À l’occasion de la Semaine nationale du Climat, la ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Nouvelle Économie du Climat, Marie Nyange Ndambo, a franchi une étape inédite dans la gouvernance environnementale en République démocratique du Congo (RDC). Elle a tenu, ce vendredi à Kinshasa, une rencontre stratégique avec les délégués de la société civile environnementale, marquant ainsi une volonté claire d’instaurer une nouvelle ère de concertation et de transparence avant la participation du pays à la COP30 prévue à Belém, au Brésil.

Une ministre qui prône la gouvernance ouverte
S’adressant aux représentants de la société civile, la ministre Ndambo a tenu à affirmer sa vision inclusive : « J’attache une importance capitale à la société civile. Les portes du ministère sont ouvertes. À tout moment lorsque vous ressentez le besoin, n’hésitez pas, venez vers moi et nous allons parler comme les enfants de la même famille. »
Cette main tendue a été perçue comme un signe fort d’ouverture institutionnelle, rompant avec les pratiques souvent verticales du passé. Pour la société civile, cette posture traduit un tournant dans la gouvernance environnementale de la RDC, qui s’oriente vers un modèle participatif et collaboratif.
Un appel à une concertation permanente
Joseph Bobia Bonkaw, chef de la délégation de la société civile, a salué cette dynamique tout en plaidant pour la mise en place d’un cadre permanent de dialogue entre le ministère et les organisations non étatiques.
« Excellence, nous vous rassurons de notre disponibilité », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Nous souhaitons que ces rencontres se tiennent régulièrement pour échanger ensemble sur des sujets cruciaux du secteur. »
La ministre a répondu favorablement à cette proposition, annonçant la création prochaine d’un mécanisme formel de concertation. Elle a également invité les organisations environnementales à désigner dix experts pour participer activement aux travaux conjoints de réflexion et de suivi des politiques publiques.
Les chantiers prioritaires sur la table
Les échanges ont également permis d’aborder plusieurs dossiers sensibles au cœur de l’action environnementale congolaise :
- la gouvernance souveraine du marché carbone, enjeu stratégique pour la valorisation économique des forêts congolaises ;
- le Couloir vert Kivu–Kinshasa, projet structurant de développement durable et d’intégration territoriale ;
- la lutte contre l’exploitation illégale du bois, avec la proposition de missions mixtes (administration–société civile) dans les provinces forestières pour renforcer la surveillance et la transparence.
Ces discussions interviennent dans un contexte où la RDC, dotée de la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, cherche à consolider son rôle d’acteur central de la gouvernance climatique mondiale, tout en garantissant une gestion équitable et durable de ses ressources naturelles.
Une diplomatie environnementale fondée sur la participation
Cette ouverture marque une continuité logique de la stratégie prônée par Marie Nyange Ndambo depuis son arrivée au gouvernement en août 2025. Sous sa houlette, le ministère mise sur la concertation nationale, la transparence et la co-construction des politiques climatiques. À l’approche de la COP30, cette orientation vise à porter une voix congolaise unifiée et crédible sur la scène internationale.
En donnant à la société civile un siège à la table décisionnelle, la ministre Ndambo entend transformer la gouvernance environnementale en RDC en un modèle participatif, aligné sur les standards internationaux de transparence et de responsabilité partagée.
JDW

