Plusieurs manifestations spontanées sont observées actuellement à Kinshasa où la population exprime son soutien aux FARDC et aux institutions, et dénonce « l’inaction » de la communauté internationale face à l’agression rwandaise contre la RDC et « le soutien » de certains pays au régime de Paul Kagame, le Président du Rwanda.
Après le boulevard Lumumba, à Limete, où la circulation a été perturbée avec la manifestation des « Forces du progrès », jeunesse de l’UDPS – parti présidentiel -, d’autres groupes de manifestants sont signalés devant les ambassades de France, au rond point Socimat côté centre-ouest de la ville, et des USA en plein centre-ville vers la Gare centrale de Kinshasa. Les manifestants brûlent des pneus et scandent des slogans hostiles devant ces ambassades dont les pays sont accusés de soutenir le régime de Kagame.
D’autres groupes de manifestants sont localisés au rond-point Mandela, se dirigeant vers le centre-ville où des pneus sont brûlés sur le boulevard du 30 juin à la hauteur de l’immeuble ex-Sozacom.
La police est présente à ces différents points, tentant timidement de disperser les manifestants, alors que la circulation a cessé sur le boulevard du 30 juin. Plusieurs employés arrivés tôt en ville sont bloqués dans leurs bureaux d’où ils observent et filment les différentes scènes.
A Kintambo magasin, une manifestation spontanée s’est également créée. Les manifestants interdisent toute circulation et dispersent les commerçants. Les commerces qui étaient ouverts le matin sont en train de fermer.
Ce genre de manifestations se propagent progressivement à travers la ville par les motards qui se promènent en bandes avec des rameaux accrochés à leurs engins. La même situation s’observe dans plusieurs autres quartiers, notamment à Pompage, entre Ngaliema et Mont Ngafula, où les commerçants sont en train d’être dispersés.
Même situation du côté de la Tshangu, à l’Est de la ville vers l’aéroport de Nd’jili, où les manifestants font face aux forces de l’ordre qui tentent de maintenir la circulation sur le boulevard Lumumba.
Des jeunes circulent également sur des avenues avec des rameaux et des pneus usés qu’ils brûlent par endroits sur la chaussée.
Le front diplomatique en activité
Le front diplomatique demeure sur la brèche malgré la poursuite des combats à Goma entre les forces régulières congolaises et l’armée rwandaise alliée aux M23-AFD.
La RDC a, en effet, saisi la présidence du Conseil de Sécurité de l’ONU pour une deuxième réunion publique sur la situation sécuritaire qui prévaut dans l’Est du pays, après la réunion de dimanche dernier. Le Conseil de Sécurité se réunira ce mardi 28 janvier à 15h00, heure de New York, 21h00, heure de Kinshasa.
D’autre part, saisie par la RDC, la Côte d’Ivoire, qui assure la Présidence du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, convoque une réunion ministérielle d’urgence ce même mardi 28 janvier à 14h00 (heure de Kinshasa), 16h00 (heure d’Addis-Abeba).
Par contre, Kinshasa a décliné sa participation au sommet extraordinaire de l’EAC convoqué par le Président kényan William Rutho.
« Il est clair que face à la situation qui prévaut en ce moment, le Président ne pourra aller à ce sommet », a déclaré sa porte-parole, Tina Salama sur les colonnes de Jeune Afrique. Elle a précisé que bien que Félix Tshisekedi salue l’initiative des chefs d’États de l’EAC, la RDC continue avec le processus de Luanda en cours.