Circulation routière : Du nouveau à Kinshasa sur des routes sans signalisation, des conducteurs sans permis et un « nouveau » code de la route vieux de 46 ans

La semaine se termine sur une ère nouvelle et bien particulière sur les artères de Kinshasa. Les usagers de la route expérimentent une circulation alternée selon les heures sur certaines voies.

Pas facile, cependant, pour ces kinois, d’intégrer cette nouvelle habitude dans leur train train quotidien alors que ce système d’alternance des sens est l’une des recommandations que les mêmes Kinois ne cessent d’évoquer dans les débats des programmes interactifs sur les radios. Les motards – surtout eux – ne semblent rien comprendre de ce qu’ils considèrent comme des détours coûteux.

Et ils le font payer cash aux passagers qui ont payé jusqu’à 8.000 FC les trajets de 1.500 FC.

Combien de temps le système va-t-il tenir ? Ou plutôt, cette alternance des sens va-t-elle s’ancrer dans le mental des usagers ?

Pas facile de projeter même le plus immédiat des situations quand on voit que la Commission Nationale de prévention routière a dû recourir aux services de la Police militaire pour maintenir la discipline et faire respecter ce nouvel ordre. Sur certains axes c’est la Garde républicaine, le plus grand corps d’élite de l’armée, qui règle la circulation.

La route kinoise est, en réalité, un espace de non droit où même ce système de circulation alternée viole la loi routière. Violer, dites-vous ? Les artères kinoises ont, en effet, cette particularité de ne répondre à aucune norme puisque non parlante. Depuis une vingtaine d’années et malgré les annonces, la signalisation routière demeure quasi inexistante, tandis qu’au moins 80% des conducteurs ne connaissent rien du code de la route. Au moins deux générations de ces conducteurs fréquentent, sans permis de conduire, ces routes qui ne leur parlent pas.

Résultat : même les « roulages » débarquent puis disparaissent des carrefours sans avoir la moindre notion du code de la route. Le code, c’est lui-même l’agent qui fait aussi office de panneau de signalisation dont le langage n’est que celui que lui confère ce « roulage » selon ses humeurs et parfois la position des astres dans le ciel.

Après tout, ce « nouveau » code de la route inconnu du « Wewa » du 21ème siècle n’est-il pas vieux, lui, de… 46 ans?

JEK

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