Presse/Freddy Mulongo : Entre journalisme pur et activisme anarchique, la mémoire de son illustre père souillée (CP)

Freddy Mulongo. Le nom n’est plus à chercher, le personnage non plus. « Journaliste » atypique dans le firmament médiatique en RDC et en France, l’homme roule sa bosse dans ce secteur où, depuis ces trente dernières années, il est bien difficile de le profiler parmi les différents métiers du secteur médiatique classique.

Mulongo s’est, en effet, fait plus une réputation d’activiste anti-régimiste dans l’histoire de la tumultueuse démocratie congolaise. Difficile, en effet, de le couler dans le moule du journalisme pur au regard de sa littérature dont il fait joncher les allées des éditions bon marché avec des publications dont le vitriol contre les acteurs politiques congolais a fait son identité d’activiste plutôt que du professionnel dont le métier classique et universel est de collecter, traiter et diffuser l’information.

Aujourd’hui, après un long passage à vide sans se mettre des victimes sous la plume, Freddy Mulongo s’est trouvé de nouveaux clients sur lesquels il passe son vitriol à cœur joie. Mais les observateurs ont vite fait le tour de ses pamphlets pour ne trouver rien de spécial, sinon un chapelet d’aigreurs d’un désespéré parmi tous ceux de la diaspora congolaise qui tirent leur pitance dans la diatribe contre tous ceux et ce qui s’identifie comme pouvoir.

A 60 ans d’âge, il est désormais difficile, voire désespérant d’attendre autre chose de plus utile de sa part. Seuls quelques éditeurs de seconde zone en ligne peuvent encore lui fournir des opportunités de se gargariser l’égo avec ses propos dans lesquels aucun professionnel digne de ce nom ne peut espérer se retrouver.

Il se fait, cependant, que c’est au sein de cette même profession que Mulongo s’est fait un « nom », cassant le sucre de sa notoriété sur l’image d’honnêtes gens, même si on peut ne pas les aimer.

Les habits d’anarchiste…

Les histoires de chasse ne pourront que conter la gloire des chasseurs tant que les lions n’auront pas leur propre historien, dit un adage ; mais Umberto Eco a vu juste de dire qu’« aujourd’hui les réseaux sociaux ont donné le droit à la parole à des légions d’imbéciles qui, avant, ne parlaient qu’au bar et ne causaient aucun tort à la collectivité ».

Ne faut-il pas en dire autant du sieur Mulongo que les kinois virent débarquer de la diaspora congolaise en ces débuts des années démocratisation-transition pour se positionner dans le firmament de la presse locale déjà aussi bouillonnante. L’homme se positionne « stratégiquement » dans le créneau des « radios communautaires », mais jusqu’à la fin de son aventure à Kinshasa, il n’en laisse aucune trace professionnelle, lui qui peut être pourtant compté parmi les pionniers de ce domaine des radios associatives communautaires au Congo-Zaïre.

A la tête de sa radio « Réveil FM », en effet, Freddy Mulongo tente de cloner « Radio Panic » qui va très vite prendre pignon dans l’espace médiatique de la RDC sous la dénomination de Top Congo FM jusqu’à  ce jour.

En fait de radio digne de ce nom, Freddy Mulongo se livre plutôt, tantôt comme un « radioteur » des quartiers périphériques des métropoles françaises d’où il vient, tantôt comme simple blogueur dans les premiers espaces virtuels disponibles pour se livrer à un activisme politique qui accroche vite dans cet espace médiatique au discours persifleur dominé par la presse écrite.

Ses « ennuis » commencent lorsque la Haute Autorité des Médias (HAM), le régulateur des médias né de l’accord global et inclusif de Sun City, s’emploie à organiser et assainir l’espace médiatique, notamment en exigeant que chaque radio et chaque télévision soumette un cahier de charge justifiant son statut de radio associative (communautaire) ou commercial et d’information générale. « Réveil FM » est pris à défaut, alors que son fondateur, Freddy Mulongo, préside l’Association des radios communautaires (ARCO) – dont il est co-fondateur – qui évolue aux côtés de l’ANEAP, l’Association nationale des entreprises audiovisuelles privées connues comme médias commerciaux et d’informations générales.

