Kinshasa/Environnement : Ngobila a légué à la ville 1 an de déchets, soit 3.000.000 de tonnes que Bumba doit évacuer

La ville de Kinshasa produit 3 millions de tonnes de déchets solides par an, soit une moyenne de 8.200 par jour ou encore de 350g à 750g par habitant selon sa commune d’habitation. C’est Didier Tenge Litho, ministre provincial de l’environnement, qui a livré ces statistiques au cours de la deuxième table ronde sur l’assainissement de la ville de Kinshasa organisée dernièrement par la cellule des infrastructures du ministère national des infrastructures et travaux publics.

Arrivé aux affaires, le gouverneur Daniel Bumba s’emploie à éponger cette ardoise puante. Le 10 juillet dernier, il a annoncé son intention de relancer l’opération « Coup de poing » pour nettoyer la ville.

Daniel Bumba a, en effet, rencontré la Ministre des affaires foncières, Acacia Bandubola, des espaces pour aménager des centres d’enfouissement des déchets.

« Nous avons échangé sur la nécessité de mettre à notre disposition une décharge parce que nous allons lancer dans les jours qui viennent une grande opération coup de poing pour essayer de nettoyer Kinshasa », a-t-il fait savoir avant de révéler : « Kinshasa, à ce jour, compte plus de 3 400 000 tonnes de déchets alors qu’à côté, il n’y a pas des centres de décharge, des centres d’enfouissement. Le seul centre que Kinshasa avait, a aujourd’hui des problèmes qui nécessitent des expropriations ».

Des programmes qui se succèdent, des immondices qui prospèrent

Ngobila avait fait lancer à Tshisekedi l’opération « Kin Bopeto » avec du matériel aratoire

De quelle efficacité pourrait être le nouveau front « coup de poing » contre l’insalubrité désormais légendaire de la ville de Kinshasa ? Question d’intérêt au regard de tous les programmes précédents qui se sont succédé tandis que prospérait cette insalubrité. On rappelle, par exemple, qu’en 1977, une « Opération Kin Propre » qui, sans succès, sera suivi avec la même infortune par le célèbre « Salongo » qui se pratique encore aujourd’hui mais en terme de collecte de taxes de salubrité aux marchés et aux différents points de petits commerces qui demeurent toujours crasseux.

Pas de succès, non plus, pour le tristement célèbre « Kin-Bopeto » que Gentiny Ngobila avait fait lancer par le Chef de l’État avec du matériel aratoire.

Pendant 8 ans, l’Union européenne avait financé le Projet d’appui à la réhabilitation et l’assainissement urbain de la ville de Kinshasa (PARAU) pour un coup mensuel de Usd 1 million. Ce programme, organisé avec quelques communes pilote, disposait d’un centre d’enfouissement technique et des stations de transfert des ordures ménagères, et employait 140 agents.

Les autorités kinoises devaient prendre la relève en 2015 alors que l’Union européenne était parvenu à un rythme d’évacuation de 9.000 tonnes de déchets chaque semaine à travers les stations de transfert érigées dans neuf des vingt-quatre communes de la capitale.

Cependant, la ville, qui avait également hérité de tout le matériel, s’essouffla très tôt par manque de moyens financiers alors que le partenariat passé avec l’Union européenne engageait la ville à réaliser des réserves sur les différentes taxes d’assainissement déjà existantes à l’époque.

JDW

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