Washington ne bluffe pas : l’annonce, par l’ARPTC, de l’octroi de la licence d’exploitation à Starlink intervient pile au centième jour du mandat de Donald Trump qui, dans son bilan de mi-parcours, a évoqué le lancement du dialogue pour la paix et le développement en RDC parmi ses réalisations. L’administration Trump est particulièrement déterminée à aboutir rapidement à un accord de paix qui, selon les toutes dernières informations, sera assorti de deux autres accords bilatéraux, avec la RDC et le Rwanda, pour ouvrir la voie aux investissements massifs des USA dans les deux pays et dans la région des Grands Lacs.
L’Autorité de Régulation des Télécoms en RDC vient, enfin, d’accorder l’autorisation d’opérer en RDC à Starlink, la puissante société d’Internet satellitaire appartenant au milliardaire americano-canado-Suf africain Elon Musk. Et le dégel du dossier Starlink, qui trainait sur les tables de l’ARPTC depuis près de deux années, n’est pas fortuit, tant sur le contexte que sur le profil du propriétaire.
Le propriétaire d’abord. Elon Musk n’est autre que le puissant Haut conseiller du président américain Donald Trump chargé de la réduction des dépenses publiques aux USA à travers le programme DOGE, le département de l’Efficacité gouvernementale (en anglais « Department of Government Efficiency »). En 100 jours de mandat de Trump, DOGE et Elon Musk ont fait économiser au Trésor américain, notamment par le démantèlement de l’USAID.
Elon MUsk et sa constellation au firmament de la puissance financière américaine
Mais Elon Musk, qui pèse 388 milliards USD de fortune, est aussi la compagnie automobile Tesla pour laquelle il voudrait s’éloigner de l’administration Trump ; SpaceX, Tesla Motors, SolarCity, Zip2, Paypal, Neuralink, The Boring Company ou encore Powerball, etc.
Mais aussi Starlink, bien sûr ; un projet d’internet satellitaire visant à fournir un réseau Internet à très haut débit au monde entier grâce à une constellation de 42.000 satellites placés en orbite, dont plus de 60 sont opérationnels depuis 2018.
Projetant surtout de diffuser un accès internet à faible latence dans les zones rurales du monde entier, Elon Musk offre un débit compris entre 50 et 150 mégabits par seconde, ce qui est bien au-delà du seuil de 30 Mbits/s de la catégorie couramment connue du très haut débit.
Starlink obtient sa licence au 100ème jour du mandat de Trump, Washington ne bluffe pas
Pour le contexte, l’annonce, par l’ARPTC, de l’octroi de la licence d’exploitation à Starlink intervient pile au centième jour du mandat de Donald Trump qui a évoqué le lancement du dialogue pour la paix et le développement en RDC parmi ses réalisations. L’administration Trump est particulièrement déterminée à aboutir rapidement à un accord de paix qui, selon les toutes dernières informations, sera assorti de deux autres accords bilatéraux, avec la RDC et le Rwanda, pour ouvrir la voie aux investissements massifs des USA dans les deux pays et dans la région des Grands Lacs.
Lors de son passage à Kinshasa immédiatement après sa désignation, Massad Boulos, cet autre milliardaire Envoyé spécial de Trump pour l’Afrique, évoquait des « investissements privés de plusieurs milliards de dollars » à part, bien entendu, le partenariat minerais contre sécurité initié par le Gouvernement de la RDC.
Le lancement de Starlink constitue donc un signal très fort émis de la proximité directe de Trump pour ne laisser aucune équivoque sur l’authenticité de sa détermination et son engagement. Déjà on pouvait noter auparavant le rapatriement des citoyens américains condamnés pour actes insurrectionnels à Kinshasa et le retrait de toutes les forces de Walikale, au Nord-Kivu, où fonctionne Alphamin, la même société minière américaine dont les déboires sécuritaires, en 2013, avaient été à l’origine de l’opération déterminante « Pomme Orange » des FARDC qui avaient défait le M23 avec le soutien du FBI, selon des sources bien introduites à l’époque.
Jonas Eugène Kota
