RDC – COP 30 : Kinshasa ouvre sa première Semaine nationale du Climat et vise le leadership africain de la gouvernance climatique

La République démocratique du Congo (RDC) vient de franchir une étape majeure dans sa diplomatie environnementale. Ce lundi, le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a lancé officiellement la Première Semaine nationale du Climat, un événement inédit qui place la RDC au centre du débat mondial sur la justice climatique et la transition écologique.

Organisée sous le haut patronage du Chef de l’État, cette initiative du Ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Nouvelle Économie du Climat, dirigé par Marie Nyange Ndambo, marque le début d’un nouveau pacte d’action pour la conservation de la nature et le développement durable, à l’approche de la COP30 prévue à Belém (Brésil).

Un moment « historique » selon Félix Tshisekedi

Dans son discours d’ouverture, le président Tshisekedi a salué un « moment historique, porteur de vision et annonciateur d’une nouvelle ère pour notre nation ». Rappelant la vulnérabilité de son pays face aux effets du réchauffement, il a affirmé que le changement climatique n’était « pas une abstraction, mais une réalité quotidienne qui fragilise des vies ».

Réaffirmant la vocation écologique de la RDC, il a déclaré que le pays demeurerait le « pays-solution » de la planète, dépositaire d’un patrimoine naturel unique : « Chaque dollar investi en République démocratique du Congo n’est pas une dépense, c’est une assurance-vie pour la planète. »

« La Forêt, c’est nous » : un programme emblématique de la vision verte congolaise

Le lancement de cette Semaine du climat a également servi de cadre à la présentation du programme national « La Forêt, c’est nous », symbole d’une ambition nationale : protéger, restaurer et valoriser les forêts congolaises tout en créant des emplois verts décents et en soutenant les communautés locales, notamment les femmes, les jeunes et les peuples autochtones. Ce programme s’inscrit dans la continuité des politiques engagées par la RDC pour atteindre ses objectifs climatiques, dont la réduction de 21 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, et consolide son rôle central dans la lutte contre la déforestation et la perte de biodiversité.

Marie Nyange Ndambo : « Sans la RDC, il n’y a pas de victoire possible contre le changement climatique »

Prenant la parole à son tour, la ministre Marie Nyange Ndambo a dressé un portrait saisissant du potentiel écologique de son pays : « La RDC est le cœur vert de l’Afrique, le poumon de la planète, le réservoir d’eau douce qui nourrit des millions de vies. »

Elle a insisté sur le rôle indispensable du bassin du Congo, dont les forêts absorbent chaque année des milliards de tonnes de carbone, tandis que ses tourbières stockent des réserves colossales de carbone. Mais elle a également pointé du doigt l’asymétrie persistante entre les responsabilités globales et les moyens disponibles : « La RDC fait sa part de conservation, mais elle ne peut pas être le pompier du monde sans moyens. Elle est prête pour l’action, mais elle ne peut pas agir seule. Les promesses doivent se traduire en actes concrets. »

Une diplomatie climatique proactive et solidaire

La ministre a profité de cette tribune pour annoncer le soutien officiel de la RDC à l’initiative TFFF (Tropical Forest Forever Facilities), un fonds en cours de création par le Brésil destiné à mobiliser des financements pour les forêts tropicales. Elle a également plaidé pour une économie verte et inclusive, fondée sur la justice climatique, les transferts de technologies et des financements transparents. Selon elle, la solidarité internationale doit désormais dépasser le discours pour devenir un levier d’action réel.

Un pays-solution qui renforce ses alliances

Cette première édition de la Semaine congolaise du Climat réunit les institutions publiques, la société civile, le secteur privé, les partenaires techniques et financiers, ainsi que les communautés locales et peuples autochtones. Ensemble, ces acteurs visent à bâtir une position nationale forte en vue de la COP30, tout en définissant les bases d’une économie climatique durable.

La RDC, dépositaire du deuxième massif forestier mondial, s’impose ainsi comme un acteur stratégique et incontournable dans la gouvernance climatique planétaire. En lançant cette semaine sous le signe de l’unité et de l’action, Kinshasa s’affirme plus que jamais comme la capitale verte de l’Afrique.

JEK

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