Le Président congolais Félix Tshisekedi ne fera pas le déplacement de Dar es Salaam où se tient, ce samedi, le sommet conjoint EAC-SADC visant la résolution de la crise entre Kinshasa et Kigali qui a culminé, la semaine dernière, avec des affrontements sanglants ayant causé plus de 3.000 morts dans la ville de Goma. Le chef de l’État congolais a délégué la Première ministre Judith Suminwa qui est arrivée ce matin dans la capitale tanzanienne où se tiennent depuis vendredi des réunions ministérielles préparatoires au sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement.
Cependant, une communication de la cellule de communication de la Primature laisse entendre que « le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, participe par visioconférence à cette rencontre des chefs d’État des deux organisations sous-régionales ».
Un sommet qui se tient dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire en République démocratique du Congo, pays membre de ces deux organisations, suite à son agression et à la présence de l’armée rwandaise sur le sol congolais.
Ce samedi, journée marathon, les dirigeants africains vont passer au crible la situation sécuritaire qui prévaut dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Des allocutions du Président de la SADC, Emmerson Mnangagwa du Zimbabwe, et du Président de l’EAC, William Ruto du Kenya sont attendues ; le programme prévoit le début des travaux à 9h pour se terminer autour de 15h.
Des interventions qui seront précédées par le mot de l’hôte du sommet, Dr. Samia Suluhu Hassan, Présidente de la République Unie de Tanzanie et Présidente de l’Organe de coopération en matière de politique, défense et sécurité de la SADC.
EAC-SADC, sommet des enjeux importants
Malgré les multiples dénonciations du soutien du régime rwandais aux M23 faites par la RDC, la violation de l’intégrité territoriale d’un pays indépendant n’a pas cessé de choquer la planète jusqu’à l’occupation d’une partie de la province du Nord-Kivu. Un événement qui continue de provoquer des manifestations partout dans le monde, appelant au retrait des forces rwandaises du sol congolais ainsi que l’ouverture des enquêtes sur l’horreur commis sur des populations civiles et militaires afin que les auteurs soient sévèrement sanctionnés selon les principes universels.
Hier, c’était au tour du Conseil des Nations Unies pour les droits de l’homme de pointer la responsabilité du Rwanda dans les crimes et graves violations perpétrés dans cette partie de la RDC.
Kinshasa, comme le dit toujours le Chef de l’Etat, attend de ses pairs de la sous-région une résolution ferme appelant notamment à un cessez-le-feu et au retrait des forces rwandaises du sol congolais.
À travers cette rencontre de tous les enjeux, plusieurs observateurs souhaiteraient tester la crédibilité des organisations sous-régionales, espérant qu’il est possible de trouver un accord de paix sans pillage des ressources naturelles appartenant aux Congolais.
Suminwa, la Cheffe du Gouvernement d’un pays qui connaît le prix de la paix
Maintes fois, la RDC a fait montre de sa disponibilité à dialoguer avec sincérité et à privilégier les initiatives africaines telles que le processus de Luanda et celui de Nairobi. Dar es Salam est une preuve de plus que le pays veut la paix pour booster son développement et porter la locomotive de l’Afrique centrale.
Les dernières statistiques des organisations internationales annoncent plus de trois mille morts à Goma, des morts de trop dans une zone qui connaît trois décennies d’agression.
Autant rappeler que la consolidation d’une paix durable aussi bien entre communautés congolaises qu’avec les pays de la région fait partie des objectifs du pilier 2 du Programme d’actions du Gouvernement Suminwa.
Congo Guardian (Avec Celcom/Primature)