Ne Muanda Nsemi : Parcours d’un mi-politicien, mi-défenseur culturel et mi-gourou d’une secte

Ne Muanda Nsemi s’est éteint ce mercredi 18 octobre à la clinique Nganda de Kinshasa, ses suites d’une longue maladie. Cette disparition marque la fin de parcours d’un personnage atypique, mi-politicien, mi-défenseur culturel et mi-Gourou spirituel.

De son vrai nom Zazacharie Badiengisa, Ne Muanda Nsemi – qui signifie esprit créateur » en Kikongo est décédé à l’âge de 77 ans au terme d’un parcours particulièrement mouvementé. Originaire du Kongo Central, il se présente au public comme visionnaire et, au départ à la fois héritier spirituel de Simon Kimbangu et de Joseph Kasa-Vubu, premier président de la RDC.

Autant il mène un combat qu’il veut politique, autant il se distingue par une lutte identitaire sur la suprématie du peuple Kongo. Il prône alors l’autonomie de sa province et promet de réhabiliter du royaume Kongo tel qu’il s’étendait au 19ème siècle, s’étendant de la RDC au Gabon en passant par l’Angola et le Congo-Brazzaville.

Sur un autre volet, ne Muanda Nsemi mène son activisme à la tête du mouvement politico-mystique « Bundu Dia Kongo » à partir des années 1969, avant de prendre de l’ampleur à partir de 1986. Banni en 2007, ce mouvement va être rebaptisé « Bundu Dia Mayala » pour devenir officiellement un parti politique.

A la tête d’une milice de jeunes dénommés « Makesa » (soldat, en kikongo), il se distingue particulièrement par son opposition au régime de Joseph Kabila qu’il traite de Rwandais.

En 2007, il mène un front contre les forces de l’ordre et de sécurité dans le Kongo Central, causant plusieurs dizaines de morts avant d’être arrêté.

Un autre affrontement a lieu en mars 2017 durant plusieurs jours devant sa résidence et se termine par son arrestation le 3 mars 2017 et son incarcération à la prison de Makala à Kinshasa d’où il s’évade grâce au soutien de ses miliciens Makesa.

Ne Muanda Nsemi va réapparaître en 2019 sous Félix Tshisekedi dont il espère une amnistie. Ne l’ayant pas obtenue, il s’attaque au nouveau président qu’il accuse d’avoir épousé une Rwandaise. En mars 2020, il organise plusieurs fronts contre ce nouveau régime à Kinshasa comme dans le Kongo Central.

Il finit par être arrêté en avril 2019 et admis au CNPP d’où il va être libéré au terme d’une négociation avec des émissaires de Félix Tshisekedi qu’il finit par reconnaître comme Président de la République.

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