Coopération internationale : Kagame a dilapidé 1 milliards $ d’aide internationale pour agresser la RDC, Londres dénonce et gronde

Le Ministre britannique des affaires étrangères a révélé que le gouvernement rwandais a dilapidé 1 milliard $ d’aide au développement (dont près de 32 millions de £ d’aide bilatérale du Royaume-Uni) fournie par la communauté internationale pour envahir la RDC, rapporte, le 29 janvier, le journal britannique The Guardian. David Lammy a dit l’avoir signifié au Président rwandais Paul Kagame dans un appel téléphonique dimanche dernier et en avoir également parlé avec le Secrétaire d’État américain, Marco Rubio.

Le chef de la diplomatie britannique a signifié la désapprobation de son pays et mis en garde Paul Kagame contre ses pratiques en le mettant en garde sur une éventuelle suspension de l’aide. « Tout cela (Ndlr : l’aide financière) est menacé lorsque vous attaquez vos voisins, et nous sommes clairs sur le fait que nous ne pouvons pas laisser des pays remettre en question l’intégrité territoriale d’autres pays », a dit le chef de la diplomatie britannique au Président rwandais à qui il a ajouté, toujours selon The Guardian : « Tout comme nous ne le tolérerons pas sur le continent européen, nous ne pouvons pas le tolérer où que cela se produise dans le monde. Nous devons être clairs à ce sujet ».

La diplomatie britannique change son narratif sur Kagame

Cette prise de position de la diplomatie britannique montre son nouveau regard sur la crise et le comportement de Kagame après que Londres ait montré une certaine commisération sur le Rwanda lors des deux réunions publiques spéciales du conseil de sécurité sur la situation en RDC. Elle marque « une rupture avec la politique britannique beaucoup plus favorable au Rwanda menée par les précédents gouvernements travaillistes et conservateurs – ainsi que par des personnalités influentes telles que Tony Blair », commente le confrère The Guardian.

La nouvelle diplomatie britannique se dit donc touchée par la situation prévalant actuellement sur terrain. La coalition RDF M23-AFD s’est emparé de la ville de Goma, exacerbant un conflit qui a tué des centaines de milliers de personnes et déplacé plus d’un million de personnes depuis sa récente résurgence.

Pour la nouvelle diplomatie britannique, la rhétorique rwandaise sur l’utilisation, par le gouvernement congolais, des « résidus » des FDLR, la milice hutue identifiée comme responsable du génocide rwandais de 1994, ne tient plus. C’est une affirmation avec laquelle Blair sympathise, mais cela ne devrait plus avoir d’impact malgré les quinze années pendant lesquelles l’Institut Tony Blair a agi en tant que consultant auprès du gouvernement rwandais.

À Londres, la guerre dans l’est de la RDC est désormais regardée sous un nouveau jour, celui d’un conflit orchestré pour faire main basse sur les ressources minières de la RDC avec la complicité de puissances étrangères. Selon l’autorité minière rwandaise, les revenus des exportations de minerais du Rwanda en 2022 ont atteint un montant record de 1,1 milliard de dollars. Des ressources provenant, de toute évidence, de la RDC, car le Rwanda ne regorge pas de gisements des ressources qu’il exporte.

Rébellions pour couvrir les pillages

« L’une des raisons pour lesquelles le M23 est si actif au Nord-Kivu se trouve sous terre, avec ses riches gisements de minéraux – coltan, cassitérite et tungstène », écrit notre confrère britannique The Guardian qui rappelle aussi les révélations allant dans le même sens de Bintou Keita, chef de la mission des Nations Unies en RDC.

Celle-ci a, en effet, déclaré au Conseil de sécurité en septembre 2024 que « le blanchiment criminel des ressources naturelles de la RDC sorties clandestinement du pays renforce les groupes armés. »

La prise de Goma rentre dans une stratégie claire de facilitation du facilitation de l’exportation de ces précieux minerais.

JDW

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *