L’image de la RDC face aux manipulations politiciennes : La sape contre Judith Suminwa plombe la coopération et les investissements

Depuis plusieurs décennies, l’essor de la République démocratique du Congo est plombé par l’instabilité politique et institutionnelle. A cela s’ajoutent les conflits armés récurrents avec la multiplicité des groupes armés, des rebellions et les agressions étrangères à répétition.

Les négociations politiques, sous plusieurs dénominations, qui jalonnent la vie sociopolitique nationale depuis la conférence nationale souveraine sont symptomatiques de cette instabilité. Et les spécialistes en développement ne se font pas prier pour dire que cette instabilité affecte durablement l’essor de tout pays qui se retrouve en ce genre de situation. Et en RDC, la documentation est abondante pour démontrer cette corrélation entre instabilité et sous-développement.

Tous les rapports du FMI et de la Banque mondiale de c’est trois dernières décennies reviennent très régulièrement sur cette préoccupation, que ce soit pour la RDC et pour d’autres pays dans le même genre de situations.

La stabilité de la majorité postélectorale de 2019 mise à mal

On avait espéré que l’instauration de la démocratie, notamment par le recours aux élections pour donner la voix au peuple, allait apporter cette stabilité tant espérée. Et les dernières élections de 2019 ont renforcé cet espoir au regard de la majorité plus que confortable dont jouit le nouveau régime à tous les niveaux, tant national que provincial jusque, pour la toute première fois depuis l’indépendance, à l’échelon communal.

C’est pourtant sous ce contexte théoriquement favorable que se manifestent de nouvelles poussées qui mettent à mal cette cohésion et cette stabilité institutionnelles supposée. La campagne de sape menée actuellement contre la première ministre Judith Suminwa est révélatrice d’un certain malaise qui couve au sein de la large majorité USN, s’il ne s’agit pas de l’agitation de groupuscules internes en quête de positionnement jusqu’à affecter tout l’édifice politique et institutionnel national.

Des arguments spécieux pour des intérêts égoïstes

On a, en effet, beau chercher les arguments à l’étai de l’échec allégué de la première Première ministre du Congo indépendant pour ne déboucher que sur des supputations dignes de manipulations visant à obtenir des ajustements afin de satisfaire certains intérêts individuels. Pour l’essentiel, les pourfendeurs de Judith Suminwa lui reprochent de n’avoir pas pu, en 100 jours seulement, relever le défi de la révolution numérique nationale qu’elle a évoquée dans son programme adopté à l’Assemblée nationale.

Ils lui reprochent également de n’avoir pas été en mesure, dans le même laps de temps, de changer le vécu social des congolais, d’améliorer l’économie nationale et de juguler la crise sécuritaire, etc. Tout ça en 100 jours !

Pas besoin d’une intelligence particulière pour déceler aussi bien la mauvaise foi que l’irrationnalité d’une telle approche de la part de ces croisés d’une autre époque. Ceux-là même qui sont censés savoir que le programme du Gouvernement adopté au Parlement doit se voir adjoint les moyens pour son implémentation.

Ces moyens ne sont autres que le budget actuellement en examen à l’Assemblée nationale.

Cette évidence élémentaire suffit pour déceler une intention manifeste de nuire de la part de ses auteurs. En effet, la question est de savoir si les auteurs de cette équipée déstabilisatrice, dont l’épicentre se localise clairement au sein de la même majorité de Suminwa, ont conscience de l’impact de leurs actions malfaisantes sur la vie nationale dans son ensemble.

L’image du pays écorchée, la coopération et les investissements hypothéqués

Cette image d’instabilité politique et institutionnelle que l’on fait projeter pour des intérêts particuliers colle à l’image même du pays et ne manque pas de parler aux partenaires extérieurs que les dirigeants nationaux approchent pour les impliquer dans le relèvement et le développement du pays. L’argent n’aime pas le bruit, dit un adage qui est tout aussi valable à l’échelle étatique.

Que pense-t-on de ce que pourraient faire des investisseurs convaincus, mais qui se retrouvent confrontés à une telle image d’instabilité ? Il est bien connu, en effet, qu’aucun investisseur ne se risquerait à placer ses investissements dans un pays instable, et la RDC est, malheureusement, catégorisée parmi ces pays à hauts risques.

Depuis plusieurs mois, le Gouvernement, à travers l’ANAPI notamment, s’emploie à améliorer le climat des affaires afin d’attirer plus d’investisseurs. Les contacts multipliés par le chef de l’Etat en personne, ainsi que la Première ministre comme tout récemment en Belgique, s’inscrivent dans le cadre des assurances à donner aux partenaires bi et multilatéraux.

Mais le plus grand ambassadeur de la RDC ne saurait être autre que l’image rassurante qu’elle doit projeter.

Laxisme suspect à l’USN et à l’UDPS

Or, la campagne de sape contre la Première ministre, surtout sur base d’arguments sans aucun fondement comme relevé plus haut, ne concoure qu’à plomber ces efforts d’attrait des investisseurs et de relance de la coopération.

Autre exemple, la dixième rencontre business Makutano qui va réunir à Kinshasa 1000 grandes personnalités du monde des affaires à travers le monde pour un new deal des affaires.

Quelle image pense-t-on que ces hôtes reçoivent avec cette campagne de sape institutionnelle et que peut-on attendre d’eux comme engagement avec cette image d’incertitude qu’ils pourraient emporter du pays ?

Face à cette situation, les bonzes de la majorité devraient prendre leurs responsabilités pour rétablir la discipline dans leurs rangs. Il est vrai qu’à l’USN, particulièrement au sein de l’UDPS d’où émane principalement la fronde anti Suminwa, on parle toujours de vitalité de démocratie pour justifier ce que l’on réduit toujours trop facilement au respect de la liberté d’expression.

Mais on oublie trop souvent ici que toute liberté à son versant de responsabilité et qu’après tout, dans une démocratie, sa vitalité se vit dans un cadre bien approprié qu’est le Parlement.

Les voix discordantes relèvent de la cinquième colonne qui, en prospérant ainsi jusqu’à ébranler les fondements de la république pour des intérêts individuels, accusent ceux qui sont censés entretenir la discipline dans les rangs mais ne le font pas…

Dossier à suivre

Jonas Eugène Kota

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