Jules Alingete, technicien du fisc ou acteur politique ?

Décidément, Jules Alingete fait feu de tout bois. Le flic du fisc en chef ne rate jamais d’occasion pour se mettre en vedette dans l’actualité, en sorte qu’on le voit de plus en plus comme acteur politique plutôt que technicien du fisc astreint à la discrétion et au devoir de réserve.

Quoique rattachée à l’institution Président de la République, l’Inspection générale des finances est un service éminemment technique et, de surcroît, auxiliaire de la justice – ses inspecteurs sont des OPJ assermentés. À ce titre, le travail de l’IGF est prioritairement destiné à la consommation de la justice et non des médias.

La pratique qui semble devenir courante veut plutôt que l’IGF s’érige en instance, si pas de règlement des comptes, du moins – et c’est plus grave – en parquet qui établit les infractions et livre les « coupables » à la vindicte médiatique au mépris total de leurs droits à la présomption d’innocence.

Technicien censé tirer son efficacité, ainsi que celle de son institution, de l’ombre, l’IGF Alingete n’a plus, depuis longtemps, rien à envier aussi bien aux vedettes du showbizz congolais qu’aux leaders politiques ou activistes des mouvements citoyens.

On ne sait, par ailleurs, plus situer les préséances protocolaires entre lui et certains acteurs dont des chefs de corps. À cause de sa proximité, du reste instrumentalisée, avec la présidence, Alingete ne s’embarrasse plus de civilités ne fût-ce que protocolaires vis-à-vis des responsables publiques, donnant l’impression que les institutions contrôlées et leurs animateurs sont sous tutelle ou les ordres de l’IGF.

Et c’est finalement à juste titre que le chef de l’État avait déploré, dans une interview sur Top Congo, que des responsables soient livrés trop gratuitement en pâture sans respect de leur droit à la présomption d’innocence jusqu’à l’établissement définitif de leur culpabilité par la justice qui en a la compétence et non l’IGF et son patron qui se sont donnés l’habitude de prendre gratuitement des libertés sur autrui dans une impunité qui gêne de plus en plus les consciences.

Qui donc arrêtera Jules Alingete ?

Le dernier cas en date n’est autre que celui de l’honorable Matata Ponyo qui vient d’être l’objet de liberté langageaire du côté de l’IGF à cause de son intervention du haut de la tribune de l’Assemblée nationale dans le cadre de son mandat électoral lors du débat sur le budget.

Friend de la polémique médiatique dans le pure style de la kinoiserie, Jules Alingete Key ne compte donc plus ces adversaires contre lesquels il a livré des joutes médiatiques qui, au bout du compte, n’ont jamais rien rapporté aux Congolais. Plus de chaleur que de lumière, commentait une ambassadrice américaine à Kinshasa pour décrire le débat politique congolais voici une trentaine d’années.

Le plus grand commun diviseur (PGCD) de la presse

Ministres, mandataires publics ou autres chefs de corps, Jules Alingete s’en est farci de tout acabit et sans égard (le cas du vénérable Président de la respectable Cour des comptes), jusqu’à la presse qu’il est arrivé à diviser à coup de ses dollars et ses croisades politico médiatiques loin des rives du fisc. Des confrères ont des démêlés judiciaires liées à des dossiers de presse de Jules Alingete.

Certaines de ces joutes, le cas d’avec Tony Mwaba, ont même fini dans des officines politiques privées comme une fois devant Augustin Kabuya de l’UDPS.

Le problème, dans cette équipée libertine de Jules Alingete qui semble ne s’embarrasser d’aucune limite, est que ce ne sont pas des poutres qui manquent dans ses yeux à lui, non plus. Et ce n’est pas parce qu’on hurle plus fort dans la meute qu’on est moins loup ou plus loup que les autres.

Les congolais ne sont pas dupes, en effet, du croustillant épisode de la Gecamines, par exemple.; et les placards de la caserne du fisc ne sont pas aussi sains qu’on peut le faire croire aux mêmes congolais.

Le mensonge monte par l’ascenseur, dit-on; mais l’escalier de la vérité ne tombe jamais en panne…

JEK

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