au demeurant, l’ingénieur Bongolo lance un message aux autorités et autres partenaires nationaux et internationaux pour attirer l’attention sur cette ressource dont la technique scientifique d’utilisation est désormais connue. Il invite ainsi les gouvernants à mettre les moyens qui s’imposent afin de disponibiliser la technologie.
Les félicitations au chercheur
Lors de cette cérémonie, le chef des travaux Arthur Manshimba Bena Mukuna, encadreur du mémoire du chercheur alors étudiant, a félicité d’auteur de la recherche pour sa trouvaille. Il a également salué son directeur de mémoire, Mme Virginie Musenga qui avait cru en Bienvenu Bongolo. En effet, malgré la licence qu’il avait décrochée, son sujet n’avait pas convaincu les membres du jury pour sa faisabilité matérielle. C’est ce qui l’avait poussé à prolonger ses recherches pour prouver matériellement sa théorie scientifique.
JEK