Médiation angolaise entre la RDC et le Rwanda : Lourenço passe la main et demande à Tshisekedi de dialoguer avec le M23

« Il est temps pour moi de passer le témoin à un autre chef d’État concernant la médiation entre Kinshasa et Kigali ». Ainsi s’exprime, dans un entretien publié par Jeune Afrique ce jeudi après-midi, Joao Lourenço, Président angolais chargé de la facilitation des négociations entre Kinshasa et Kigali en conflit depuis 2021.

Le Président angolais assurait ces charges pour le compte de l’Union africaine dans le contexte où « notre continent traverse une période difficile marquée par des conflits – entre la RDC et le Rwanda, mais aussi au Mozambique et au Soudan –, par le terrorisme et par des changements de régime anticonstitutionnels ».

En passant ainsi la main à une prochaine présidence de l’UA qui redistribuera tous ces dossiers, Joao Lourenço lègue une dernière recommandation en s’adressant au Président congolais, Félix Tshisekedi, à qui il demande de dialoguer avec le M23, ce à quoi s’oppose le Chef de l’État congolais.

Il propose l’experience de son propre pays dont les vingt-cinq années de lutte armée se sont terminées par le dialogue entre le pouvoir en place et la rébellion de l’Unita de Jonas Savimbi. «Les autorités congolaises ont conscience de la nécessité de parler à toutes les parties, y compris au M23 », dit-il avant de révéler avoir « plaidé en ce sens auprès du Président Félix Tshisekedi en rappelant notre propre exemple. Comme vous le savez, l’Angola a connu une longue guerre civile. Pour y mettre fin, nous avons dû parler avec tout le monde. Malgré leur incursion sur notre sol, nous avons même négocié avec les forces sud-africaines du régime d’apartheid, discussions menées sous l’égide des États-Unis et qui ont abouti à la signature des accords de New York, en 1988. Puis, comme un mouvement angolais, à savoir l’Unita, faisait aussi partie du problème, nous avons également discuté avec lui le moment venu ».

Sous la guerre froide, les USA soutenaient la rébellion de l’Unita mais c’est, plus tard, la médiation de ce pays qui avait pacifié l’Angola.

JDW

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *