Le Président de la République a lancé, ce lundi à Kinshasa, les travaux des états généraux du portefeuille de l’État. Le Ministre du portefeuille a, à cette occasion, fait un diagnostic sans complaisance des maux qui rongent ces entreprises avant de tracer les pistes de solutions.
Jean Lucien Bussa a, entre autres , relevé les lacunes qui rongent ces unités dans le respect des règles de gestion et de collaboration entre les différents organes statutaires.
« S’agissant de la gouvernance des entreprises du Portefeuille de l’État, il convient d’épingler le fait qu’elles demeurent un sujet de préoccupation majeure », a fait savoir le patron du Portefeuille national. Il a révélé , entre autres, que ces entreprises sont souvent paralysées par des conflits internes et des dysfonctionnements structurels.
Le non-respect des règles de gouvernance par certains mandataires publics alimente cette situation, selon lui.
Le ministre Bussa s’est également attardé sur le rôle des conseils d’administration qui, selon lui, se délitent de leur mission d’orientation et s’immiscent dans la gestion quotidienne des comités de gestion. « Elles se caractérisent […] par une collaboration dysfonctionnelle des organes statutaires et l’inefficacité du conseil d’administration qui, au lieu de fonctionner comme organe stratégique, veut verser dans la gestion budgétaire », a-t-il dénoncé. Avant de noter que cette dérive entrave la prise des décisions stratégiques et compromet la performance globale des entreprises.
Bussa a aussi stigmatisé l’attitude des directeurs généraux qu’il a accusés d’être réticents à appliquer les directives des conseils d’administration et à se soumettre aux mécanismes de contrôle.
« Les directeurs généraux, quant à eux, exécutent difficilement les décisions du conseil d’administration et sont résistants aux contrôles », a-t-il ajouté pour noter que cette situation affaiblit davantage les entreprises du portefeuille qui ont du mal à jouer leur rôle dans la croissance économique et le développement social de la RDC.
Les états généraux des entreprises publiques, ouverts par le président Félix Tshisekedi, se veulent un cadre de diagnostic approfondi et de proposition des réformes structurelles. Le thème retenu pour ces assises, « Faire des entreprises du portefeuille de l’État un puissant levier de la croissance économique et du développement social de la RDC », se rapporte à l’ambition de repositionner ces institutions comme des moteurs de développement.
Jean-Lucien Bussa a appelé à des réformes courageuses et à une gestion plus rigoureuse des entreprises publiques, tout en invitant les participants à réfléchir à des solutions pérennes.
Pendant cinq jours, les participants sont appelés à poser le diagnostic de ce secteur, en examinant les maux dont souffrent la plupart des entreprises du portefeuille de l’État. A l’issue de ces états généraux, elles devraient devenir plus performantes et accroître efficacement leur contribution au budget de l’État.Les travaux sont organisés autour de six panels :
Le premier panel portera sur le cadre juridique, institutionnel du portefeuille de l’Etat et la réforme des entreprises publiques
Le deuxième panel sera consacré à la gouvernance des entreprises du portefeuille de de l’Etat
Le troisième panel s’attèlera sur l’amélioration de la performance des entreprises publiques
Le contrôle de la gestion, la lutte contre la corruption et le détournement est la matière du quatrième panel
Le cinquième panel s’orientera vers la relance des entreprises du portefeuille
Enfin le sixième panel traitera du portefeuille de l’Etat et le développement social.