Sans cahier de charge ni grille des programmes connus, « Réveil FM » diffuse de la musique à profusion entre quelques programmes de journal parlé ou de discussions politiques extrémistes sans aucun rapport avec la directive de la HAM définissant une radio communautaire qui est astreinte à ne pas se livrer à des programmes à caractère politique.

Face à la confusion des genres dans laquelle elle se livre malgré les rappels à l’ordre du régulateur, et alors qu’elle est en défaut de justification des papiers, « Réveil FM » est suspendue de diffusion avec une demi-douzaine d’autres radios et télévisions se trouvant dans la même situation.

Des employés dribblés et désabusés

Entretemps, Freddy Mulongo joue à cache-cache avec les quelques collaborateurs qu’il emploie et qu’il a du mal à rémunérer, tantôt en les embarquant dans la logique d’une radio effectivement communautaire et donc qui n’est pas appelée à produire des revenus (sollicitant indirectement leur bénévolat), tantôt en les nourrissant de promesses de rémunérations, leur faisant miroiter des financements de partenaires comme l’Institut Panos Paris, le GRET ou encore NIZA, etc.

Jusqu’au jour où ces pauvres collaborateurs vont trouver désormais portes closes au local que la radio louait à l’immeuble « Veve Center » du célèbre musicien Kyamwangana Verckys. L’enseigne de la radio va rester quelques temps accrochée au balcon du bâtiment comme un vestige des moments tumultueux de sa petite existence avant de disparaître.

Freddy Mulongo était, entretemps, déjà retourné à la diaspora, paré du manteau de « martyr » qu’il s’est confectionné avec les matériaux de son anarchie face à l’autorité du régulateur des médias en RDC. Affublé désormais de ce statut de journaliste persécuté avec son média bâillonné, statut pourtant bâti sur l’anarchie, l’homme ne s’en sépare plus et en tire plutôt le meilleur parti en réussissant à se faire accréditer à l’Elysée, au Quai d’Orsay et même plus loin, à Strasbourg et à Bruxelles auprès des instances de l’Union européenne, à New-York auprès des Nations-Unies, etc.

C’est donc cette carrière d’anarchiste qui permet à Freddy Mulongo de rouler sa bosse ces dernières années en se livrant à toutes les libertés et les licences sur des citoyens dont il dénie tout droit à l’image sous prétexte qu’ils seraient des hommes et des femmes publics.

Quand Freddy Mulongo trahit la mémoire de son père Freddy Mulongo

Entre journalisme pure, anarchie et perdition, il n’y a pas photo avec Freddy Mulongo qui, par son comportement, trahit la mémoire de son illustre père dont il est pourtant le fils qui porte ses  nom et prénoms. Freddy Mulongo Mulunda Mukena, puisque c’est de lui qu’il s’agit, fut ce célèbre footballeur zaïro-congolais qui fut champion d’Afrique en 1968 avec les Léopards et justifia d’une carrière élogieuse l’ayant conduit d’Anglebert (Mazembe) à Imana (Motema Pembe) en passant notamment par le Standard de Liège et le RCS Verviers en Belgique.

Décédé en 2015, Mulongo Freddy termina son parcours en politique comme Ambassadeur Itinérant de Laurent-Désiré Kabila, son ami d’enfance, après avoir été Commissaire du peuple (député) dans les années fastes (’70) du mobutisme.

Homme d’affaires prospère, mais aussi ingénieur mécanicien à l’Office des routes, il était également amateur de l’art d’Orphée. Les « Belgicains » de l’époque se souviennent de lui lorsqu’il se faisait accompagner par le groupe musical « les Vipères ».

Mais Freddy Mulongo Mulunda Mukena, c’est aussi un promoteur médiatique qui avait à son compteur des titres et revues de grand renom tels que le célèbre « jeunes pour Jeunes » trans-générationnelle, « Likembe », « Kake », « Mangala » et le photo-roman « Motema ». Dans ce même secteur médiatique, Freddy Mulongo M.M a laissé ses empreintes en ayant participé à l’implantation de treize (13) stations terriennes de radio-télévision sur les axes Kinshasa-Lubumbashi et Kinshasa-Matadi après avoir supervisé la construction de la cité de la Voix du Zaïre.

Un élogieux pedigree que souille avec ignominie l’un de ses propres rejetons, de surcroit celui qui porte ses noms…

Olivier Leduc Kalenga (Un ami désabusé resté à Kin)

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