Décès tragique du policier Fiston Kabeya : Remember affaires Armand Tungulu, Dolly Makambo ou Rossi Mukendi ?

Elle fait bien le buzz, la dramatique affaire du décès du policier de roulage Kabeya Senda Fiston, décès que plusieurs éléments et un solide témoignage attribuent à un major de police présenté comme le chef de sécurité de la Première ministre. La Police nationale congolaise, employeur du défunt a appelé au calme et annoncé une enquête pour établir les faits et les responsabilités.

Comment donc cette affaire pourrait-elle connaître son dénouement ? Spéculant sur les éléments disponibles, certains observateurs y voient une ressemblance avec l’affaire d’Armand Tungulu, ce congolais de la diaspora qui fut retrouvé mort en détention au camp Kokolo après avoir subi le même genre de traitement par les éléments du cortège du Président Kabila.

Armand Tungulu avait été copieusement tabassé par les éléments de la Garde Républicaine qui bouclaient le cortège du chef de l’Etat qu’il avait lapidé. Après l’annonce de sa mort, la scène de sa cellule de détention fut maquillée en suicide, thèse que présenta officiellement le Gouvernement par la voix de son porte-parole Lembert Mende.

D’autres y voient plutôt une réplique de l’affaire Dolly Makambo, cet ancien ministre provincial de l’Intérieur de la ville de Kinshasa, qui fut condamné à 10 ans de prison pour le meurtre, par son garde du corps, de l’Administrateur gérant du centre médical Vijana à Lingwala.

L’affaire se rapportait au dossier de spoliation d’un terrain dans la concession du centre médical Vijana. Sieur Paluku, acquéreur du lopin de terre querellé, n’en pouvait plus de voir chaque fois anéantis les travaux qu’il entamait.

Le mercredi 30 octobre 2019 autour de 11h30’, le Ministre provincial Dolly Makambo, encadré par son escorte de policiers, débarque sur les lieux où ses hommes se mettent à invectiver et menacer les agents du Centre, allant jusqu’à promettre le trépas à quiconque oserait s’opposer à eux. Sur ces entrefaites, Belvis Nkunku, Administrateur gestionnaire de Vijana, va se présenter pour s’enquérir de la situation.

Il va être vigoureusement brutalisé par la garde et le chauffeur du Ministre Makambo. C’est dans cet imbroglio qu’un des policiers, Gaetan Ekawa alias Ekanga Nyama habillé pourtant en civil, tire de son arme et atteint mortellement l’AG avant de prendre la clé des champs.

C’est son boss, le Ministre de l’Intérieur, qui va être appréhendé, jugé et condamné pour incitation des militaires à commettre des actes contraires aux devoirs et à la discipline. Son chauffeur et le tireur fuyard furent aussi jugés et condamnés, ce dernier par défaut.

Dans le cas sous examen et selon la version partagée par le collègue du policier qui était témoin de la scène, la Première ministre ne faisait plus partie du cortège qui était revenu manifestement par instinct punitif. Si donc les choses restent en l’état et que les faits tel qu’avancés sont confirmés, la première responsabilité de ce meurtre incomberait au Commandant chef de sécurité. Cela dans la même logique d’un troisième cas bien connu : celui de la mort de Rossi Mukendi sous les tirs d’un policier, membre de l’escouade policière alors commandée par la Commissaire Carine Lokeso qui fut condamnée à perpétuité assortie de 10 ans de sûreté incompressible pour meurtre et participation criminelle.

JDW

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