Après un premier report à ce 7 août, officiellement pour des raisons de logistique, l’élection du bureau définitif du Sénat est, cette fois-ci, renvoyée sine die. Dans le communiqué l’annonçant, le Bureau provisoire évoque les difficultés, au sein des familles politiques, à se fixer sur les candidatures à présenter aux différents postes conformément à l’article 28.4 du Règlement intérieur.
En clair, aussi longtemps que ces familles politiques, en fait l’Union Sacrée, n’auront pas fini de faire des réglages sur les ambitions des uns et des autres dans le cadre bien compris du partage du gâteau qu’est la République, celle-ci restera bloquée. En fait de partage, et plus concrètement, il s’agit de savoir qu’est-ce qui doit revenir à Bahati, où caser le patriarche Jonas Mukamba, comment gérer Sama Lukonde, etc., comme si tout cela constitue les urgences qui se posent à la Nation.
La mise en place du Bureau définitif du Sénat pendant cette période de Vacances parlementaires devrait pourtant être propice pour donner le temps à la mise en place, cette fois-là, des cabinets des différents membres du bureau car, là aussi il faut gérer les recommandations des mêmes familles politiques.
Mais les acteurs politiques ne se préoccupent pas d’un tel réglage de timing digne de bons manager pour que, dès la rentrée parlementaire, le travail commence effectivement.
Il faut rappeler, à ce sujet, cette autre instruction qu’Augustin Kabuya, Secrétaire général de l’UDPS, avait donné à tous les ministres issus du parti présidentiel, de suspendre la composition de leurs cabinets en attendant de recevoir les listes des recommandés du parti. Malgré le délai fixé dans le communiqué ayant fait cette annonce, plusieurs cabinets ne sont toujours pas constitués à ce jour.
Déjà trois mois d’emolulements et des frais de vacances parlementaires sans travail
Puisque le temps c’est l’argent, l’on se rend compte de comment l’élite politique congolaise prend avec autant de légèreté ce genre de situations qui subordonnent la vie de toute la Nation à la volonté d’une clique de personnes regroupées en des associations qui, comme l’Union sacrée, n’ont même pas d’existence légale. Et pendant ce temps, c’est-à-dire que depuis que la législature a débuté voici trois mois, les honorables Sénateurs perçoivent leurs émoluments sans avoir travaillé. Ils sont partis en vacances aux frais du Trésor public sans avoir travaillé non plus, et reviendront sans aucun rapport à faire puisqu’il n’y aura encore personne pour les réceptionner et les traiter, le bureau chargé de le faire n’étant pas encore mis en place.
Enretemps, les Sénateurs de la troisième législatures continuent de réclamer à Pascal Kinduelo trois mois d’emolulements et d’avantages estimés à plus de 13 millions de dollars. 13 millions qui, dans nos milieux ruraux, peuvent représenter au moins 130 écoles (à 100.000 la pièces) ou autant de centres de santé clé en main.
La Nation est témoin, et elle appréciera.
JEK